Le brouillard d'une légère
migraine bien installée
la brume d'un sentiment de
faiblesse rétrospective, après avoir vérifié, le soir, si ma
paresse lasse, mes petits vertiges vite contrés, de dimanche, n'avaient pas une cause, et
m'être pardonnée, avec un peu trop d'auto-apitoiement en me
découvrant une vraie bonne fièvre.
S'appliquer, sans
difficulté, à considérer le monde, passées les corvées minimum,
avec une distance souriante, une indifférence vaguement intéressée,
peiner sur les mots, la lecture, en rester à la radio, sentir
agacement, le fuir dans la musique.
Et après la sieste, avant
le thé, assise, pour retrouver dureté, fermeté, sur la marche qui
descend vers ma chambre, regardant d'un oeil mort le sol de l'antre,
ai recherché le lien avec les mots justement, tant bien que mal,
jusqu'à me lever, rouvrir un fichier interrompu au bout de deux
lignes, et finir un «ce serait» sans grand intérêt, un peu
fuyant, mais tant pis, pour les cosaques des frontières
https://lescosaquesdesfrontieres.wordpress.com,
et je recopie ci-dessous un épisode précédent de mon voyage très
virtuel
Ce serait
Ce serait en arrivant à
Delft, s'être perdue et se retrouver dans un monde de métal, de
verre, de macadam, de couleurs laquées, de sigles – ce ne serait
pas laid, ce pourrait être même assez beau, mais froidement dur -
j'en serais gelée, et les traces de neige fondues que décembre
aurait laissées sur quelques bouts de terre et d'herbe pauvre
n'arrangeraient rien.
Ce serait buter sur un
hangar d'un rouge chaud sur le ciel bleu de lumière hivernale,
tourner à quatre vingt dix degrés, et redresser la tête, comme un
cheval qui hume le vent, un souvenir, l'écurie peut-être, ou les
courses folles de l'enfance (on peut rêver, même à partir de
souvenirs de livres d'adolescent), parce que, dans l'axe, il y a un
fléchissement des lignes, un espoir, quelque chose, une rangée
d'arbres qui alignent en léger biais leurs bras nus, et que cela dit
canal.
Dit canal, dit eau,
vivante sans doute, il ne fait pas assez froid pour la glace, vivante
donc et petit talus d'herbe fanée, et qu'en le suivant viendront tôt
ou tard, l'espoir est là, l'humanité des briques, leurs nuances,
des silhouettes de passants, quelques bicyclettes au delà de ce
désert où nous errons, peut-être même le petit pan de mur jaune
qui ne l'est sans doute plus, et les superbes pignons baroques.
6 commentaires:
Rythme de la musique comme le graphisme des carreaux
Evasion...
MERCI
La fièvre est comme un flux virtuel... elle peut donner des ailes.
surtout virtuelles (enfin quand elle s'en va)
Me reste de tout ce temps une chaise ainsi mais elle est bancale.
On dirait du Van Gogh ta première photo.
http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Chambre_de_Van_Gogh_%C3%A0_Arles#mediaviewer/File:Vincent_Willem_van_Gogh_135.jpg
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