un jour de peu, avec
simplement l'effort (prévu la veille en dînant à une heure juste
un peu tardive plutôt que de médianocher comme de coutume) de ne
calmer sa soif qu'en levant la tête sous la douche, et de s'éterniser
ainsi...
un jour où sourire de soi
et de ce réflexe de croire rejoindre tous les êtres sans demeure,
pour qui la quête d'eau potable (ou non) dans nos villes qui,
délibérément, soigneusement, ne sont plus conçues pour cela,
colore les heures
sortir bouche sèche et
yeux larmoyants dans l'air où ne dort pourtant qu'un petit souvenir
d'aigreur intégral,
et baigner ces yeux
humides dans le bleu redevenu presque incandescent
et dans les façades
étincelantes,
jusqu'à retrouver la cour
de l'hôtel qui fût de Cambis de la Falesche, puis de Cambis d'Orsan
et Du Plessis de Pouzilhac avant d'être aujourd'hui, en son
délabrement qui me rappelle toujours Satis House et Dickens et me
donne une vague et brève envie, le temps de traverser la cour, de
partir à la recherche de miss Havissham, un laboratoire.
Attente, bras tendu offert
à l'infirmière, deux plaisanteries, ou trois, et ressortir libérée,
assurer mon pas sur la calade, continuer dans la ville fermée comme
un lundi, en suçant énergiquement un bonbon à la réglisse
Café, yaourt, une petite
cuillère de miel épais, un minuscule toast avec une colline de
confiture d'orange amère
Voir que le soleil descend
jusqu'à un centimètre de mon crâne, rêver le dos au mur, tête
levée vers les petites fleurs jaunes de la voisine du dessus qui se
détachent sur le bleu du ciel, oisive jusqu'au vertige, à la recherche d'une idée pour le vase d'avril, dans la profondeur du temps
déjeuner à
l'heure du goûter, dormir, constater avec petite honte que je n'ai
rien fait de ce jour, balayer la cour et jouer à me faire croire que
je m'occupe de mes pauvres plantes, me perdre dans la lecture du Manière de voir sur les extrême-droites et de journaux d'ONG diverses....
5 commentaires:
Dernière photo : des pavés non enrégimentés...
Ne rien faire, de temps en temps.
oh avec moi ce serait plutôt : faire de temps en temps
De toute manière notre monde est bien trop obsédé par le "faire".
Merveille ce jour de " peu "
Et gare à ces galets "calade" de tant de pieds tordus
les galets ...sans la mer pour les rouler
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