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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, mars 03, 2014

Brigetoun en retrait, jusqu'à la nuit des Célestins


ciel bleu et belles rafales de vent sur la cour, voir brusquement le printemps qui se pousse, annonce son éclat à venir,

mais se sentir branche lasse et morte, traîner depuis quelques jours dans le neutre, mal-être devant le monde, fatigue devant les richesses d'internet, croire sentir frémir petites tendances aigres et n'en point vouloir....
faire pas en arrière (en gardant deux ou trois points de raccord indispensables, tant parce que c'est eux – mais quelques autres l'auraient pu également – que par besoin de petits ancrages), laisser renaître la capacité et le besoin de découvrir et admirer, et, quand la perceuse de mon nouveau voisin, ou son marteau, me laissait le loisir de lire et penser (s'est arrêtée assez vite à vrai dire), me rencogner, parce que tel était mon bon plaisir, avec le duc d'Ormont, sa fin de vie, et dans de petites incursions dans la compagnie de Monsieur de Vauban, avec respect.

Et à la naissance de la nuit, s'en aller dans la ville (trouvant en passant assez mal venue la borne lumineuse installée par un nouveau restaurateur), parce que nous sommes, depuis le 1er mars et pour quelques jours dans l'édition 2014 des Hivernales (23 spectacles plus des stages divers que ne devrais pas négliger, malgré carcasse en son aspect, sa faiblesse, sa rigidité de vieillarde) – cheminer dans un Avignon presque endormi, beau et frais. 


Parmi les billets que j'ai pu avoir (ne m'en suis occupé que mardi, le temps de faire mon budget et de laisser naître l'envie, et j'ai refusé par principe tous spectacles exigeant de moi trop longue marche, paresseuse vieillarde que suis), il y avait celui de la Compagnie MFSM, 

(photo provenant de leur site http://cie-mfsm.org/portfolio/ipse/ e lien très lâche avec ce que j'ai vu ou tenté de voir)
beaucoup pour l'église des Célestins et sa magie, un peu par curiosité en lisant
IPSE retrace le parcours individuel de quatre personnages saisis dans la perspective d’un retour. Habités par un désir singulier face à leur propre énigme, ils tentent de se souvenir et sont amenés à s’incarner, se découvrir, se confronter, construire ou tenter de posséder l’autre et son territoire. À se tourner vers ce qui les a menés à cet endroit, sous l’influence d’une cinquième figure : l’histoire. Une proposition où se mêlent danse, théâtre et expérimentation physique, qui interroge sur ce que la rencontre et l’autre nous apprennent sur notre propre manière d’exister. La scénographie où l’espace se construit au fur et à mesure que le corps se dévoile, font d’IPSE un spectacle hybride et résolument présent. Les projections qui dressent des murs de lumière dans l’espace dépouillé et brut de l’église des Célestins ajoutent au trouble.

Mais, ma foi, dommage, les ingrédients y étaient, la magie n'a pas marché, pour moi du moins (mais visiblement pas seule, malgré l'application de certains, la découverte intéressée des plus jeunes, je pense, mais sans ferveur)
Commencer par une presque longue attente, dans la nuit des Corps Saints, avec tri entre porteurs ou non-porteurs de billets et entrée au compte goutte.

une nouvelle attente dans la pénombre de l'église, en petit tas serré, pendant que se vendaient quelques billets, pleine d'espérance, un peu agacée par le petit plan écrit en tout petit, prêt à ne pas être déchiffré dans le noir, qui indiquait les déplacements entre les points principaux de l'action.

Et puis le début, les gens se déplaçant, certains suivant la masse, vers, sans doute les dits points principaux, d'autres, dont j'étais, s'arrêtant devant des petites actions épisodiques,


et j'ai tenté d'en saisir quelques lents mouvements, qui allaient bien à l'ambiance qui tentait de s'installer avant que me soit signifié, très gentiment, que les photos étaient réservés à quelques uns accrédités (même si la jeune femme s'avouait incapable de les reconnaître si ce n'est à la taille toute relative de leurs appareils).

suivre, circuler,
 avec le flot ou à contre-courant, aimer assez de grands mouvements, l'idée des déplacements sans comprendre - mais quelle importance - leur sens, estimer la danse au sol, les grands jetés de jambe, trouver sympathiques les deux jeunes femmes, les deux jeunes hommes, mais peiner à s'enthousiasmer ou trouver de l'intérêt, voir trop souvent de mystérieuses rangées de dos de spectateurs,

se réfugier dans les voûtes, en ne perdant pas l'attention au tatonnement des pieds sur le sol inégal dans les zones totalement obscures, sentir monter un à quoi bon, penser quel dommage, croiser des regards dans des marres de lumière, et avec quelques autres femmes d'expérience et âge certain, se faire ouvrir discrètement la porte une dizaine de minutes avant la fin, 

et s'échapper dans la nuit, suivre la rue Joseph Vernet en mâchonnant «une foirade», découvrir dans la lumière de l'antre les quatre chapitres principaux de ce qui voulait être là : le voyageur, l'architecte, le chevalier et l'amnésique, la poésie légère des quelques lignes qui détaillent les moments, regretter que cela se soit noyé dans une mauvaise adaptation du spectacle au lieu, au public, pour lequel il avait été conçu, ou seulement à Brigetoun et quelques uns et unes, et dans le sérieux trop appliqué d'autres, se demander dans quel recoin de l'église s'était cachée la magie.

9 commentaires:

Isabelle Pariente-Butterlin a dit…

Vous avez réussi à attraper le commencement du printemps sur la minéralité du monde.

Brigetoun a dit…

merci d'être venue me tenir compagnie

Dominique Hasselmann a dit…

Le spectacle réside souvent dans le décor de l'autre côté.

Brigetoun a dit…

ou le spectacle n'a pas toujours un public à sa hauteur - je ne l'étais pas (quelle que soit la hauteur)

marcopolette a dit…

J'aime bien ces regards croisés dans des "marres" de lumière... Ainsi va la vie, des à-quoi-bons et zut-alors, et puis soudain, le bourgeon d'un regard...

arlette a dit…

M'aurait plus ..., ? Tu as saisi des clins d'oeil exploiter pourtant
Dommage

Danielle Carlès a dit…

La magie cachée du spectacle est dans ton texte et tes photos.

Brigetoun a dit…

oh c'était plein de qualités, c'était juste la limite d'être vraiment bien
mais pas tout à fait... juste petite frustration

Gérard a dit…

bref pas enthousiaste ! !