enfouie
sous drap et couettes du lit... devant l'écran avec yeux papillotants
et cheveux broussailles.. entendre la pluie glouglouter dans les
descentes, clapoter avec de longs silences sur le zinc, les dalles...
café
en main, aller vérifier ce qu'est cette petite tache rose, féliciter le
bouton qui croit qu'il n'est pas mort depuis plusieurs mois...
et
un peu avant midi, mettre un sourire sur cette sacrée timidité, et
partir dans un léger vent,
qui
commence à repousser la couverte blafarde, vers le coin de la rue de
la République et de la place -
un déjeuner pour rencontrer une jeune-femme qui prépare un documentaire sur les journaux en ligne, avec sympathie, mais une certaine envie de prouver que paumée et Brigetoun ne devraient pouvoir convenir.
un déjeuner pour rencontrer une jeune-femme qui prépare un documentaire sur les journaux en ligne, avec sympathie, mais une certaine envie de prouver que paumée et Brigetoun ne devraient pouvoir convenir.
Déjeuner
agréable, et, en sortant, trouver lumière, bleu sans violence, air
vivant sans brutalité.
Sieste,
repassage, lecture journaux et autres, thé, se préparer
assister
à une représentation de Macbeth interprétée par la Compagnie
Point C, créée en 2013, avec deux projets : un cycle de lectures
musicales dans les bibliothèques du Vaucluse et création d'un
réseau solidaire entre jeunes compagnies, ce qui fait que
participaient également les Chiens de paille (Bretagne) et la
Société des écrans (Paris)
sur
le programme, dans une interview du
metteur en scène Arny Berry Au fond, Macbeth, tout du
long de la pièce, est toujours sujet aux désirs d'un autre. Il se
trouve emporté dans un dessein qui n'est pas le sien. Et après
s'être trahi de toutes les façons possibles et imaginables, après
être allé au-delà de la monstruosité dans un mal absolu, il se
trouve avec son désir premier : mourir au combat, et d'ailleurs il y
parviendra...
et
puis : On a beaucoup travaillé pour que ce soit très rythmé,
très précis, que ce soit vraiment dans l'élan et dans l'humour
aussi... je pense qu'il y a quelque chose auquel on échappe
(j'aurais dit : qu'on manque) en prenant la parure de la
tragédie : c'est l'ironie de la vie. Et j'espère pouvoir trouver
une solution qui soit à la fois spectaculaire et à la fois intime
pour revenir à cette ironie de l'existence et de notre condition.
… Ce
que je trouverais amusant serait de réussir à trouver une tension
adéquate pour que ces éléments là (batailles, cirque) nous
fassent sortir de nous-mêmes régulièrement en nous permettant
d'avoir la distance avec ce que l'on
voit. Mais la distance aussi bien dans ce qu'elle peut apporter aux
enjeux de la pièce qu'au niveau sensible, intellectuel ou
spectaculaire. Garder quelque chose de faux pour se situer par
rapport à quelque chose de plus fondamental.
(deux photos prélevées sur le site du théâtre)
Alors,
une Brigetoun ayant envie d'aimer, ayant repoussé comme déloyal,
puisque très personnel, grand, et d'autant plus qu'extrêmement
ancien, et donc peut-être idéalisé par les années, le souvenir
réellement splendide du Macbeth Horror Suite de Carmelo Bene
qui m'a détruit tous les Macbeth...
une
troupe très jeune, un Macbeth un peu schématique et qui s'améliore
et prend de la densité, un bon Banco (beau au possible et très
crédible en écossais), une belle lady Macbeth qui use habilement de
son timbre voilé, qui use, juste à la limite du trop, de ses belles
cuisses, qui montre belle énergie, passion, et ce qu'il faut
d'habileté rouée de sirène... une distribution qui, à une
exception près, se démultiplie sans désemparer, est dans le mouvement, sans fausse note, sans éclat
exceptionnel non plus.
Des
passages au noir, ou au rouge, entre les scènes qui s'enchaînent
rapidement, passages pendant lesquels sont maniés les éléments de
décor devant de petites vidéos ou de fausses ombres chinoises de
combats (très réussies)... et du sang bien rouge.
Mais
il manque juste un tout petit peu de vitesse, peut-être, pour que la
tension naisse de la mécanique donnée à la pièce...
mais
je n'ai pas aimé les sorcières bien trop nues pour la lande, et si
désordonnées dans leurs glapissements, qu'un diable de bonne qualité
les aurait disqualifiées pour avoir brouillé les incantations, les
avoir rendues plus comiques que nécessaire.
Retour
dans un air assez doux pour que j'oublie de fermer mon manteau et que
perdre deux fois mes gants, en jurant parce que le plus récent
appareil, celui dont je me sers rarement, qui était seul à avoir
fait photos agréablement loupées, semble avoir rendu l'âme... ne
me restaient que les platement loupées.
7 commentaires:
début de journée calme et ensuite....très bien remplie
En somme, une agréable journée si la pluie du main et l'APN ne s'en étaient pas mêlés.
Le théâtre en dehors du festival, comme une représentation clandestine...
hé ! y a de la vie en dehors du festival !
et en fait là c'en est un justement, de festival, tout petit, nommé Festhiver.. les quatre ou cinq scènes "permanentes" invitent des jeunes compagnies
Encore une bonne soirée ... merci du partage
Photos pas du tout loupées! petit charme supplémentaire
Votre expression est si juste, et dit si bien la complexité de notre rapport au monde, alors que nous tentons de la résoudre et de l'apaiser : avoir envie d'aimer, le jour, le monde.
Bravo pour les sons de la pluie que tu captes si parfaitement que je les entends jusqu'à chez moi !
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