matin pieds nus, yeux
battus, penser au jour
penser que plus n'ai que
moi, mon fond, penser qu'il est très vide, penser aux cosaques, à
Paumée, à une proposition d'écriture, grimacer
penser se réfugier
derrière les corvées en retard, grimacer
et m'en aller dans un
monde gris vers la poste où m'attend depuis dix jours un paquet,
dont je pense deviner avec plaisir le contenu,
entre restes toujours en
place, restes déposés, et même feuilles mortes
et puis, en chemin, parce
que j'avais le temps maintenant, et forces renaissantes dit la
balance, qui m'annonçait qu'avais rejoint et dépassé d'une plume
les 38 kgs, j'ai fait un détour par la cour de l'ancien archevêché
pour voir une des deux expositions organisées cet été par le
Conseil Général, sourire depuis le portail à la canopée
de Jacques
Salles (Né au Vietnam,.... a commencé
sa carrière en tant qu' architecte-ingénieur, œuvrant à la
construction de ponts, de barrages ou de quais, avant de devenir
sculpteur ou plutôt « structeur » ainsi qu'il se définit
lui-même)
et,
en regrettant que le temps, dans sa version du jour grise, plate et
morte, ne m'offre pas le jeu des ombres, de la lumière, et du vent
donnant vie (essayer de revenir un jour bleu de mistral naissant ?),
j'ai pu errer un moment, avec plaisir, entre les sémaphores...
constitués d'éléments plats, le plus souvent circulaires ou
carrés, en métal brut ou colorés... se meuvent au moindre souffle
d'air
le grand ruban rouge ..
en tôle d'aluminium coloré, tendu entre les branches de deux
platanes... un petit sémaphore mobile
en son centre
et,
plus ancien (1999), le couple rouge
ou vert deux réseaux... faits de
garcette de nylon nouée, amarrée à des structures courbes ou à
des branches d'arbre, qui résistent parfaitement au vent et à la
pluie.
Dans la salle basse, circuler, regarder les petites pièces,
ébauches de grandes sculptures mais aussi … «mobiles domestiques»
et la
vidéo où Jacques Salles explique ses intentions et les conditions
de la fabrication des oeuvres
Retrouver
la cour, les platanes, les sémaphores
et,
au fond, la canopée blanche....
influencée par la tradition orientale des cerfs-volants et
des objets en papier, …. une grande voûte blanche faite de sacs
plastiques récupérés (et
découpés), avec, aujourd'hui, la préparation de bandes pour
remplacer celles que le vent et la pluie ont mis à mal
et
puis tourner, faute de temps, autour de la chapelle Saint
Charles où sont montrées les vidéos de Samuel Rousseau et HeeWon
Lee,
avant de continuer, aimant l'explosion d'un arbre, la matière d'un
carton-affiche promis à la disparition, vers la poste... accrocher mes
yeux aux fresques pour tenir debout dans le vide, en attendant mon
tour (venu assez vite).
Sortir,
et devant un tronc bellement blessé, déchirer le carton, vérifier
qu'il s'agit bien d'Eclats d'Amérique d'Olivier
Hodasava, avoir envie d'y plonger pour sortir enfin de mon butinage
de ces temps ci - et n'avais pas vu qu'à ma surprise grande et
flattée je fais partie des remerciements à la fin... me demande
bien pourquoi.
Découvrir
que quelques stands du marché de livres annexé au festival sont
encore là... même si celui que j'avais remarqué s'en est allé,
fouiller
un peu, rapidement, parce que la fatigue m'est venue, oppressante, céder à deux envies
et
partir, admirant l'organisation des équipes de cantonniers et de
jeunes embauchés pour le nettoyage de la ville, le décrochage, y
compris avec une pince coupante pour les ficelles les plus hautes,
des affiches
récoltées
par un petit camion que j'ai suivi, regardant le ballet du cueilleur
de petits tas, jusqu'à la Fnac où, parce que je suis raisonnable et
ne me sens pas lasse, j'ai acheté deux billets pour des concerts du
Tremplin Jazz dans quelques jours,
avant
de continuer vers l'antre, de découvrir, en regardant en passant le
rangement en cours des marchandises de la boutique du festival,
l'existence de tee-shirts colorés que je n'ai vu portés par
personne...
et
puis cuisine, déjeuner, trop, re-fumer un peu trop, dormir
longuement (vais reprendre poids trop vite, moi) et une partie du
repassage pendant que dans la cour se succédaient petite pluie,
tentative de lumière, fin de jour.
9 commentaires:
Jamais trop de photos !
Merci pour nous faire goûter cette ambiance de fin de fête, et déguster cette exposition.
Un peu de repos "bien mérité" semble indispensable pour repasser la barre des 40 kg et nous régaler de vos prochaines sorties ! Merci pour tout !
merci…
Angoissants entrelacs de fils qui laissent songeur
et la vie qui va ...
Du travail pour les hommes en jaune! Le temps des soldes et des invendus.
Vraiment un grand merci pour cette immersion au long de toutes ces journées dans le festival!
La fête est finie...belle fresque du côté de "Sempé "
Je ne peux plus venir en Avignon l'oeil vide
il m'en reste toujours
sur la rétine
un peu de ces images
aux quelles
accrochés comme les mobiles évoqués ici
les mots de "paumée" donnent
un supplément de lumière.
oh mddci pour ce cadeau
Je viens de découvrir ce post. Le remerciement c’est parce que l’un des textes est le fruit de l’un de nos échanges dans le cadre des Vases communicants ! Une bise. O.
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