Sortir pour un petit
circuit dans la ville, chaussures claquantes sur les dalles (elles
pourraient presque convenir pour des claquettes, et me sont donc
éléments étranges et étrangers), feuilles qui ne roussissent
qu'aux rives du platane, au dessus de la masse vert glauque, ou qui le semble dans l'ombre - frange d'un bronze chaud plaquée sur la surface pure, lumineuse et bleue.
longer des roseaux en
souffrance, la rue Joseph Vernet, découvrir dans une calme et
tranquillement luxueuse boutique qu'il n'était plus possible
d'obtenir des cartes de visite en fausse ou vraie gravure, en
commander d'imprimés, à Sète, pour qu'elles soient de qualité
admissible, penser à mes mère et grand-mère, à leurs plaques, et au changement
d'époque, partir avec de beaux carnets
rencontrer un feuillage
qui est parvenu à l'or brun, le remercier pour cet effort à se
mettre en conformité avec la saison... faire provision de collants
épais, de deux pantalons de velours pour garçonnet de 12 ans à
raccourcir pour la petite vieille, d'une xème paire de bottes en
faisant le pari que la qualité me permettra d'arriver enfin à les
supporter plus d'une journée...
et assister, place de
l'horloge, au début de la longue installation de l'hiver, sous un
ciel qui s'en désole,
sa prise de possession de
l'espace pendant que les tables se recroquevillent, tentent pour
certaines de résister,
en notant que la promesse
des fêtes pour nous mettre le coeur en joie est si pressante que la
fin, la dépose, est déjà affichée
voir les nuages se
déchirer sur le chemin de l'antre, voir, dans un air immobile, se
succéder clarté et nuages tout au long du jour
combiner énervement,
sentiment d'urgence sans véritable cause, et recul, détachement,
indifférence
avoir une foultitude de
projets plus ou moins importants, plus ou moins urgents, et n'arriver
que fort peu à sortir de l'état végétatif
ne pas vouloir analyser
et présenter mes plus
humbles excuses aux éventuels visiteurs.
5 commentaires:
Oui l'hiver s'installe. Et vous avez joliment illustré le propos. Rubrique toute en douceur...
Feuillages dorés, bientôt l'effeuillage et la nudité froide de ces arbres...
C'est bien de les retenir encore.
Oh qu'il est beau l'hiver quand il s'installe chez toi, délicatement (chez moi, il n'est pas raisonnable, il affirme sans prendre de gants :-(
L’hiver prépare son lit blanc
oh NON ! PAS ici !
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