en essayant de discipliner
crâne, en passant de poétique à comique (ou les deux à la fois),
ou à intéressant, en sautant d'une lumineuse simplicité à une
belle exigence, en mettant de la musique à entendre sans écouter
pour ne pas être encolérée par le bruit du monde, ai suivi les
échanges de ce mois, puisque persistent les vases.
suivre les fils, les
lignes du blog de l'autre
un texte ainsi désigné
par Myriam OH «tricoté partant de mes mots puis délié dans les
siens»
un texte qui tente de se
faire à travers les tics et les tacs trop bruyants du monde
tiens toi dans ma
phrase les tics et les tacs trop bruyants les oreilles une enceinte
le monde y évapore ses bruits je ralentis son grain je n'ai peut
être pas commencé à le toucher dans la fierté du bleu
et
les mains moites
deux
paragraphes commençant par tu l'as suivie encadrant trois
paragraphes commençant par tu n'es pas une manuelle –
paragraphes denses pour dire l'écriture de cette grande
menuiserie (nom du blog de Nolwenn), l'imaginer, en parler, dire ses
qualités, celles que Myriam (tu) dit ne pas avoir, et dresser un
autoportrait sans doute bien trop cruel
Tu n’es pas une
manuelle. Pas comme celle qui vit là. Dont tu imagines les mains
longues et douces. Des mains qui ne tremblent pas quand on pose les
yeux sur elles. Des mains sûres d’elles qui, d’une poignée de
mains, savent rassurer. Des mains chaudes quand elles se posent sur
le ventre de l’être aimé. Des mains qui ne transpirent pas et
n’abîment pas la page vierge. Des mains habiles qui jonglent avec
les notes, les perles et les mots. Tu n’es pas une manuelle. Non.
Et tes mains, tu les caches.
dans la zone
Poitiers-Nord
Jaunay Clan
l'histoire,
comme s'il la disait, la pensait, d'un ancien employé de l'aire
autoroutière désaffectée, qui sans autorisation, y installe une
baraque de chantier pour y vivre, et c'est toute la vie de cette
zone, de ceux qui y travaillaient, et sa mort qui reviennent
Le soir il ne restait
plus que des déblais blanchâtres sur l¹étendue de ciment nu, mais
qui gardait encore le dessin précis de tout l¹ensemble. C¹est ce
soir-là qui avait été le premier où il s¹était risqué sur le
chantier avec sa camionnette, récupérant les bricoles échappées
au désastre. Ce soir-là aussi qu¹il s¹était aperçu que le passe
qui
permettait l¹accès au
chantier, par le portail donnant sur la route de Mirbeau, était du
même type que son propre passe administratif.
et
François Bonneau
http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article3918
estacade de la Folie
elle
nous ou se parle, dit sa fierté, sa jeunesse, la marque qu'elle
pose... son avancée, et que l'on ne s'attarde pas sur ce qui lui
manque encore, elle est en chemin, impatiente
J’ai hâte. Je
voudrais du vent sur les ventres d’acier des longues locomotives,
du vent qui déforme les sons, je voudrais que se retournent les
parapluies, en contrebas, traverser le pays, les continents, et
revenir sur les lieux de ma naissance.
Et
pour que nous soyons bien pénétrés de tout cela, elle joint une
série de photos. Elle a raison, elles sont belles.
un texte aller, un
texte retour, un nouveau texte
ça m'agace
à
partir du livre ainsi titré de Jean-Louis Fournier, livre acheté
pour être offert à son amoureux, livre perdu
je cherche, je cherche…
j’avais commencé à le lire pour voir si quelques petits textes
s’appliqueraient à mon chéri. Quarante-sept textes plus ou moins
longs, je crois… le premier lu au hasard… «La musique de
chambre» tout à fait lui intarissable sur la musique classique...
mais où est ce bouquin ? Il me le faut d’urgence.
et
puis, en réponse à Par–là d’où tu as vu la chose de
Sophie Régnier, un nouveau texte là tout m'agace
et
cette photo de femme trouvée en cherchant le livre
et
Par–là d’où tu as
vu la chose
tu
perd tubes de maquillage, mots, livre, note, tu changes d'idée
une
suite de phrases qui, toutes, parlent de perte
Cherche encore chercher
quand deux secondes s’écoulent et que tu entends sonner les
remords de cet homme qui t’attend. Ton rouge à l’œuvre, une
quenotte en coulerait presque de chaleur.
improductif (quel
beau thème pense Brigetoun)
de la maladie des coûts
appliqués à nos vies
la loi de Baumol
(j'ignorais son nom) : il est des secteurs qui refusent tout gain de
productivité, loi que Cécile Portier illustre joliment par
l'exemple des quintettes à corde, et surtout par celui des coiffeurs
(allez suivre son raisonnement), concluant avec, si je ne me trompe,
une certaine mauvaise humeur, si ce n'est colère
Alors nous aussi,
devenons coiffeurs de nos propres vies, coupons-nous les uns les
autres les cheveux en quatre. Et ceux qui veulent nous chercher des
poux dans la tête, ceux qui veulent réduire le nombre de violons,
n’auront plus qu’à pisser dans celui qui leur reste.
et
improductif
avec,
en exergue, un «Dires» de Francis Royo – se demande comment on
peut arriver à être im-pro-duc-tif, à se tenir ainsi en dehors du
jeu.. comment y arriver, et surtout comment arriver à ce qu'on nous
laisse faire – comment ne rien créer, comment ne pas être un
nombre, un rouage... une longue et belle réflexion (il y a beaucoup
plus que ces quelques idées notées au début) ponctuée de
citations du Capital de Karl Marx
Ces gens qui comptent,
comptent tout, comptent sur les autres, comptent sans les autres. Par
peur. Pas peu, sinon ils n’aiment pas. Le grain ne leur suffit pas.
S’il resplendit un instant dans la lumière qui traverse la vitre
de la fenêtre fermée, ils ne le voient pas. Le premier homme qui a
vu la structure moléculaire, il était où ? Il marchait dans une
savane, les pieds nus, une arme gauche en main, pour tenter
d’atteindre le jour d’après, ou cet embryon de forêt au flanc
de cette montagne, blanche en son sommet ? Et soudain, sous un arbre,
les grains de poussière dans la lumière tamisée par les feuilles…
le surfeur d'argent
Camille
Philibert-Rossignol
http://www.xn--chatperch-p1a2i.net/spip/spip.php?article643
toi et le plombeur d'or
(en contrepoint au surfeur d'argent), l'entité G, la réalité, les
anges.. Brigetoun qui dit le plus simple est que vous alliez lire,
descendre le long des phrases, vous laisser emporter
Contestons que la
réalité, ça éloigne de soi, au baobab d’animal qu’on éteint
en soi. Tu tais ça, parce que incidemment, le sous-être, ça envole
du léger, du cliché, de l’idiotie des sommets, des joies du fini.
Tout à réaliser en train de faire du sur place au centre d’une
planète, en fuyant des poussières mauvaises à chier pour l’entité
G, on n’a l’interdiction d’arrêter de penser. C’est parce
qu’il lui donne des poussières à expulser que le plombeur a perdu
son sous-défaut terrestre.
et
le surfeur et moi
un
texte savoureux, ponctué de «Dites-moi
si je me trompe – je m'adresse aux connaisseurs» qui viennent en
découvrant, via Wikipedia, le surfeur d'argent, puisqu'il doit être
question de lui, en se comparant à lui..
Pour le reste, c'est
moins parlant, d'un point de vue humain. Un demi-dieu, le surfeur.
Bibi ne joue pas sur ce terrain-là : son ciel est vide – ou
plutôt rien que des débris, comme des vieux satellites, souvenirs
d'éducation religieuse où surnagent l'ennui et le refus du texte.
Combat au corps à corps avec Hulk, c'est non. Avec personne,
d'ailleurs. Ou alors il y a longtemps, dans la cour du collège. Et
ça n'a pas suffi à faire de moi un héros.
N'empêche, cette idée
d'une entité qui vous pousse à agir et qu'il faut nourrir de
mondes...
un bel échange entre
un monde qui s'accorde
à nos limites
long
et beau texte, dérive très construite, où passent Manning, les
ateliers de Dhaka, nos vies, un chat qui dort, Facebook, le
solipsisme, des pixels, un clavier, les câbles sous-marins et des
messages d'amour
Mais l’ordinateur
continue sa course folle et seule vers le cloud, et tout ce qu’il
produit n’est plus qu’une interception de tes tweets, un filtre
agence les mots en fonction des IP et des comportements du
navigateur: un cheval de troie a harponné ta souris, ton historique
et tes mots de passe puis les ressert en hexamètres disséminés
dans les dépêches d’actualités.
L’écriture se joue
sans les visages. Quand le signal s’estompe, la narration s’efface.
et
Philippe Aigrain
http://tuxhe.tumblr.com/day/2013/05/28/
tenter sa chance
à
Athènes, au coeur du désenchantement et de la beauté... et ne pas
savoir à quoi elle ressemble, sa chance.. attendre à une terrasse
de café, regarder passants, un beau texte délicat
Le lendemain, longue
négociation pour entrer à la Bibliothèque de l’Ecole Française
d’Athènes, sa carte d’éternel doctorant en sociologie ne
constituant pas un sésame valable. Il n’a besoin que d’un usuel,
le Bailly, ce Gaffiot du grec. Tâtonnements avec les caractères et
pires avec les déclinaisons. Mais il finit par déchiffrer ou
inventer ceci :
Quand pieds-nus la
destinée foulera les herbes folles
Retiens ton souffle ou
tu manqueras ta chance
ombilic
l'ombre-limbe
ponctué
des cris de voix qui disent ombreuses,
argileuses,etc...
un texte adressé par la narratrice à un homme, un homme à côté
d'une femme qui dort, texte «onirique,
fourmillant, nocturne et baroque» comme le caractérise Julien
Boutonnier
Nos mains cousues sur
l'or d'une étoffe imprononçable : « Glouglou
». Au lever du jour ne reste qu'un gouffre noir de fuligines, comme
un rêve qui dépasse. L'on s'y perd, longs et crus, avant de boire
un chocolat chaud, puis les voix s'éloignent : "Nombrils
qu'on dénombre."
et
Julien Boutonnier
http://gnoir.weebly.com/1/post/2014/04/histoire-de-yossi.html
histoire de Yossi
Yossi,
nu dans les bois, après le massacre, Yossi le poète surréaliste,
le juif, un texte qui raconte, bellement et rudement, ce qui vient de
se passer, avant que, seul dans le bois, il cherche dans ses
affaires, trouve trois photos, et que, pour chacune, il pense à des
vers du poète Ihor Hranytch.
j'ai forcé
le passage au cœur du grand rien.
l'œil
noué dans le ventre s'est tu.
l'ombilic
est un naufrage.
Et
les soldats arrivent, Quand il se
retourna, ce fut pour considérer d'un regard furieux les fusils
braqués sur lui. Il vit les visages, si durs, si butés dans la mort
idiote. Ses yeux lancèrent des flammes. Il éclata d'un rire
immense, et fou, et joyeux. Il posa sa main sur son ventre crasseux,
leva l’autre main d’un geste indéniablement efféminé, et dans
un allemand parfaitement prononcé lança avec panache :
Der Nabel
ist ein Schiffbruch !
tu connais la route
tu connais la route
un
poème, réponse/revendication, adressé à toi qui connais la route,
qui sais, par un je qui n'aime pas les certitudes
Que veux-tu j’aime la
page vierge le songe effeuillé
j’aime le
balbutiement d’une image évanouie
les courbes les obtus
la folle balançoire
avec
une belle photo de Polly
et
Christopher Sélac
http://www.evedelaudec.fr/cooperations/avril-2014/index.php
un poème : la route
tracée, dont on ne doit pas s'écarter, sur laquelle on ne doit pas
s'attarder... mais aussi
Restent ceux qui
s’éparpillent, qui passent
Outre les injonctions,
délaissent les balises contre
Une autre voie, un
autre but à atteindre
Tentent de se montrer
libres
Et parfois se perdent
le temps
François le Niçois
http://www.ericdubois.net/article-texte-de-fran-ois-le-ni-ois-les-vases-communicants-d-avril-2014-123104681.html
une photo du train des
Merveilles, et du balcon où il écrit
Il y a deux siècles,
le 4 avril 1814, Napoléon signait son abdication à Fontainebleau.
avec
une gravure montrant cet événement.
et
un poème, le temps, et
nous
Nous dans les draps
ivres du matin.
Nous dans la
consumation des sphères.
Dans l'inédit toujours
recommencé.
La bouche accoste
d'autres ports.
Des cargaisons d'âmes
vives.
La plénitude du bien.
voyage
voyage acheté à bord
travaillé et construit, comme toujours - «ce
que le texte garde à l'intérieur» le plan des martyrs et douze
phrases de Chateaubriand mises au présent, «la surface du texte»
le billet acheté à bord, le voyage – et l'élaboration du texte,
ce qu'elle veut y mettre
mon projet est de me
débarrasser d'abord de ce qui n'est point – silence écorche le
premier mot – une incise – quelque chose comme – des sons pour
brûler le présent -
et
la compagne de voyage
texte
inspiré d'une strophe d’Antoine Pol
(Les passantes) :
description
précise, comme un procès-verbal fort bien rédigé, d'une femme qui
vient s'asseoir dans le même compartiment que le narrateur, observée
elle-seule, même si c'est à la dérobée
Sans doute, me suis-je
dit à cet instant, éprouve-t-elle la même gêne que moi, de ne pas
vouloir incommoder son vis-à-vis par des oeillades trop prononcées
(après tout, je l’intriguais peut-être… ou , même, je lui
plaisais… ?), car curieusement, au lieu de baisser le visage et
d’observer ce qu’elle faisait, elle gardait la tête haute et
polissait à l’aveugle, tandis qu’elle promenait ses yeux, ses
yeux si bleus et clairs, alternativement de droite et de gauche, côté
cour et côté jardin… Je feignais toujours de m’intéresser à
autre chose, au paysage du dehors, allant même jusqu’à faire un
petit signe complice à un enfant qui allait et venait en sautillant
dans le couloir du wagon, pour ne pas avoir à croiser le regard de
cette femme qui désormais occupait sérieusement l’essentiel de ma
pensée ! Et ça promettait de durer…
sur un mot proposé par
Marianne Desroziers disparition, sur une photo de Bruno Legeai
Marianne Desroziers
http://autredi.blogspot.fr/2014/04/le-disparu.html
le disparu
devant
la glace de la petite salle d'eau, à la veille de rentrer chez soi,
après longue hospitalisation, dans la crainte de ne pas savoir
reprendre habitudes, cours de la vie ordinaire – vrai
Sauras-tu mettre la main sur le tire-bouchon ?
Tu ne veux pas voir ton visage amaigri dans le miroir, ton corps qui
ne porte plus que le souvenir ancien de ce qu'il a été, cette
musculature qui a presque totalement fondu. Tu refuses de voir ce que
tu es devenu. Tu refuses de voir qu'une grande part de toi a déjà
disparu.
et
Bruno Legeai
http://mariannedesroziers.blogspot.fr/2014/04/vases-communicants-avec-bruno-legeai.html
poèmes quand tu n'es
pas là
six
poèmes d'amour, tous beaux, dont je retiens, je ne sais pas trop
pourquoi, parce que c'est celui sans doute qui m'a le plus été
chant, j'avais tant l'ouïe attentive
J’avais
tant l’ouïe attentive je pris du vent venu le chant de
l’océan
Et dans l’autan les
cris d’enfants ils n’avaient pas classe et jouaient à rire dans
la poussière
Je reconnus même les
mots de ma Loire
Tu étais si proche et
silence ma voix te murmurait
Ma propre voix après
un long silence étrangère venue dire
Je t’aime je t’aime
Kierkegaard le doute et
le désespoir
Isabelle
Pariente-Butterlin
http://hadominique75.wordpress.com/2014/04/04/la-tete-entre-les-mains-kierkegaard-22/
la tête entre les
mains (Kierkegaard 2/2)
un
dialogue (avec Kierkegaard ou soi même ?) pour creuser «Le
désespoir représente une expression beaucoup plus profonde et
beaucoup plus complète que celle du doute.» l'inconfort, la douleur
du doute, du désespoir, ce dont on ne veut parler, du sien, du notre
À se demander si le
seul absolu auquel nous ayons affaire n’est pas là, le désespoir,
le calme, l’immense désespoir, l’étendue étale du désespoir …
Salée comme les larmes, mer morte et désespérée, si salée, si
lourde de nos renoncements, que nulle tempête ne vient plus la
soulever.
… désespoir
pour être honnêtement nous-mêmes (mais comme il est préférable d'écouter et lire une philosophe qu'une petite vieille...)
et
Dominique Hasselmann http://www.auxbordsdesmondes.fr/spip.php?article1902
L'absolu est un train
sans butoir (Kierkegaard 1/2)
dans l'engourdissement du
voyage, avec le livre qu'il a emporté Ou bien... ou bien de
Kierkegaard, livre usé, retrouver un passage «Le désespoir
représente une expression beaucoup plus profonde...»
Mais le train va son
train : aucun doute ne le freine, sa trajectoire est fixée comme son
horaire, même s’il lui arrive d’y déroger, au désespoir des
passagers. La phrase de Kierkegaard me semble à première vue
abstraite mais elle met en œuvre une dialectique qui débouche sur
l’interrogation philosophique ou esthétique : «Les chants
désespérés sont-ils les chants les plus beaux» ?
Et
la réflexion continue, sur le doute et le désespoir, passe par la
musique, Descartes.. en arrive à Peut-on
être désespéré dans un TGV ?
et...., là je trahis honteusement le texte de Dominique Hasselmann
mais c'est pour que vous alliez à l'original, le train arrive, le
livre est rangé.
monologue du géant
de
son texte «Ile ronde / déchirure
tempête, variation pour Dita Kepler» à paraître, elle reprend une
légende, légende d'un géant enfermé dans un puits d'où l'eau du
lac de Grand lieu a surgi, géant dont la colère agite le lac
le géant revit, raconte,
le jugement qui l'a mené dans ce puis (mais surtout il y a les mots,
les idées d'Anne Savelli)
C’est ton corps trop
lourd m’a-t-on dit ton corps qui est trop grand il effraie on ne
peut le contenir. On ne peut faire de toi un objet de curiosité, tu
comprends, ce n’est pas possible, un monstre de foire tu t’y vois
? On n’est plus aux temps reculés des freaks. Tout cela n’est
pas digne, n’est pas noble, tu es mieux sous ta pierre
et
Piero Cohen Hadria
http://fenetresopenspace.blogspot.fr/2014/04/un-voyage-par-piero-cohen-hadria.html
un voyage
un
retour, deux soeurs, âgées, les deux qui l'ont décidé après la
mort de leur mère,.. l'hôtel à côté de Bal-el-Oued (mes cousines
l'ont fait - toujours eu envie, mais pas seule - et la réaction des
habitants de l'appartement a été la même), la maison et la
gentillesse des occupants
C’est de cette
gentillesse dont je me souvenais. Il faisait une chaleur d’acier,
et je reconnaissais aussi cette lourdeur pesante et forte des débuts
d’après midi. Nous avons été nous doucher. Nous avons mangé,
puis nous nous sommes couchées. Encore j’ai pleuré. J’ai
l’impression, à présent que je te raconte ce voyage, mon enfant,
tu
sais, j’ai l’impression
de n’avoir pas cessé de pleurer durant ces trois jours.
et le
quartier le lendemain, les gens retrouvés... et la justesse du ton,
comme toujours.
Avec, pour finir
le passage du temps
entre
Marlen Sauvage, ci-dessous
Effilochée
un
paragraphe, dense, beau, touchant avec simplicité, l'avancée dans
les rues d'une qui a vieilli, qui porte en elle le souvenir de celui
qui reste jeune dans la mort, souvenir qui ne s'apaise pas, quoiqu'on
en dise,
Elle s'étourdissait de
la débandade des nuages, de leur course effilochée, elle écoutait
le tam-tam de la vie des autres, percevait encore le souffle estompé
de son cœur, laissait de la place au vide plutôt qu'à la pensée,
appelait le silence, levait les yeux au ciel, et ne savait plus dans
l'instant ce qu'elle fabriquait là, devant la fenêtre.
et
Brigetoun sur les ateliers du déluge
http://les-ateliers-du-deluge.com/2014/04/04/il-y-avait-donc-quarante-ans-echange-avec-brigitte-celerier/
Il
y avait donc quarante ans
suit un homme qui revient dans sa famille, dans une
ville quittée il y a longtemps, et qui note les changements, avec
indifférence, intérêt ou désarroi
Après
le petit port, après le fort, après la première bande de sable
naissante, la plage s'élargissait sous la rue, ou le boulevard comme
on l'appelait, devenait terre-plein, espace, avec quelques palmiers,
de petites constructions, des jeux, du sable, de vraies plages, de
fausses criques séparées par des petites jetées avançant dans
l'eau.
5 commentaires:
Encore un grand merci pour tout ça ! Vrai phare, disais-je !
à vous François, à vous
Belle anthologie : on voit ce qu'il nous reste à lire !
pas de billet fleuve en quatre tomes ce mois ci
Les vases communicants arrivent ici, dans la lecture que vous en faites, et vous êtes avec vous trop sévère, avec moi trop indulgente … Un immense merci en tout cas, même si je vous trouve amicalement injuste …
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