sortie le matin en
regardant le ciel qui varie à chaque coin de rue,
parce que envie et besoin
j'avais de m'émerveiller, simplement, en début de nuit,
et que, puisque le 14
juillet, comme souvent, il y avait trop de mistral,
puisque le 21 juillet,
date de report, je n'étais pas disponible, mais avec Henri VI à la
Fabrica, et qu'accessoirement il y avait un mistralounet
et que donc nous n'avons
pas eu de feu d'artifice sur le Rhône,
mais parce que il y a
soixante dix ans Avignon, qui avait d'ailleurs déjà été déserté
par les allemands, était libérée, comme Paris, mais pas par les
mêmes
et que cette année, outre
l'habituelle petite exposition devant la mairie (j'ai interrogé un
correspondant de guerre entre sa machine à écrire et sa radio de
campagne, qui m'a confirmé que, moi, à Ajaccio, j'étais déjà
libérée... le savais bien, je venais même de subir une alerte,
coincée dans le gilet de sauvetage d'un officier pendant que le bébé
l'était dans celui de ma mère, en mer, en route vers Alger)
parce que donc, outre
l'amusement des passants sur la place, et un dépôt de gerbes au
monument aux morts, l'occasion était belle d'utiliser les fusées et
bouquets prévus...
le ciel a continué à
virer pendant l'après-midi, comme les nouvelles du têtu premier
ministre malheureusement toujours actuel...
le vent était tout
faible, la température désespérément trop basse à mon goût,
carcasse entêtée à vouloir s'absenter dans le sommeil, mais,
un peu avant 22 heures, ai
mis un petit veston sur ma robe, ai descendu l'escalier, me suis
mêlée aux gens qui passaient au coin de ma rue, ai fait les
quelques pas nécessaires pour franchir les remparts, ravie de voir
qu'il y avait nettement moins de monde que d'habitude assis sur
l'esplanade entre les ponts, et me suis installée à la rive du pré
pour regarder, aimer, mitrailler..
n'arrivant pas à régler
mon appareil – ai trop, beaucoup trop de photos et j'en ai jeté
tout autant, peut être plus – les élans, rythmés,
merveilleusement rythmés cette année, sans esbrouffe et en beauté,
de ce spectacle plus condensé que d'habitude,
mais qui méritait
parfaitement son titre : effervescence ce
que des photos, même de meilleure qualité, n'auraient pu refléter
(je n'ai aucun mal à être dans le ravissement, le plaisir,
l'absence de pensée et de jugement, dans ces cas là, mais je crois
que cela le méritait)
10 commentaires:
Oui, un beau feu d'artifice(s), comme l'envers de la pluie qui arrosait le même jour, à l'île de Sein puis à l'Hôtel de ville à Paris, un président de la République dégoulinant sous l'averse politique.
ai supprimé mon commentaire méchant instinctif (eau, dissolution, président)
en tout cas une façon de l'effacer provisoirement dans nos pensées
sont belles vos virgules
ton billet est un vrai ... feu d'artifices
Un beau feu d'artifice excepté qu'il y a 70 ans, dans le ciel,il était vrai.
pas à Acignon, les allemands sont partis avant (avaient déjà subis des feux d'artifice)
Non, mes photos ne sont pas meilleures... Comme je le dis, j'ai tout simplement recadré... Les moins mauvaises et j'ai aimé ce que le hasard a fait. Sinon, de chez moi je n'ai pas vu la moitié de ce que tu montres.
moi je suis plus près, beaucoup plus près, mais si je ne sors pas je n'ai que le son et de vagues lueurs (j'ai recardé aussi)
pour tes photos il l'aurait fallu un trépied pour gérer le temps de pose, malgré çà tu t'en sors très bien.
oui ce serait bien, mais, malheureusement, aussi peu brigitien que possible
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