Vaqué
dans ce jour, n'avais ma foi rien à en dire ici jusqu'au soir où,
dans ce qui est maintenant la
fin du crépuscule, m'en suis allée vers l'opéra, pour entendre
des voix, sans connaître encore les oeuvres qu'elles mettraient en
valeur, qui les mettraient en valeur, dans un concert intitulé
Tremplin Jeunes chanteurs réunissant
:
deux
pianistes russes Kira Parfeevets et Artem Grishaev
trois
voix françaises et féminines Clémence Barrabé et Ludivine
Gombert, sopranos, et Marion Lebègue, mezzo
et
trois voix russes et masculines, Bogdan Volkov, ténor, Andrey
Jilikhovsky, baryton et Daniil Chesnokov, basse,.
Concert
qui sera repris en décembre au Bolshoï.
Une
salle comble, le spectacle, co-réalisation de Paris Opéra
Compétition (concours de chant comme son nom le laisse deviner) du
Bolshoï et de Arts Development Foundation (association de promotion
du chant lyrique de Russie), étant gratuit sur réservation (avec
une priorité pour les abonnés)
Une
intelligente, faussement naturelle, sans trop le prétendre, enjouée,
assez simple pour que les six interprètes y entrent avec grâce,
mise en espace pour ne pas dire mise en scène de Nadine Duffaut.
En
première partie Mozart avec un sextuor de Cosi fan tutte (l'arrivée
des faux albanais), deux airs de l'enlèvement au sérail (Osmin
basse et Constanza soprano), un trio masculin de Cosi – Rossini
avec un air d'Isabella de l'Italienne à Alger – Lalo (surprise
d'aimer cet air de Mylio dans Le roi d'Ys, sans doute grâce à la
parfaite diction et à la voix de Bogdan Volkov) – Bizet avec le
trio des cartes de Carmen (chanté avec charme et esprit par les
trois femmes) – Gounod avec un air de Mercutio de Roméo et
Juliette, et l'air des bijoux de Faust – et pour finir de nouveau
Bizet avec le quintette «quand il s'agit d'une tromperie» de Carmen
en une vive, enlevée interprétation
un
entracte pour hésiter à partir, pas vraiment enthousiasmée par le
programme à suivre, ou pas par la totalité, pour rester pour
entendre d'autres facettes
de
la
petite, amusante quand il le faut, Clémence Barrabé, robe noire
souple, jolie voix fruitée, un peu trop fière de sa puissance
peut-être,
la
grande, mince, habituée de l'opéra d'Avignon, Ludivine Gombert, en
long fourreau noir étroit qui moulait avec soin un futur bébé
(préféré son interprétation de Rusalka à l'air des bijoux, qu'au
fond je n'aime à peu près jamais)
l'opulente
(mais pas excessivement) Marion Lebègue, robe bustier rouge brodée,
jeu un peu «canaille» quand le faut et très belle voix (sans doute
la plus belle de la soirée) de mezzo
le
grand, dégingandé Daniil Chesnokov, à la belle voix de basse comme
il se doit
Andrey
Jilikhovsky, voix de baryton, joli timbre, mais peut-être un peu
trop perpétuellement fortissimo, un peu trop vibrante et glorieuse (l'ai surtout
aimé dans le duo d'Eugène Onéguine)
et le
gentil (physiquement gamin) Bodgan Volkov, ukrainien, qui est un de
ces ténors, pas encore grand mais déjà plein d'aisance, qui me réconcilient avec ce
timbre, chant sensible et intelligent, et peut-être le plus
intelligible des six en français, ce qui n'est pas désagréable.
Cette
seconde partie commençait par une certainement bonne interprétation à
quatre mains de la valse de Casse Noisette que je déteste...
suivie
d'air d'Eugène Onéguine de Tchaïkovski (là, j'aime), d'un air de
Rusalka de Dvorak (aime plutôt aussi), d'un air de La vida breve de
De Falla (finalement aime également et cela allait très bien à
Marion Lebègue), mais ensuite d'airs de Roméo et Juliette et de la
Reine de Saba de Gounod pour lesquels j'ai un intérêt distant ou
moins, d'un duo de Lakmé de Delibes hum... malgré les chanteuses
et
pour finir, chanté avec entrain, C'est l'amour de Ganne, ouai bon... et
la voix chevrotante de ma voisine qui tenait à les accompagner
n'arrangeait pas les choses.
Heureusement,
en bis, nous avons eu droit, chanté en sextuor, à un air russe, certainement célèbre mais inconnu de moi, qui leur permettait un
entrain tout aussi grand et de meilleure qualité.
Suis
sortie dans les premiers, suis rentrée, me suis installée, ai été
incapable de parler de ce concert, agréable, simplement.
Désolée, ça n'a aucun intérêt.
7 commentaires:
Une jolie voix fruitée, j'aime bien...
Je vous souhaite une douce nuit.
Votre description de chaque musicien vaut son pesant de notes. ;)
Olivier Py n'était pas dans la salle ?
j'ai eu une idée méchante (populaire) et qui ne s'appliquait pas à lui...
non mais il a autre chose à faire, c'était un peu la foule et biscuits assortis au point de vue musique
Je confesse ne rien entendre à l'opéra, cette incursion en votre compagnie donne envie, grâce de l'écriture, même si vous n'étiez pas emballée.
C'est quand même pratique les scènes de théâtre à deux niveaux
Vue plongeante du plus bel effet
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