taches blanches des
marguerites froissées, feuilles qui frémissent dans vent
s'éveillant, un roucoulement, le ciel bleu tendre, le matin..
lavage cheveux, ménage un
poco sérieux, sortir carnet pour tenter d'ébaucher un programme
pour le festival et reculer, réfléchir et repousser jusqu'en
septembre, question temps/finances, mon séjour en Lozène, penser
avec petit effroi à ce qu'avons choisi pour les vases, et me
préparer à la visite, en fin d'après-midi, de l'exposition de cet été
de la collection Lambert, expatriée pendant que l'hôtel de Caumont
avale l'hôtel voisin, l'ancienne école d'art...
un peu pour les oeuvres,
un gros peu pour le lieu, avec ce balancement entre désir de
pénétrer dans la prison Sainte Anne, après qu'on ai tant
discuté de son avenir, et petite crainte de voyeurisme, futilité,
en pensant à la somme des douleurs qui hantent ces murs (se dire que
leur survie est bonne chose, et que mieux vaut l'art – une petite
section selon le site de la collection
http://www.collectionlambert.fr/evenement/151/la-disparition-des-lucioles.html
doit être consacrée au passé des lieux – qu'un hôtel de luxe
d'une firme internationale, quant aux projets de la mairie ils sont
séduisants, la maintiendraient dans la vie locale, mais reste à
trouver financement)
Nous avions déjà eu une
petite idée de l'intérieur tel qu'il avait été laissé en 2003,
lorsqu'elle a été fermée pour état vraiment indigne, à travers
les photos d'Ange Esposito exposées en 2010 sur les murs extérieurs
http://brigetoun.blogspot.fr/2010/09/comme-jetais-dans-la-colere-sans-but-le.html
et je me suis replongée,
rapidement, dans son histoire et une description, avec quelques
photos, sur
http://patrimoinecarceral.blogspot.fr/2010/10/avignon-prison-sainte-anne-demeure-de.html
et le sauvetage des archives
http://archives.vaucluse.fr/2579-les-archives-de-la-prison-sainte-anne-d-avignon.htm
or donc, la ville était
tiède ou un peu plus, le soleil brillait et les touristes venus de
loin ou les avignonnais de l'intra et de l'extra muros flânaient
or donc, curieusement ? tout
Avignon, ou presque, voulait entrer en prison et ce fut longue attente
sous le soleil en dehors
et dans le petit sas entre
les murs extérieurs et le bâtiment
et ce fut longue, longue
visite, nombreuses, trop nombreuses photos, environ 2 heures et demi
de regards, d'échange, de gêne parce que ce qui était horrible
était parfois très beau, d'oeuvres aimées ou moins, de traces
humbles,
et ce sera garder les
quelques oeuvres photographiées tant bien que mal, et la mention
d'autres qui m'ont retenue, pour demain je pense (vraiment trop, et
suis crevée) mais déjà, en avalanche
si le coeur vous en dit et avez courage vous pouvez cliquer sur une photo et les regarder à la file sans tenir compte des quelques mots
si le coeur vous en dit et avez courage vous pouvez cliquer sur une photo et les regarder à la file sans tenir compte des quelques mots
les premières
impressions
une échappée sur une
cour avec la vague de Massimo Bartolini
et la prison, seulement la
prison,
la cour des hommes avec
les tortillons de Miroslaw Balka et la beauté absurde des filets
la prison et les paperasses.. les lettres de la famille
la prison et les pelotes envoyées par
dessus le mur, ou jetées du haut du jardin, les photos de hurleurs
même si là, sur les photos de Mathieu Pernot, à côté de ceux
qui se postaient dans le jardin du Dom, au dessus de Sainte Anne, se
trouve une Fanny de Barcelone
la prison et des oeuvres
d'actuels détenus de celle d'Avignon-le-Pontet
le quartier des femmes,
avec notamment une grande salle sur laquelle s'ouvrent les cellules, et une cour avec un arbre..
et puis le ciel sur la
ville.
13 commentaires:
très belles photos !
Heureusement que le ciel est, finalement, par-dessus les grilles...
merci
le drame est que cette douleur est très photogénique
Dominique, il y a même un petit autoportrait (et quelques poèmes autographes mais pas celui de dans le ciel qu'on voit) de Verlaine
Il y a toujours à voir même en prison, hélas ! Une beauté poignante.
Oui, nous ne nous sommes pas trouvés ! Pourtant, je suis arrivé à 17h et reparti à 20 !
Je vois que notre curiosité photographique allait dans le même sens ! (Et dans le sens de la visite, bien sûr !)
tout simplement incroyables
de l'art en taule qui vaudra peut-être de l'or
Tant et tant de soupirs et de rêves en révolte suent de ces murs
Arte povera, merci pour ce beau regard Brigetoun.
Impressionnant !!!
Merci pour la qualité du partage.
Flore
Une grande émotion
parce que l'horreur et en même temps de la beauté, du terrible et de l'humain... le regard posé à travers ces photos ressent "la chose" esthétiquement, et me fait me poser la question : ce que je regarde me procure du plaisir ou du déplaisir ?
Cela ne laisse pas insensible
je me suis souvent posé cette question : existe-t-il une esthétique du terrible ?
Je me la pose souvent et souvent je me dit "ou" et souvent j'y revient.
Et il y a là dans vos photos une réelle rencontre, "une rencontre esthétique" puisque le sensible est au rendez-vous, puisqu'il y a un ressenti et un rapport aux sens.
Merci pour tout cela
merci
la question qu'on se pose tous - à part quelques imbéciles, et encore ils ricanaient donc étaient sensibles - et d'ailleurs une bonne partie des gens samedi venaient POUR la prison, et des souvenirs directs ou indirects
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