jour de peu de volonté,
de petites occupations mangeuses de temps, avec des pauses –
puisque cette semaine les chemins de la connaissance sont
ceux de Senèque (je me suis mise en retard ce matin pour écouter
Emmanuel Naya parler de la brièveté de la vie du
moins en partie), j'ai pris (revenant à l'émission de mercredi je
crois) la vie heureuse, parce
qu'elle est toujours à portée de ma main, et pose sur paumée les
passages cochés, s'intercalant, en désordre, entre images cueillies
sur mon chemin, qui n'était que petite déambulation utilitaire.
monde
dépouillé, en attente, de petite qualité,
Recherchons un bien qui
ne vaille pas par sa seule apparence, mais qui soit solide,
permanent, et d'une beauté d'autant plus grande qu'elle est plus
secrète. Exhumons le. Il n'y a pas à chercher bien loin : on le
trouvera, il suffit de savoir vers quoi tendre la main. Seulement,
comme il arrive dans l'obscurité, souvent on passe à côté, butant
contre l'objet même de sa quête.
monde
qui s'abandonne, pour un moment, du moins on le pense, comme en avais
besoin
Et, ma foi, il y a une
égale sottise, une égale ignorance de notre condition à se
lamenter à cause de quelque manque ou de quelque accident un peu
pénible, et à s'étonner et s'indigner de ce qui arrive aux bons
aussi bien qu'aux méchants : j'entends les maladies, les deuils, les
infirmités et autres disgrâces que nous rencontrons sur le parcours
de l'existence humaine. Tout ce que la constitution de l'univers nous
astreint à souffrir, endurons-le.... (ce
qui n'empêche pas la lutte pour les autres quand cela est possible,
mais sans engager son âme)
monde
en arrêt, entre deux, ouvert sur on ne sait quoi, un vide
Vous vivez comme si
vous étiez destinés à vivre toujours, jamais vous ne prenez
conscience de votre fragilité, vous ne faites pas attention à tout
ce temps passé. Vous dissipez comme si vous aviez des ressources
inépuisables, alors que peut-être ce jour que vous consacrez à tel
homme ou à telle occupation est le dernier. Habités par toutes les
craintes propres à un mortel, vous avez en même temps tous les
désirs d'un immortel... et là
j'en étais venue à la brièveté de la vie toujours
dans la traduction de François Rosso.
monde
ébouriffé, distordu, malmené....
et
Descartes, merci, dans une de ses lettres à la princesse Elisabeth,
dans leur échange sur la lecture de Sénèque
Comme lorsque j'ai
parlé d'une béatitude qui dépend entièrement de notre libre
arbitre, et que tous les hommes peuvent acquérir sans aucune
assistance d'ailleurs, vous remarquez fort bien qu'il y a des
maladies qui, ôtant le pouvoir de raisonner, ôtent aussi celui de
jouir d'une satisfaction d'esprit raisonnable ; et cela m'apprend que
ce que j'avais dit généralement de tous les hommes ne doit être
entendu que de ceux qui ont l'usage libre de leur raison, et avec
cela qui savent le chemin qu'il faut tenir pour parvenir à cette
béatitude......
Pour les autres
indispositions qui ne troublent pas tour à fait le sens, mais qui
altèrent seulement les humeurs, et font qu'on se trouve
extraordinairement enclin à la tristesse ou à la colère, ou à
quelque autre passion, elles donnent sans doute de la peine ; mais
elles peuvent pourtant être surmontées, et même elles donnent
matière à l'âme d'une satisfaction d'autant plus grande qu'elles
ont été plus difficiles à vaincre.
Et
puis, petit arrêt, avant de redescendre vers l'antre, entre des
annonces, et chante l'attente des plaisirs, à ma portée et à venir dans
les prochains jours
Descartes
encore : Mais afin de savoir exactement combien chaque
chose peut contribuer à notre contentement, il faut considérer
quelles sont les causes qui le produisent, et c'est aussi l'une des
principales connaissances qui peuvent servir à faciliter l'usage de
la vertu.
Je
n'ose espérer en être capable (et ne suis pas très sûre de
désirer croire que je suis capable de quelque chose d'aussi
impressionnant que la vertu)
7 commentaires:
La dernière phrase à elle seule est un modèle d'analyse et de de style de vie. Épatant.
merci Francis pur votre passage
Banalement vraie, et peut être vaguement lâche, cette phrase, non ?
Sénèque et Descartes, on pourrait être en plus mauvaise compagnie !
La sagesse, un bien inestimable mais le plus souvent hors de notre portée. Plus facile à porter sur le papier qu'à mettre en pratique.
Belle et Grande Sagesse du matin
Oui! Jour Heureux
Merci
Dominique : merci - oui sont salubres
Pierre : oh que oui plus facile sur le papier
Tu as été voir un ballet...à cause des pointes ...
Enregistrer un commentaire