Le temps qu'il a fait.
Dans mon regard distrait,
j'avais cru deviner un ciel morne sur la cour
Surprise, en sortant, d'un
petit vent et d'une lumière en grande versée entre nuages
mais, en tournant dans la
rue Joseph Vernet, cette mort lente du bleu au blanc qui s'enfonçait
dans une profondeur de gris doux comme les plumes du cou d'un griset.
et sur la fin de mon
trajet, réduit au nécessaire, pharmacie et civette, par la mauvaise
passe dans laquelle se complait carcasse, marcher le long d'un
dallage en train de
sécher..
marcher sur symbole de
trottoir pendant que les gouttes s'y écrasaient.
De grandes rafales ont
amené un court déluge, un souffle apaisé a ouvert de petites
zones de bleu, le jour a passé
et je suis restée, dans
l'antre, sans grande capacité de lire, juste plantée là, regardant
le temps
je n'ai pas de pendule, je
n'ai pas de montre, mais il est là, ce truc dont nous ne sentons pas
le passage, régulier et inexorable, en nous
et l'ordinateur, la
radio sont là pour le mesurer, même si je ne veux le vérifier
le temps qui nous use, qui
use, transforme, fait croître et disparaître, ou qui accompagne et
mesure les croissances et déclins,
la mesure du temps qui se
veut uniforme, scientifique,
alors qu'il se précipite
en nous quand nous tentons désespérément de venir à bout d'une
tâche ou de goûter un plaisir
alors qu'il s'étire
interminable, s'arrête, recule, quand nous sommes dans l'attente.
Le temps qui passe sur les amitiés, les distend, les réveille parfois avec l'étonnement de la ressentir pour celui-là ou celle-la devenus inconnus
Le nom que l'on donne à ce qui sépare les fossettes aux genoux et les yeux levés vers un visage, de ces cavernes sous des yeux qui se ferment - qui accompagne le déplacement d'une mèche dans le vent, un sourire qui se dessine à partir d'un éclair dans le regard.
Le nom que l'on donne à ce qui sépare les fossettes aux genoux et les yeux levés vers un visage, de ces cavernes sous des yeux qui se ferment - qui accompagne le déplacement d'une mèche dans le vent, un sourire qui se dessine à partir d'un éclair dans le regard.
Le temps bénévolent qui a effacé lentement ma migraine dissoute dans la chute du jour.
Le temps qui a amené la
nuit, qui s'est coulé en elle, qui s'est transformé en heures de
doux silence.
8 commentaires:
Le ciel bleu, bien discipliné, s'est arrêté au STOP.
Le temps est ici décrit avec beaucoup de vérité et de poésie. Merci, j'ai aimé lire.
"Le temps bénévolent"... (il joue son rôle ou il l'improvise ?).
il joue le rôle que je veux lui donner
Le temps le temps et rien d'autre... qui chantait ça? depuis que j'ai lu ton billet cet air trotte dans ma tête
Rengaine
le tien, le mien, celui qu'on veut nôtre...
tu me l'a passée.. et je crois entendre la voix, je sais que c'est quelqu'un de très connu, je ne sais plus qui
C'est Charles Aznavour. Bonne soirée, Brigitte.
tous les temps passent... et les migraines migrent... (j'espère loin de vous, longtemps, ailleurs)
très mauvais aujourd’hui...je parle du temps
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