commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, janvier 10, 2014

La vie heureuse

jour un peu gris, de douceur molle
jour de peu de volonté, de petites occupations mangeuses de temps, avec des pauses – puisque cette semaine les chemins de la connaissance sont ceux de Senèque (je me suis mise en retard ce matin pour écouter Emmanuel Naya parler de la brièveté de la vie du moins en partie), j'ai pris (revenant à l'émission de mercredi je crois) la vie heureuse, parce qu'elle est toujours à portée de ma main, et pose sur paumée les passages cochés, s'intercalant, en désordre, entre images cueillies sur mon chemin, qui n'était que petite déambulation utilitaire.

monde dépouillé, en attente, de petite qualité,
Recherchons un bien qui ne vaille pas par sa seule apparence, mais qui soit solide, permanent, et d'une beauté d'autant plus grande qu'elle est plus secrète. Exhumons le. Il n'y a pas à chercher bien loin : on le trouvera, il suffit de savoir vers quoi tendre la main. Seulement, comme il arrive dans l'obscurité, souvent on passe à côté, butant contre l'objet même de sa quête.

monde qui s'abandonne, pour un moment, du moins on le pense, comme en avais besoin
Et, ma foi, il y a une égale sottise, une égale ignorance de notre condition à se lamenter à cause de quelque manque ou de quelque accident un peu pénible, et à s'étonner et s'indigner de ce qui arrive aux bons aussi bien qu'aux méchants : j'entends les maladies, les deuils, les infirmités et autres disgrâces que nous rencontrons sur le parcours de l'existence humaine. Tout ce que la constitution de l'univers nous astreint à souffrir, endurons-le.... (ce qui n'empêche pas la lutte pour les autres quand cela est possible, mais sans engager son âme)

monde en arrêt, entre deux, ouvert sur on ne sait quoi, un vide
Vous vivez comme si vous étiez destinés à vivre toujours, jamais vous ne prenez conscience de votre fragilité, vous ne faites pas attention à tout ce temps passé. Vous dissipez comme si vous aviez des ressources inépuisables, alors que peut-être ce jour que vous consacrez à tel homme ou à telle occupation est le dernier. Habités par toutes les craintes propres à un mortel, vous avez en même temps tous les désirs d'un immortel... et là j'en étais venue à la brièveté de la vie toujours dans la traduction de François Rosso.

monde ébouriffé, distordu, malmené....
et Descartes, merci, dans une de ses lettres à la princesse Elisabeth, dans leur échange sur la lecture de Sénèque
Comme lorsque j'ai parlé d'une béatitude qui dépend entièrement de notre libre arbitre, et que tous les hommes peuvent acquérir sans aucune assistance d'ailleurs, vous remarquez fort bien qu'il y a des maladies qui, ôtant le pouvoir de raisonner, ôtent aussi celui de jouir d'une satisfaction d'esprit raisonnable ; et cela m'apprend que ce que j'avais dit généralement de tous les hommes ne doit être entendu que de ceux qui ont l'usage libre de leur raison, et avec cela qui savent le chemin qu'il faut tenir pour parvenir à cette béatitude......
Pour les autres indispositions qui ne troublent pas tour à fait le sens, mais qui altèrent seulement les humeurs, et font qu'on se trouve extraordinairement enclin à la tristesse ou à la colère, ou à quelque autre passion, elles donnent sans doute de la peine ; mais elles peuvent pourtant être surmontées, et même elles donnent matière à l'âme d'une satisfaction d'autant plus grande qu'elles ont été plus difficiles à vaincre.

Et puis, petit arrêt, avant de redescendre vers l'antre, entre des annonces, et chante l'attente des plaisirs, à ma portée et à venir dans les prochains jours
Descartes encore : Mais afin de savoir exactement combien chaque chose peut contribuer à notre contentement, il faut considérer quelles sont les causes qui le produisent, et c'est aussi l'une des principales connaissances qui peuvent servir à faciliter l'usage de la vertu.
Je n'ose espérer en être capable (et ne suis pas très sûre de désirer croire que je suis capable de quelque chose d'aussi impressionnant que la vertu)

7 commentaires:

Anonyme a dit…

La dernière phrase à elle seule est un modèle d'analyse et de de style de vie. Épatant.

Brigetoun a dit…

merci Francis pur votre passage
Banalement vraie, et peut être vaguement lâche, cette phrase, non ?

Dominique Hasselmann a dit…

Sénèque et Descartes, on pourrait être en plus mauvaise compagnie !

jeandler a dit…

La sagesse, un bien inestimable mais le plus souvent hors de notre portée. Plus facile à porter sur le papier qu'à mettre en pratique.

arlette a dit…

Belle et Grande Sagesse du matin
Oui! Jour Heureux
Merci

Brigetoun a dit…

Dominique : merci - oui sont salubres
Pierre : oh que oui plus facile sur le papier

Gérard a dit…

Tu as été voir un ballet...à cause des pointes ...