Parce que malgré le petit
vent qui posait fraîcheur sur mes bras,
et faisait venir, courir,
partir des nuages (mais de moins en moins),
la journée était belle,
parce que n'avais pas envie de sentir mon crâne s'éveiller, parce
que Avignon était toute, ou presque, au ban des vendanges, m'en suis
allée, en fin de matinée,
attendre les confréries
sur la place du palais, après que, sans moi, ils aient assisté à
la messe des vendanges à côté de l'antre, à Saint Agricol
puisque, cette année la cathédrale est en travaux, et qu'ils n'y
montaient pas..
J'ai patienté, visage
délicieusement baigné de chaleur douce, à côté de l'évêque
(du moins je le suppose), les ai vu arriver... et la journée
commençait qui fut longue, où j'ai pris une foultitude de photos
avant d'en jeter à peu près la moitié, pour qu'il me reste de quoi
nourrir des avalanches pendant trois jours je pense (désolée)
regroupement pour la
bénédiction... cette année il n'y avait que des confréries
vigneronnes, avec comme invitée, une nouvelle née ou intronisée, en Côte du
Rhône village, celle de Gadagne
Provençau,
veici la Coupo
Que nous
vèn di Catalan :
A-de-rèng
beguen en troupo
Lou vin
pur de noste plan
sonnerie des cors,
Provençaux,
voici la Coupe
Qui nous
vient des Catalans :
Tour à
tour, buvons ensemble
le vin pur
de notre plan
(Mistral avait reçu une
coupe en cadeau d'espagnols exilés qu'il avait hébergés, si j'ai
bien compris)
et, un peu en désordre,
ils ont regagné la rue qui borde la place, et le carillonneur qui
les y attendait patiemment (me voilà bien ennuyée, c'est leur fête,
ne veux pas jeter toutes les images que j'ai prises, mais cela va
emplir ce premier billet, et c'est vraiment totalement dénué
d'intérêt... le reste guère plus, mais tout de même un peu)
pour rejoindre, derrière
le carillon et le sourire de son interprète, qui avait tellement
l'air de prendre plaisir à jouer...
Coupo
Santo
E
versanto,
Vuejo à
plen bord,
Vuejo
abord
Lis
estrambord
E
l'enavans di fort !
la place de l'horloge,
Coupe
Sainte
Et
débordante,
Verse à
plein bord,
Verse à
flot
L'enthousiasme
Et la
volonté des forts !
(on
peut aimer modérément mais c'est tout de même une sacrée rengaine
à gueuler et passablement incontournable par chez nous, même si ne
suis pas sûre d'aimer les couplets suivants, un peu trop en accord
avec le dernier vers du refrain.)
et la mairie où cette
année ils étaient reçus,
les ai laissé y faire la
fête et suis revenue vers l'antre pour faire cuisine, déjeuner,
siester.
Repartie pour monter au
rocher des Doms, un peu avant cinq heures, prenant dans la face un
joli fort vent,
découvrant (c'est fou ce
que je m'y intéresse d'habitude, honte à moi) en me précipitant
pour voir la vigne du Pape, que vigne plus n'y a, à cause de travaux
(une nouvelle vigne va être replantée) et que, donc, cela ne
pouvait être, même fictivement, son raisin qui emplirait le
pressoir qui attendait dans un coin
Pour l'après midi sur le
rocher, où nous tournions un peu en rond, patientant grâce à des
artisans (survie d'anciens métiers), à des sourires, des enfants,
et aux vues qui, ma foi, sont assez belles ici aussi... je garde mes
images pour demain,
avant, sans doute, les
trop nombreuses photos du pressage (les vignerons adorent poser, ont
l'habitude) et des agapes... quant au bal m'en suis allée sagement
avant.
10 commentaires:
J'ai cru un moment que c'était le retour des manifs contre le mariage pour tous !
Mais la cuvée doit être d'un autre goût, on attend la dégustation...
vais être soulante, la journée a été longue (et pourtant c'est vrai j'ai jeté plus de la moitié des photos, ne sachant trop ce qui a guidé mon choix)
Avec ce soleil et ces couleurs éclatantes, la vendange sera bonne !
A moi, elle plaît beaucoup, votre série et il ne faut pas craindre qu'elle nous monte à la tête !
Ah, les biens beaux costumes et les belles images !
Attention au vin doux, au vin nouveau, il est traître; n'en abusons pas.
L'as-tu goûtée, la pressée ?
non, j'étais devant avec les gosses pendant qu'elle commençait en douce pendant les discours, et puis il y a eu une telle bousculade… et cette année un vendangeur n'a pas eu le temps de me faire venir derrière pour me servir alors j'ai acheté un verre de jus platement en me persuadant qu'il venait du pressoir
Jolie promenade des yeux.
Pour celui qui n'a pu l'entendre,
l'harmonie des uniformes
donne presque vie
au son du carillon.
(& je retiens la leçon du vin
se presser ... mais lentement)
Voilà, maintenant je sais pourquoi la vigne avait disparu là haut cet été.
Merci pour cette explication
On chante la Coupo Santo ici aussi, dans le Gard, un hymne, en effet.
La fête des couleurs aux confréries de la dive bouteille ..chouette reportage
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