s'en
tenir à un chemin, suivre une idée, lire les vases
et
en fait découvrir tons, sujets, tailles, univers différents, comme
avancer dans un paysage mouvant, en incessantes modifications
cheminer
entre relativement peu de billets mais souvent de belle longueur, et
le plus souvent, ou toujours, ou presque, aimer cela.
échange
de poèmes en se basant sur le nom du blog qui reçoit
Il
faudra recommencer. Avec un on, un nous. Nouer
un
beau texte que je vous laisse découvrir – juste, comme dans celui
de Virginie Gautier qui lui fait face, il s'agit d'écriture, avec ce
qui reste
Ce
qui nous reste
Des
rires à enregistrer. Une lecture de (la) nuit. Des villes à
détourner. Un recommandé avec accusé de réception non retiré.
Des connexions sans filet. Des peurs à faire mijoter à feu doux.
Les autres sur qui s'appuyer. Nos respirations. Vos messages sous la
ville. Nos bouilles, nos brouilles, nos débrouilles. Les je-nous.
Les îles et les ailes.
et
Virginie
Gautier http://grandemenuiserie.fr/spip.php?article123
something
is happening
un
poème en parfait vis à vis : ce qu'il faut pour écrire, et c'est
la vie, l'horizon, la forêt etc.. et avec tout cela aller dans sa
petite menuiserie, faire
On
fait avec tout ce qui nous tombe sous la main
Quand
je dis on, c’est l’on du corps, celui de l’expérience commune
C’est
très concret
On
garde ça à l’intérieur de soi, pour après
Après
le rêve, après l’après, à l’aube
cartes
postales
Michel
Brosseau
http://flaneriequotidienne.wordpress.com/2014/03/07/hurlant-couper-cabeche-une-carte-postale-de-michel-brosseau-vase-communicant-mars-2014/
…hurlant
couper cabèche." : une carte postale de Michel Brosseau
écrire
à Franck Queyraud en lui envoyant une carte postale ancienne, un
poilu écrivant à côté des outils de terrassements abandonnés un
temps, décrire, se souvenir
Cette
guerre-là, c’était celle du grand-père. Aucun récit, sinon ces
tirailleurs sénégalais armés d’une pelle hurlant couper cabèche.
Du silence, jusque dans les mots.
Et
Franck
Queyraud sur
http://www.xn--chatperch-p1a2i.net/spip/spip.php?article635
ce
mot de drôle… cartes postales de l'enfer
reçoit
une carte envoyée par Michel, carte qui montre des poilus détendus
autour d'un des leurs musiciens au violoncelle bricolé, «drôle»,
image d'insouciance courageuse qui ne pouvait que plaire aux
autorités, image prise près d'un village qui sera détruit dans les
jours ou mois suivants.
Et
Franck, de son côté, a trouvé une photo de soldats en capotes,
debouts, autour d'un joueur d'une sorte de balaïka, assis au sol,
dont l'uniforme tranche.
Cette
photographie a presque cent ans, la mémoire de ces temps furieux
s’enfuit. Leur calvaire aussi. De ce 18 juin 1915, dans la famille
de ma compagne, il ne reste plus que cette image : un instant de
détente, au front, entre deux offensives. A bavarder, plaisanter, se
taquiner… pour échapper à la peur. Cinq au moins des
photographiés ont une ou deux marguerites accrochées à leurs
uniformes. La vie s’immisce toujours partout… et devant un
appareil photographique – à cette époque – on sourit tout le
temps – on souhaite être beau, bien mis, élégant, paraître au
mieux de sa forme… Les photographies envoyées ensuite aux familles
sous la forme de cartes postales… pour les rassurer..
et
dans les lettres à leurs familles, Giono et les autres,
transformaient la réalité de ce qu'ils vivaient.... chance de ne
pas avoir vécu cela.
écriture
numérique
Philippe
Aigrain http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article3900
ça
s'écrit en nous
en
plusieurs petits chapitres son écriture numérique, et un grossier
survol brigetounien
une
idée pour : première machine à écrire, découverte du code, des
premières machines, la lecture de fiction en anglais, les poèmes –
détour : poèmes restent manuscrits, édition premières pages web –
le blog, enfin, le premier il y a dix ans, ce qu'il était –
contre-réforme : les eBooks, les systèmes fermés, les services
centralisés, les «médias sociaux» - devenir :
Le
devenir des blogs ou sites personnels et de leurs constellations
sociales tient à deux fils. Celui de la réflexivité, celle que
nous avons sans cesse dans l’écriture doit aussi s’exercer sur
les outils, les services, les modèles économiques. Et celui de nous
penser à la fois comme individus et comme part de collectifs. Comme
singuliers et semblables. Pas dans l’équivalence, mais dans
l’attention.
et
François
Bon http://www.atelierdebricolage.net/?p=5452
sites
vitrifiés sur demande
si
l'hébergeur le veut nos sites disparaissent, ne laissent que des
traces, comme la musique d'un concert, comme le jeu des acteurs de
théâtre..
et
là François Bon nous fait part de la solution qui a été trouvée,
solution comme il sait en dénicher, et nous exposer, pour nous faire
entrer dans ce monde juste un peu après nous, ou qui pourrait
l'être, pourquoi pas... allez y voir, allez suivre les
raisonnements, les recherches, les cinq sphères, c'est là,
dégustez..
Mais
dans ce système dit «système de l’Aleph» ou «web des morts»
une étape historique et décisive avait été franchie : l’identité
numérique pérenne et composite avait remplacé le goût
incompréhensible de la trace organique (on disait même qu’à
cette période les morts, pour tout ce qu’on avait ingéré de
conservateurs alimentaires dans notre parcours, ne pourrissaient
plus) par cet objet transparent et parfait, et lesté du meilleur que
nous laissions : nos sites, nos images, nos écrits.
échangent
photos et textes
Eve
de Laudec http://vudubalcon.blogspot.fr/2014/03/sourire.html
sourire
beau,
bref et efficace : sobre et tranquille de ton, la pose d'un sourire,
d'un sourire moqueur, sur ce qui le brise
Un
sourire mot cœur qui fait des siennes, à grands battements d’elle.
Pour taire le tam tam tam.
Sans
mot cœur il s’envole. Il dévie, il défie. Il dénie. Quand la
nuit tombe, les spectateurs s’éteignent.
et
François
le Niçois http://evedelaudec.fr/cooperations/mars-2014/index.php
un
beau poème et une photo d'oiseaux fendant l'air au dessus de la mer
Dans
l’indécence du vent
Les
passeurs de la côte
Frôlent
mes impatiences
En
brisant l’amertume
Agitateurs
de plumes
Aux
yeux fumés de khôl
Divaguent
vers la grève
échangent
textes, photos et fleuves
Dominique
Autrou
http://louisevs.blog.lemonde.fr/2014/03/07/happy-secondes-1/
happy
(secondes – 1)
sur
une photo d'Hélène Verdier : odeur de crabe décomposé, de mazout,
de port, un estuaire – Gefira – monter à bord du Saint Vincent
de Paul pour descendre l'estuaire, attentif aux odeurs, aux sons, aux
touristes, aux hommes sans âge, aux mots de Dominique Autrou, aux
pensées de son personnage,
Il
y a aussi des hommes sans âge, vêtus de façon simple et ordinaire
à la manière des gens qui travaillent ou plutôt ont travaillé par
ici, debout et accoudés au bastingage ils regardent fixement devant
eux car ils sont venus voir quelque chose sur les rives, quelque
chose que pour le moment ils attendent mais dont la prochaine
apparition ne fait pour eux apparemment aucun doute. Ils n’auront
pas à changer de place puisque tout à l’heure le bateau remontera
le fleuve : cette position a l’avantage de la simplicité.
Alors lui aussi se lève et se dirige vers une rambarde à l’avant
du bateau.
à
un livre qui est resté ouvert, à Ritsos.
nuancements
de gris (secondes - 2)
j'ai
beaucoup aimé cheminer (un bref moment) dans ce beau texte un peu
mélancolique, avec discrétion, en suivant les marcheurs dans cette
ville le long de ce fleuve imprécis (et j'ai aimé l'absence de
cadenas sur le pont)
Au
bout du pont est arrimé le lanternon d'une boite à livres. A l'abri
de la pluie et du vent des tempêtes, un livre a été déposé :
Joseph Conrad, Typhon, traduction André Gide. (Eaux noires qui
viennent converger dans les flux saccadés de la mémoire)
pour
en arriver à Ritsos
tel
garçon coiffeur (mort d'une vedette d'amour)
en
courtes phrases interroger, qui est-il ? Et puis en longues phrases
sinueuses, lentes, le regarder, lui, les boucles, et cette chose
fluide
il
dort je le regarde je me rappelle le moment où plus tôt dans la
journée j’ai coupé ses boucles j’étais absolument contre vous
comprenez sa beauté pouvait disparaître après seulement trois
mouvements de lames puis quoi mais il a été convaincant il avait
cette hâte de pouvoir profiter de ma dextérité mon art pour dames
si vous vous voulez mais dire ça c’est ridicule plus personne ne
parle comme ça et puis tout va vite quelqu’un allait disparaître
toute la journée au salon un jeu long et épuisant à peser le pour
et le contre s’est installé dans ma tête....
et
dans
la voix de Frederico Frederico i Frederico
avec
la force habituelle, voir Louis G. seul, parler à Louis G. qui
pleure Frederico, et les cris de Frederico i Frederico rythmés par
Louis G se tient debout – lâche prise – tombe et par
matraque sur la nuque
voix
de Louis G. – je suis Federico Federico i Federico je suis Federico
Federico i Federico jeune anarcho – syndicaliste mort un jour
d’insurrection – je – ce travail me tue – je n’y arrive pas
– Louis G. titube titube – à l’oreille la peur titube titube
titube encore
expositions
Catherine
Désormière
http://hadominique75.wordpress.com/2014/03/07/astyanax-expose-a-la-galerie-mars-le-16-avril/
Astyanax
expose à la galerie mars le 16 avril
annonce
d'une exposition, l'exposition d'une seule oeuvre en l'absence de
l'artiste, explication du concept, liste (réjouissante dans son
intransigeance) de ses expositions antérieures
Aujourd’hui,
le problème ne semble pas résolu. Et la question se pose : sans
Wilfried, Astyanax serait-il le grand artiste qu’il est devenu ? Et
sans Wilfried, Astyanax sera-t-il toujours aussi inspiré ?
et
Dominique
Hasselmann
http://desormiere.blog.lemonde.fr/2014/03/07/nos-installations-22/
nos
installations
diatribe
en belle veine - je n'aime pas les musées dit l'auteur, et le redit,
en explicitant ce refus (et se livre à un joli jeu autour des
syllabes muse) comme celui des visites programmées - auteur qui en
vient à préférer montrer des installations, isolées, comme sa
dernière : Empilement State Building à la signification
ouverte
La
signification de l’œuvre est ouverte : la critique, si
savante prétendrait-elle être, n’a pas lieu de s’exercer ici.
Chacun apporte sa pierre mentale à l’édifice qui n’encombrera
pas la voie publique au-delà de quelques heures. Cela reste
supportable.
et
n'en garde qu'une photo numérique
sur
photos échangées
la
chair lisse du ciel
en
paragraphes qui reprennent en les intensifiant les idées
antérieures, rythmés, un qui regarde le ciel, qui dit «il m'a
menti», contre «tu t'attendais à quoi ?», un texte qui dit la
déception
Il
avait chaud, si chaud à présent que c’en était insupportable.
L’air pesait dans ses poumons, sur sa peau. Il étouffait. Une
sueur glacée perlait de son front et son cœur s’emballait
sourdement. Tremblant de rage, il enfouit son visage entre ses
paumes, effaçant derrière ses paupières closes le sourire narquois
de son frère assis à sa gauche, luttant tant bien que mal contre
l’envie de lui flanquer son poing dans la gueule.
et
Piero
Cohen-Hadria
http://ilpleuvrademain.com/2014/03/07/pierocohenhadriavasecomars2014/
Magdalena
une
suite dans un hôtel, une femme qui attend, mais la surprise est là,
et les courtes phrases de Piero Cohen-Hadria nous racontent une drôle
d'histoire pas drôle
Sur
chacun de ses côtés, les deux fauteuils de velours rouge, comme au
cinéma, où personne ne s’assoit. C’est une saison où les
clients sont rares. L’hôtel Miramar et ses suites de luxe, sa
piscine à ciel ouvert, ses palmiers et ses coccolobas, l’air
embaume des parfums des cratevas blanches. C’est l’hiver, il fait
doux, il fait chaud.
contes
de la maison ancienne et la maison neuve
Angèle Casanova http://leportraitinconscient.com/2014/03/07/interdit-aux-hommes-par-jessica-maisonneuve-les-vases-communicants-mars-2014/
interdit
aux hommes
un
ton d'une ironie courageuse pour - un chagrin qui déborde, un départ
avec petite valise, une succession de canapés prêtés, un
désespoir, jusqu'à toucher le fond, remonter et pour cela le palais
de la femme (endroit connu, de l'extérieur il est vrai) et là le
texte fouille, s'étend, parle d'une voisine
Et
je comprends soudain. Ce que ce sont ces bruits nocturnes. Elle
déplace ses cartons. Inlassablement. Elle les déplace. La nuit
suivante, je ne dors pas. Je l’écoute. Je réfléchis. A ce que
c’est. De tout perdre. Et de se retrouver ici. Chargée de son
ancienne vie. Sans aucun moyen de s’en débarrasser.
et
Giovanni
Merloni
http://gadinsetboutsdeficelles.blogspot.fr/2014/03/giovanni-merloni-blog-le-portrait.html
la
maison de nos rêves
un
conte un peu fou, qui s'en va avec fantaisie, entre choses plus ou
moins graves, comme toujours avec Giovanni, à partir d'une lettre
reçue, une envie de changer de logement, en quelques heures,
l'aventure, le métro, le bord de la Seine, une femme.... etc...
J'eus
peur. Et pourtant, sur le fond de mon pessimisme noir s'ouvrait une
petite fente teintée de rose. Le couchant aurait pu se muter en
aurore... En fin de compte, qu'avais-je fait ? Je n'étais qu'un
exécuteur... Oui, le mot existe, j'avais été le bras armé,
j’avais travaillé pour quelqu'un qui devait ensuite s'occuper de
tout : de nouveaux papiers, un costume tout à fait différent
ainsi que de lunettes métalliques... Je n'avais pas besoin de
changer ma gueule, anonyme jusqu'à la transparence. Et voilà qu'il
y avait un autre être qui se chargerait de me donner une chance, une
place libre, un immeuble tout neuf en échange d'un immeuble tout
pourri !
et
pour finir une chambre, une momie, une question
un
échange de lettres
ces
povres resveurs, ces amoureux enfants
écrit
à Christine Zottele, lui suggère que leur échange se base sur son
premier voyage en France en 1956, lui envoie le premier roman de Cees
Nooteboom introduit par deux citations de Constantin Huygens et
Eluard qui parlent de jeunes et de rêve, roman qui raconte le voyage
de jeunes amis en auto-stop, et après avoir parlé de son éternel
rêve d'une femme brune, y ajoute le récit que
lui a remis son hétéronyme Albert Chiendeau, récit de la visite de
Jan à Marseille et de la rencontre avec une libraire... Jan revenant
sur ce texte donne sa version, introduit d'autres personnes comme
Paul, comme une avignonnaise qui n'en peut mais, puis une abbesse..
allez lire cette longue rêverie
Christine
tu ne vas pas me croire … au panneau j’aperçus entre les
chansons la petite photo en noir et blanc de Jan Jansen à l’âge
de seize ans, du cycliste hollandais fameux en France aussi,
qui gagnerait plus tard le Tour de France ! Penses-tu qu’il
aurait pu être un ancien petit pensionnaire de ce couvent ?
et
Christine
Zottele,
http://lescosaquesdesfrontieres.com/2014/03/07/est-ce-encore-un-reve-quatre-cartes-postales-reponse-de-christine-zottele-a-jan-doets/
est
ce encore un rêve ? Quatre cartes postales
répond,
comme si c'était vrai, alors qu'elle n'est pas elle-même certaine
d'exister, et rebondit, si longuement - il faut dire que Jan lui
avait fourni un cadre qui s'y prêtait et qu'elle a développé avec
brio tous les éléments - que cela devient une vraie nouvelle,
l'histoire de leur rencontre, de la naissance de l'amitié, une
histoire qui embarque avec elle, de lieux en lieux auxquels elle rend
leur présence, un dénommé Paul et la superbe soeur Anna, la
gentille Claudine etc... et au passage attribue à Brigitte devenue
une drôle de comtesse, bigrement embellie au passage, un regard
qu'elle n'a jamais eu et n'aurait su avoir
Enfin
nous sommes partis, deux jeunes filles et un jeune homme tendant leur
pouce à la verticale sur la RN7. Beaucoup de voitures familiales ne
pouvaient nous prendre. Et les quelques célibataires auraient bien
pris les filles uniquement. C’est moi qui ai eu l’idée de te
déguiser en fille. Du coup, Brigitte m’a regardée autrement –
étais-je moins banale à ses yeux? Toujours est-il que notre amitié
a commencé à se développer à partir de ce moment-là.
Mais
aussi une absence de regard sur elle et moi qui, au moins pour moi,
est plus vraisemblable... enfin il y a beaucoup d'autres choses..
installez-vous
Camille
Philibert-Rossignol
http://christopherselac.com/contrainte-du-prisonnier-par-camille-philibert-rossignol/
contrainte
du prisonnier
un
poème à contrainte qui ne se contente pas d'être étourdissant de
virtuosité, et fait entendre petite chanson
sa
mama a un minois nu
un
minois à se marrer
comme
une saucisse massive
une
arme sans misères
sa
mama va ainsi
et
tempêtes
hivernales
de
brefs paragraphes comme des strophes, introduits par tout s'érode
la plage, les vies, (aime)
Tout
s’érode. Elle le sait aussi, c’est votre quotidien, jouer à
gagne-terrain, compter les points, crier les petites victoires. Il
fut un temps, pourtant, où vous ne comptiez que l’un pour l’autre.
La dernière vague en aura eu raison.
deux
fois trois pour un garage
Cécile
Portier
les
mécanismes
nous
nous voyons tels que sommes, nous voyons que nous sommes floués,
nous voyons les mécanismes qui nous meuvent, nous émeuvent (mais
ceci est fort grossier effleurement du texte)
Les
mécanismes ont besoin d'être réglés. Charlot resserre les
boulons, resserre les boulons, resserre les boulons. Et une fois
qu'il a fini, ressert les mêmes gestes, ressert les mêmes gestes,
ressert les mêmes gestes. Le mécanisme est entré en lui. Le
mécanisme c'est lui. Rien ne résiste aux mécanismes.
tu
vois moi je faisais de la moto
et
puis un jour ce fut le cheval, c'est pas du tout pareil (un ton de
conversation un rien détendu, ou un style pressé de dire)
Je
lui parlais, je lui disais, vas-y Pacha. Et là il donnait tout, il
donnait tout son coeur. Il ne s’écoutait plus, il n’écoutait
que moi, il se dépassait pour moi. J’étais même obligé de le
ralentir, de tirer sur la bride, j’étais obligé de le ramener à
lui, sinon il aurait claqué.
Danielle
Masson
un
inventaire à la Prévert
petite
évocation de la mise en trains, et voilà les pneus, les jantes, les
pièces détachées
Encore
des pneus, des pneus, des tas de pneus…
De
la boue venue de je ne sais où… ah si ! Du petit chemin qui monte
vers l’oliveraie…
sur
la mécanique du coeur
lire
mécanique, penser tout de suite à la mécanique du coeur de
Mathias Malzieu (livre dont des phrases, sont reprises) peut-être à
cause d'une parenté avec les textes de Cécile Portier, et en y
joignant les photos de François Bonneau, au croisement trouver nous
sommes des êtres de langue (le merveilleux titre du blog)
Et
je suis repartie à la poursuite de Milán.
Milán
venait juste d’arriver.
Ce
premier livre, une découverte.
François
Bonneau
sous
leurs plaques...
la
vie des moteurs
sous
leurs plaques ça pulse
J’ai
beau passer mon doigt sur leurs peaux, ils m’y invitent, mais je ne
sens que le métal, petit rectangle ajusté, vissé dessous, ils me
disent je ne sens rien, quoique ça gène un peu ici, là, pendant
certains mouvements, bof, tu sais il y a pire, et puis c’est pas à
vie.
Vingt-quatre
pour deux
un
texte qui joue avec les mots, les idées, pour dire le labeur ou les
heures
C'est
une forme, et en y revenant, peu à peu la décrire, la situer,
chercher qu'en dire, ce qu'elle est, cette réserve d'écrous (il y
en a vingt-quatre, juste) nécessaires pour deux heures
C’est
autant une forme qu’une barrière, qu’une pendule, qu’un
graffiti ou qu’une rayure, qui se vide et s’emplit, à mesure que
passent les autos silencieuses, parfois aussi la nuit, tout autour de
la chambre, quand il est temps, enfin, de réaliser là qu’on s’est
trompé de rêve.
et,
pour finir, autour du mot envie
Myriam
OH ci-dessous
Gouttelettes
de vie
une
belle variation
D’une vie aux vies enviant une vie d’envies en vie, en vie.
se
sentir en éveil, ouverte aux envies, et l'énumération des envies
est savoureuse - envie nous vient avec les mots, jusqu'à l'envie
d'imprévus, d'émotions, l'envie d'un amour, et puis vient la
«désenvie»
Et
on s’engendre soudain despotes de nos vies. A se faire maîtres de
nos envies. Mécaniquement, on fait le tri. A dissocier l’essentiel
du superflu. A éloigner l’édulcoré du cru. A raccommoder
l’entendement au perçu. A vrai dire, on n’a plus envie de
grand-chose. On ne s’imagine même plus en vie. A errer dans un
temps dissolu. A s’oublier derrière un instant perdu. A égarer
l’ingénu....
et
Brigetoun
sur http://blogmaestitia.xawaxx.org/post/2014/03/07/Envie
suivait
la naissance d'une envie parce qu'il en faut
a
levé les yeux, a regardé le mur de la cour
a
pensé je pourrais avoir envie de le dépasser
a
pensé je pourrais avoir envie de voir le fleuve, ou de caresser
l'écorce d'un platane
a
pensé je pourrais même avoir envie de regarder les gens
a
pensé je dois avoir envie pour bouger, a pensé je suis en vie, j'ai
devoir de bouger – mais
préfère le mot désir.
5 commentaires:
Toujours aussi bon, prompt, et classe. Encore une fois merci, Brigitte.
Et ce mot désir en préférence laisse tous les espoirs
Merci pour l'anthologie (une fois de plus) !
et grand merci aux passants une fois encore
Jan Jansen à l’âge de seize ans, du cycliste hollandais...et comment que le connais..ma jeunesse.
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