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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, mai 07, 2014

Blanc gris


Pluie sur la France.. sec avec ciel chargé dans le Sud-est, disait le monsieur, ou la dame, je ne sais plus, à la radio.
C'est vrai, les poissons qui, sur la place, me faisaient signe étaient lamentablement au sec, 

et le soleil, sur mon chemin, n'était plus qu'une grosse pastille décolorée dans la mollesse grise

Air un peu trop frais, mais ne sais pourquoi, soupçon d'allégresse en Brigetoun, et des branches qui dansaient, se croisaient, se recroisaient, (ai choisi de penser que c'était pour accompagner mon avancée, les bras chargés du dernier manteau, de la petite parka et de trois vestons de laine, plus des draps, ce qui rendait difficultueuse ma photo hommage)

avec, au dessus des remparts, de petits filets bleu se frayant une place – 
jour de lumière filtrée baignant avec force ma cour, ou de lumière morte, en alternance.
Et ce temps frisquet à la limite de l'humide a guidé mon choix d'un passage pour http://brigetoun.wordpress.com dans toute une vie bien ratée de Pierre Autin-Grenier, dont j'émergeais, heureuse de cette découverte.
Parce que suis petite vieille ignorante et lente et qu'il m'a fallu la disparition de celui qui n'était qu'un nom, une présence sympathique rencontrée un jour, dans un groupe, pour réaliser qu'il était un auteur, et la nature, le ton, de ce qu'en disaient les attristés pour avoir envie de le lire, en commençant par ce livre, et me trouver en fraternité et admiration, avec une grande difficulté à faire un choix.
Et pour une autre tonalité que celle du passage ainsi repris, termine ici avec la fin des années Arlette, la sortie après que la radio ait déversé (son moral comme le notre sombrant lentement) le dernier bulletin de santé du CAC 4O, du Dow Jones...
Sur le trottoir, ébloui par le plein soleil, je me frottai les yeux pour y croire parce que, comment dire ?, c'était presque pas sérieux : tout le boulevard était submergé par une fantastique farandole avec, en tête et bras dessus, bras dessous, Guevara, Arlette et Lucky Luke qui dansaient La Carmagnole et me faisaient des grands signes pour que j'aille les rejoindre ! Ni une ni deux, de tous côtés sur le pavé éclatait l'apothéose du printemps et de nouveau c'était partout youpi la vie ! Youpi !

6 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

J'ai vu que Colombe Schneck sortait un livre intitulé "Mai 67" : le titre est bien trouvé, je me demande si on va une fois de plus en reparler - de l'époque de l'année suivante.

Le printemps lui est toujours lié.

Brigetoun a dit…

nous étions si inconscients en mai 67... n'anticipions pas cette joie même éphémère

jeandler a dit…

J'aime au ciel, cette "grosse pastille" dans la mouillasse qui se veut soleil.

arlette a dit…

Me retrouve en charmante et joyeuse compagnie!!!!!!
Arlette

DUSZKA a dit…

Visite toujours aussi riche ici dans le sillage d'une conteuse quotidienne inspirée. Bises.

Gérard a dit…

Le poisson sèche dans les rue d'Avignon