ciel
bleu et belles rafales de vent sur la cour, voir brusquement le
printemps qui se pousse, annonce son éclat à venir,
mais
se sentir branche lasse et morte, traîner depuis quelques jours dans
le neutre, mal-être devant le monde, fatigue devant les richesses
d'internet, croire sentir frémir petites tendances aigres et n'en
point vouloir....
faire
pas en arrière (en gardant deux ou trois points de raccord
indispensables, tant parce que c'est eux – mais quelques autres
l'auraient pu également – que par besoin de petits ancrages),
laisser renaître la capacité et le besoin de découvrir et admirer,
et, quand la perceuse de mon nouveau voisin, ou son marteau, me
laissait le loisir de lire et penser (s'est arrêtée assez vite à
vrai dire), me rencogner, parce que tel était mon bon plaisir, avec
le duc d'Ormont, sa fin de vie, et dans de petites incursions dans la
compagnie de Monsieur de Vauban, avec respect.
Et
à la naissance de la nuit, s'en aller dans la ville (trouvant en
passant assez mal venue la borne lumineuse installée par un nouveau
restaurateur), parce que nous sommes, depuis le 1er mars et pour
quelques jours dans l'édition 2014 des Hivernales (23 spectacles
plus des stages divers que ne devrais pas négliger, malgré carcasse
en son aspect, sa faiblesse, sa rigidité de vieillarde) – cheminer
dans un Avignon presque endormi, beau et frais.
Parmi
les billets que j'ai pu avoir (ne m'en suis occupé que mardi, le
temps de faire mon budget et de laisser naître l'envie, et j'ai
refusé par principe tous spectacles exigeant de moi trop longue
marche, paresseuse vieillarde que suis), il y avait celui de la
Compagnie MFSM,
(photo
provenant de leur site http://cie-mfsm.org/portfolio/ipse/ e lien très lâche avec ce que j'ai vu ou tenté de voir)
beaucoup
pour l'église des Célestins et sa magie, un peu par curiosité en
lisant
IPSE
retrace le parcours individuel de quatre personnages saisis
dans la perspective d’un retour. Habités par un désir singulier
face à leur propre énigme, ils tentent de se souvenir et sont
amenés à s’incarner, se découvrir, se confronter, construire ou
tenter de posséder l’autre et son territoire. À se tourner vers
ce qui les a menés à cet endroit, sous l’influence d’une
cinquième figure : l’histoire. Une proposition où se mêlent
danse, théâtre et expérimentation physique, qui interroge sur ce
que la rencontre et l’autre nous apprennent sur notre propre
manière d’exister. La scénographie où l’espace se construit au
fur et à mesure que le corps se dévoile, font d’IPSE
un spectacle hybride et résolument présent. Les projections qui
dressent des murs de lumière dans l’espace dépouillé et brut de
l’église des Célestins ajoutent au trouble.
Mais,
ma foi, dommage, les ingrédients y étaient, la magie n'a pas
marché, pour moi du moins (mais visiblement pas seule, malgré
l'application de certains, la découverte intéressée des plus
jeunes, je pense, mais sans ferveur)
Commencer
par une presque longue attente, dans la nuit des Corps Saints, avec
tri entre porteurs ou non-porteurs de billets et entrée au compte
goutte.
une
nouvelle attente dans la pénombre de l'église, en petit tas serré, pendant que se vendaient quelques billets, pleine d'espérance,
un peu agacée par le petit plan écrit en tout petit, prêt à ne pas
être déchiffré dans le noir, qui indiquait les déplacements entre
les points principaux de l'action.
Et
puis le début, les gens se déplaçant, certains suivant la masse,
vers, sans doute les dits points principaux, d'autres, dont j'étais,
s'arrêtant devant des petites actions épisodiques,
et
j'ai tenté d'en saisir quelques lents mouvements, qui allaient bien
à l'ambiance qui tentait de s'installer avant que me soit signifié,
très gentiment, que les photos étaient réservés à quelques uns
accrédités (même si la jeune femme s'avouait incapable de les
reconnaître si ce n'est à la taille toute relative de leurs
appareils).
suivre, circuler,
avec le flot ou à contre-courant, aimer assez de grands mouvements, l'idée des déplacements sans
comprendre - mais quelle importance - leur sens, estimer la danse au
sol, les grands jetés de jambe, trouver sympathiques les deux jeunes
femmes, les deux jeunes hommes, mais peiner à s'enthousiasmer ou
trouver de l'intérêt, voir trop souvent de mystérieuses rangées
de dos de spectateurs,
se
réfugier dans les voûtes, en ne perdant pas l'attention au
tatonnement des pieds sur le sol inégal dans les zones totalement
obscures, sentir monter un à quoi bon, penser quel dommage, croiser
des regards dans des marres de lumière, et avec quelques autres
femmes d'expérience et âge certain, se faire ouvrir discrètement
la porte une dizaine de minutes avant la fin,
et
s'échapper dans la nuit, suivre la rue Joseph Vernet en mâchonnant
«une foirade», découvrir dans la lumière de l'antre les quatre
chapitres principaux de ce qui voulait être là : le voyageur,
l'architecte, le chevalier et l'amnésique, la poésie légère des
quelques lignes qui détaillent les moments, regretter que cela se
soit noyé dans une mauvaise adaptation du spectacle au lieu, au
public, pour lequel il avait été conçu, ou seulement à Brigetoun
et quelques uns et unes, et dans le sérieux trop appliqué d'autres,
se demander dans quel recoin de l'église s'était cachée la magie.
9 commentaires:
Vous avez réussi à attraper le commencement du printemps sur la minéralité du monde.
merci d'être venue me tenir compagnie
Le spectacle réside souvent dans le décor de l'autre côté.
ou le spectacle n'a pas toujours un public à sa hauteur - je ne l'étais pas (quelle que soit la hauteur)
J'aime bien ces regards croisés dans des "marres" de lumière... Ainsi va la vie, des à-quoi-bons et zut-alors, et puis soudain, le bourgeon d'un regard...
M'aurait plus ..., ? Tu as saisi des clins d'oeil exploiter pourtant
Dommage
La magie cachée du spectacle est dans ton texte et tes photos.
oh c'était plein de qualités, c'était juste la limite d'être vraiment bien
mais pas tout à fait... juste petite frustration
bref pas enthousiaste ! !
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