- Bonjour
toi... je te vois... tu crois t'être bien cachée, pour me
surprendre ?
- M'effaçais
de l'image, suis inutile, comme tu t'effaces, et je m'en navre –
moi j'étais séduite par ton plumage, ô poule rousse, ma chère,
mais voilà que tu te fais évasive, que tu désertes ton asile doré
- N'est point
asile, mais cage
- de ton trône
douillet, de ton cadre glorieux..
- Je prends un
recul, je laisse de moi juste ce qu'il faut de présence pour veiller
sur mes oeufs, et mon esprit bat la chamade
- Ton esprit ?
- Comment peux
tu en juger ? qui a étudié l'imaginaire de la poule ?
- Personne
c'est vrai... parce que ça existe ?
- et l'ennui...
et le besoin d'évasion, le rêve d'avoir ailes qui portent loin...
je veille mes oeufs et j'imagine, de toute la force de mon désir,
pour eux une vie de liberté, des prés ouverts, un peu d'aventure,
pas trop... de toute façon je serai là, en retrait
- Je te le
souhaite... que la journée te soit douce.
et je m'en vais
sans oser lui dire que je crains fort que le sort de ses oeufs, de
ses enfants, ne soit beaucoup plus bref, moins libre, qu'elle ne le
voudrait..
Je me console à
l'idée qu'ils ne risquent rien, en fait, qu'ils sont forts, comme
elle, comme mon moi passager, de n'être qu'images.
N'importe
quoi..
5 commentaires:
La cage a été souvent utilisée au théâtre (et comme sa propre métaphore).
Les animaux aussi, mais la basse-cour ?
La ronde des poussins dans leur coque.
normalement leur peu de talent pour le vol au long court constitue une cage suffisante
Quand mes chats ne cherchent pas à faire un sort aux petites poules d'eau qui ont une liberté dangereuse autour de l'étang du hameau. On a beau leur dire à ces félins chasseurs...
..tu as perdu la poule aux œufs durs ?
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