Pluie sur la France.. sec
avec ciel chargé dans le Sud-est, disait le monsieur, ou la dame,
je ne sais plus, à la radio.
C'est vrai, les poissons
qui, sur la place, me faisaient signe étaient lamentablement au sec,
et le soleil, sur mon
chemin, n'était plus qu'une grosse pastille décolorée dans la
mollesse grise
Air un peu trop frais,
mais ne sais pourquoi, soupçon d'allégresse en Brigetoun, et des
branches qui dansaient, se croisaient, se recroisaient, (ai choisi de
penser que c'était pour accompagner mon avancée, les bras chargés
du dernier manteau, de la petite parka et de trois vestons de laine,
plus des draps, ce qui rendait difficultueuse ma photo hommage)
avec, au dessus des remparts, de petits filets bleu se frayant une place –
jour de lumière filtrée baignant avec force ma cour, ou de lumière morte, en alternance.
jour de lumière filtrée baignant avec force ma cour, ou de lumière morte, en alternance.
Et ce temps frisquet à la
limite de l'humide a guidé mon choix d'un passage pour
http://brigetoun.wordpress.com
dans toute une vie bien ratée de
Pierre Autin-Grenier, dont j'émergeais, heureuse de cette
découverte.
Parce
que suis petite vieille ignorante et lente et qu'il m'a fallu la
disparition de celui qui n'était qu'un nom, une présence
sympathique rencontrée un jour, dans un groupe, pour réaliser qu'il
était un auteur, et la nature, le ton, de ce qu'en disaient les
attristés pour avoir envie de le lire, en commençant par ce livre,
et me trouver en fraternité et admiration, avec une grande
difficulté à faire un choix.
Et
pour une autre tonalité que celle du passage ainsi repris, termine
ici avec la fin des années Arlette, la
sortie après que la radio ait déversé (son moral comme le notre
sombrant lentement) le dernier bulletin de santé du CAC
4O, du Dow Jones...
Sur le trottoir, ébloui
par le plein soleil, je me frottai les yeux
pour y croire parce que, comment dire ?, c'était presque
pas sérieux : tout le boulevard était submergé par une fantastique
farandole avec, en tête et bras dessus, bras dessous, Guevara,
Arlette et Lucky Luke qui dansaient La
Carmagnole et me faisaient des grands signes pour que
j'aille les rejoindre ! Ni une ni deux, de tous côtés sur le pavé
éclatait l'apothéose du printemps et de nouveau c'était partout
youpi la vie ! Youpi !
6 commentaires:
J'ai vu que Colombe Schneck sortait un livre intitulé "Mai 67" : le titre est bien trouvé, je me demande si on va une fois de plus en reparler - de l'époque de l'année suivante.
Le printemps lui est toujours lié.
nous étions si inconscients en mai 67... n'anticipions pas cette joie même éphémère
J'aime au ciel, cette "grosse pastille" dans la mouillasse qui se veut soleil.
Me retrouve en charmante et joyeuse compagnie!!!!!!
Arlette
Visite toujours aussi riche ici dans le sillage d'une conteuse quotidienne inspirée. Bises.
Le poisson sèche dans les rue d'Avignon
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