commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, novembre 05, 2013

Images d'un matin gris


Partir dans une humidité morne, avec le petit sourire qu'avaient laissé, flottant en moi, des bonheurs de lecture matinale, qui transformait en résignation ma petite rage de devoir cheminer longuement pour aller chercher un colis qui ne m'avait pas été délivré (alors que j'étais chez moi).
Frissonner un peu de froid et de mornes visions, protéger indifférence, 

glisser en esprit et craindre de glisser sur le sol
penser à l'aube de Francis Royo, qui avait accompagné mon réveil http://analogos.org/2013/11/04/aporos-248/ et comme c'était un jour faste, il y a eu un peu plus tard une bribe http://analogos.org/2013/11/04/bribes-7-7/

Se sentir un peu stupide, très déplacée ce soir avec Paumée, ne pas y accorder d'importance, juste accumuler images prises, un peu au hasard, sur des impulsions, images d'un peu tout, comme de cette laideur qui voudrait faire vendre (et cette question est-ce que vraiment cela déclenche autre chose qu'une fuite instinctive ?)
repenser au troisième numéro de l'histoire de mes livres de François Bon http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article3754 et me souvenir du hasard merveilleux qui m'avait fait choisir, on ne sait pourquoi, moi qui lisais anarchiquement, coupée de toute discussion littéraire – pas tellement le genre des dactylos des agences immobilières ni des commis de chantier -, et qui fuyais – instinct idiot – toute intervention d'un libraire dans mon errance rêveuse devant les rayons, les «Vies minuscules» de Pierre Michon, sentir qu'il y avait sans doute là mieux qu'un plaisir, accord, que je n'analysais pas, et croire que ce m'était une petite découverte toute personnelle (ce sera la même chose pour Gracq avec «la presqu'île», pour Sarraute de façon plus précoce et plus soutenue – pour Simon et Quignard et le premier tome des «petits traités», je les dois à l'écoute de France Culture au bureau, que j'utilisais comme un bruit de fond, comme on égrène un chapelet, pour fixer son attention sur autre chose - mais pour Bergounioux, Toussaint, Bonnefoy, François Bon, à part les Rolling Stones, France Culture encore, etc.. il me faudra attendre internet et le calme d'Avignon... pour les poètes il y a toujours eu attirance un peu anarchique, et chance)

avancer en trouvant petit charme indifférent au retroussis des feuilles tombées, aux idées d'indépendance d'un petit chien, à un envol d'oiseaux
me souvenir du regard, des distances, dans «en se décalant légèrement» de Christine Jeanney http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article3754 , des cosaques, pour eux et parce que suis embarquée dans l'aventure, http://lescosaquesdesfrontieres.com/2013/11/04/au-bord-de-tout-1/ , des dernières «livraisons» des romans de Claudia Patuzzi http://ladroitebiaise.com/ et Giovanni Merloni http://leportraitinconscient.com/

penser que la très lente entrée en automne, et l'arrivée brusque de l'approche de l'hiver, cette année, précipitent les feuilles dans la chute avant qu'elles aient eu le temps de roussir,
mais la promenade dans Gand à la suite de l'oeil de Dominique Hasselmann http://doha75.wordpress.com/2013/11/04/gand-jete-en-quelques-images-et-une-apres-midi-seulement-24/ pour en rester aux découvertes de l'entrée dans le jour

et s'installer pour une longue attente devant le pupitre derrière lequel se tient, s'affaire, le seul postier chargé, dans Avignon, de recevoir, de délivrer, lettres et colis (dans la poste de mon quartier on ne peut que déposer des envois)

maintenant que la poste s'occupe de tout sauf du courrier.

Organiser la charge... et entreprendre pendant une petite heure la recherche impuissante d'une chemise de nuit, autre que légère nuisette, de ma taille – renoncer... le sommeil confortable n'est admis pour les commerçants qu'à partir d'un certain volume.

s'en revenir le long des terrasses désaffectées, et couler le long du jour, se sentir hors jeu dans les échanges, se tenir comme pouvais hors d'atteinte de ce que je lisais de désespérant sur le gouvernement du monde, être terrifiquement lente dans tout ce que faisais... tout doux, tout doux.
En finir avec mon pensum, le mettre en place.

6 commentaires:

Pierre R Chantelois a dit…

Je vois qu'il pleut aussi chez vous. Permettez-moi de formuler une question : aviez-vous votre carte PRO pour éviter les files d'attente? Se sentir VIP à l'occasion remonte le moral :-)

Dominique Hasselmann a dit…

Merci pour le lien... vu aussi quasiment les mêmes oiseaux là-bas !

cjeanney a dit…

Merci Brigitte (et les photos aussi) (et les oiseaux pareil) de ta présence :-)

arlette a dit…

Il y a des jours comme ça...
en écho

Fardoise a dit…

Belle couleur aux pieds pour journée grise et frisquette. C'est vrai que l'on ne sait plus trop à quoi se vouer à la Poste.

Gérard Méry a dit…

Jolies chaussures couleurs feuilles mortes. Chouette photo.