Puisque ne suis pas très
lecture en ces jours, puisque trop platonique est mon envie de
découvrir les beautés, ou non, qui entourent la ville, avec un
vague projet d'accepter les bus etc... et de m'y risquer aux beaux
jours et avant la chaleur, j'ai passé mes moments de rumination, qui
s'effaçait ainsi lentement, à parcourir les routes du département
sur google.street... et admiré avec un sourire les scrupules de
Google qui, à Carpentras, floute le visage de la vierge comme celui
des passants.
Forme qui revient
lentement, migraine un peu, circulation fantasque, tentative de
presque sevrage (pas complet mais presque, disons limitation) des
cigares, ce qui me parut évident, qui tend à le devenir moins avec
la pacification de carcasse.... retour en force de Brigetoun la
vraie, celle qui malgré ses efforts prolongés est par nature inapte
à la militance encartée et a tendance à inventer la réponse des
réprouvés, y compris grands de ce monde, tout en ne les excusant
pas, celle qui n'est pas sociable, celle qui aime le mot amitié, qui
aime la loyauté, qui s'y efforce sans trop de peine, mais qui est
foncièrement égoïste, loup pelé, petit animal tapi, frémissant
doucement, prêt à s'effaroucher, à désirer avec force
grandissante une fuite éperdue si se sent approché de trop prêt.
Ce défaut qui est moi, inguérissable, que je paie de ma solitude.
Vaquer avec un soin bien
inhabituel, et, avec la nuit, m'en aller vers le théâtre, avec un
brin de curiosité détachée, pour écouter, regarder une ex-petite
avignonnaise qui devient tranquillement une grande (en accord avec
son corps), Julie Fuchs, dans un programme qu'elle a composé dont je
ne connaissais que ceci, lu dans le programme
Dans De quoi j’ai
l’air, à travers plusieurs tableaux, Julie Fuchs campe différentes
héroïnes d’opéra en costumes comme autant de métamorphoses.
Personnages d’opéra et interprètes font connaissance, se perdent,
se retrouvent, dansent un pas de deux ou s’abandonnent : l’aventure
est toujours différente. Dans la mise en scène de Vincent Vittoz et
sous la direction de Maxime Pascal, Julie Fuchs donne un tempérament
inédit aux héroïnes de Mozart, Haendel, Mahler, Rossini, Bellini,
Debussy ou encore Gershwin. Reines et bergères, amoureuses et
dévoyées, aventurières et femmes du monde accompagnent Julie Fuchs
comme un cortège silencieux au moment-même où, sous les feux, elle
n’est qu’une.
Vu une vidéo, datée d'un
an environ, pour faire connaissance
Et ce fut une
joyeuse surprise. Musique, talent, intelligence, comique farce qui ne
sombrait pas, nostalgie douce, recueillement.
les talents
divers de l'ensemble Le Balcon qui réunit interprètes et
compositeurs... les arrangements et musiques intercalaires d'Arthur
Lavandier, pour créer une unité, un fil qui ne rompait pas mais
souplement se transformait, les petits textes de liaison que je
croyais de Julie Fuchs et qui étaient d'Agnès Muckensturm, la mise
en scène si naturelle que presque invisible de Vincent Vittoz, les
costumes parfois délirants, mais avec juste la pointe d'esprit qui
sauvait, de Dominique Borg
et la voix,
l'intelligence, la présence (grande et chaleureuse) de Julie Fuchs.
Premier
personnage Pauline, crinière plus que perruque blond paille, robe
vaguement restauration très blanche et un peu noire, pour enchaîner
un air de Mozart (dans un bois solitaire), Richard Strass avec
Ich schwebe, une inflexion pour nuit d'étoile de
Debussy et pour finir une virtuosité superbe et un peu bouffonne
avec Meyerbeer
Second
personnage Anna, perruque rousse tombant jusqu'aux reins, crêpée
sur le front en petite montagne, une grande robe genre kimono mais
violemment bariolée, une voix de diva se débrouillant bien avec le
français, dans les fausses confidences, et una voce poco
fa de Rossini qui lui convient à
merveille (elle a la puissance, la virtuosité – même de faire
passer allègrement la seule petite défaillance de la soirée – et
l'esprit, comme elle sait d'ailleurs en général colorer son chant
des sentiments, de l'ambiance désirée-), farce qu'ils ont su
enchaîner sur la nostalgie douce d'une chanson traditionnelle
irlandaise, avant Frühlingsmorgen de
Malher
l'orchestre
continue, elle revient en Elisabeth, mélange de diva excentrique et
de meneuse de revue, pantalon noir, bustier lamé et immense queue de
tulle noir, pour une superbe interprétation d'un air de la
somnambule de Bellini, avant le
comique de Blah blah blah de
Gershwin
nouveau
changement pour Alison, courte perruque platine, veston à paillettes
rouges, top de satin beige, pantalon noir, très hauts talons beige
et se suivant sans heurt Credete il moi dolor de
Haendel et my favorite things extrait
de la mélodie du bonheur de Richard Rodgers
dernière
incarnation, Elle, tout simplement, top et pantalon noir sous imperméable de même couleur, ballerines, bandeau dans les cheveux
pour une très belle interprétation de ich bin der Welt
abhanden gekommen de Malher.
applaudissements,
deux bis pris dans le programme...
et
Brigetoun sortant prudemment (flageolais un rien en arrivant) la
première de la salle presque pleine et enthousiaste, pour revenir,
reconnaissante, vers l'antre.
7 commentaires:
Tu as aussi de beaux moments
Connais-tu le spirographe ???
non - c'est quoi ?
oui de très très bons moments
Avignon est un lieu que vous mettez en scène quotidiennement avec un regard et une oreille toujours attentives à la nouveauté.
merci
Intéressante ta vidéo, du beau monde vocal s'y produit.
Oh!! toi fille de la mer infinie
Cette si belle plante sous-marine qui, si on l'approche se referme aussitôt!!
C'était mon voisin le CD Taillez qui un jour m'a offert cette dédicace
sommes filles de la mer toutes deux
(très jolie cette dédicace)
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