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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, février 11, 2014

le temps


Le temps qu'il a fait.
Dans mon regard distrait, j'avais cru deviner un ciel morne sur la cour
Surprise, en sortant, d'un petit vent et d'une lumière en grande versée entre nuages

mais, en tournant dans la rue Joseph Vernet, cette mort lente du bleu au blanc qui s'enfonçait dans une profondeur de gris doux comme les plumes du cou d'un griset.

et sur la fin de mon trajet, réduit au nécessaire, pharmacie et civette, par la mauvaise passe dans laquelle se complait carcasse, marcher le long d'un dallage en train de
sécher..

marcher sur symbole de trottoir pendant que les gouttes s'y écrasaient.
De grandes rafales ont amené un court déluge, un souffle apaisé a ouvert de petites zones de bleu, le jour a passé

et je suis restée, dans l'antre, sans grande capacité de lire, juste plantée là, regardant le temps
je n'ai pas de pendule, je n'ai pas de montre, mais il est là, ce truc dont nous ne sentons pas le passage, régulier et inexorable, en nous 
et l'ordinateur, la radio sont là pour le mesurer, même si je ne veux le vérifier
le temps qui nous use, qui use, transforme, fait croître et disparaître, ou qui accompagne et mesure les croissances et déclins,
la mesure du temps qui se veut uniforme, scientifique,
alors qu'il se précipite en nous quand nous tentons désespérément de venir à bout d'une tâche ou de goûter un plaisir
alors qu'il s'étire interminable, s'arrête, recule, quand nous sommes dans l'attente.
Le temps qui passe sur les amitiés, les distend, les réveille parfois avec l'étonnement de la ressentir pour celui-là ou celle-la devenus inconnus 
Le nom que l'on donne à ce qui sépare les fossettes aux genoux et les yeux levés vers un visage, de ces cavernes sous des yeux qui se ferment - qui accompagne le déplacement d'une mèche dans le vent, un sourire qui se dessine à partir d'un éclair dans le regard.
Le temps bénévolent qui a effacé lentement ma migraine dissoute dans la chute du jour.
Le temps qui a amené la nuit, qui s'est coulé en elle, qui s'est transformé en heures de doux silence.

8 commentaires:

tanette2 a dit…

Le ciel bleu, bien discipliné, s'est arrêté au STOP.
Le temps est ici décrit avec beaucoup de vérité et de poésie. Merci, j'ai aimé lire.

Dominique Hasselmann a dit…

"Le temps bénévolent"... (il joue son rôle ou il l'improvise ?).

Brigetoun a dit…

il joue le rôle que je veux lui donner

arlette a dit…

Le temps le temps et rien d'autre... qui chantait ça? depuis que j'ai lu ton billet cet air trotte dans ma tête
Rengaine

Brigetoun a dit…

le tien, le mien, celui qu'on veut nôtre...
tu me l'a passée.. et je crois entendre la voix, je sais que c'est quelqu'un de très connu, je ne sais plus qui

Lucien Suel a dit…

C'est Charles Aznavour. Bonne soirée, Brigitte.

Zottele Christine a dit…

tous les temps passent... et les migraines migrent... (j'espère loin de vous, longtemps, ailleurs)

Gérard a dit…

très mauvais aujourd’hui...je parle du temps