Lumière sur la cour, se
laver les cheveux, tourner en rond, un peu, ouvrir, refermer, trois
fichiers parce qu'envie, légère, ou frémissement d'envie plutôt,
embryon fragile d'intérêt pour des textes que j'ai promis ou que me
suis promis, mais être crâne blanc, dans ce corps qui se sent
lourd.
Entendre, avec une
indifférence bienheureuse, à laquelle je me cramponnais, le bruit qui devenait par instant vacarme qui me parvenait par dessus terre plein, rempart, la première rangée de maisons, ponctué de courtes plages de silence, le haut parleur
dont les mots se heurtaient à mon esprit en refus, et puis les moteurs
– penser il doit y avoir une fête sur le Rhône, être contente
pour les amateurs de vitesse, et détester suffisamment cela pour ne
pas être tentée de franchir le rempart. (j'ai vérifié, c'était
la finale du championnat de France de Jet-ski)
Se rencogner en mon moi,
comme dans cet angle rentrant de pierres anciennes, un peu dégradées
dont j'ai gardé une image parce qu'elle me plaisait, que je m'y
étais imaginée, bien calée dans la rudesse effritée, la longue
vie à partager...
Arriver tant bien que mal
à déjeuner en lisant, à siester un peu,
et puisque fêtes il y
avait dans la ville, préférer sortir - trouver le paseo des
avignonnais rue Saint Agricol - pour aller me médiévaliser, avec
tout l'artifice et le commerce que cela représente, en allant aux
Carmes, bien solidement décidée à y prendre plaisir,
m'arrêter en entendant,
au niveau de la place de l'horloge, les tambours, les flûtes, d'un
mariage, et tomber, pendant que chignons et belles robes entraient
dans la mairie avec toute notre sympathie, sur quelques joueurs qui
exerçaient leur adresse avec de grosses pièces en bois (il y avait
des jeux à la disposition des passants sur trois places de la
ville) - résister à l'envie de toucher…
continuer dans ce doux
après midi d'été vers les Carmes, une tente, des petites filles en
admiration devant les casques et un remailleur de côte de mailles..
errer entre les stands,
les dames qui présentaient des miniatures, des jeunes femmes qui
tentaient de faire fabriquer des écussons en plâtre par des
enfants, les marchants de macarons, de fromages, de liqueurs de
plantes et de vins, les bijoux faussement médiévaux, les petits
porte-monnaie et bourses de cuir, les coiffures, les voiles, les tresses de fleurs, les associations
représentées par gentes dames…
m'amuser de brides de spectacle,
d'un jongleur de couteaux sans danger et sans doute sans métal, et
brusquement avoir une impression un rien désagréable devant
certains stands, l'arrivée d'un groupe très vêture noire, très
crânes rasés, très chaînes, très tatouages.. et voir tout d'un
oeil devenu suspicieux et un peu hostile
mais derrière, dans le
jardin, près de l'olivier, trouver un artisan et refaire provision
de savonnettes au lait d'ânesse pour la délectation matinale de ma
peau – discuter un moment avec un garçon polissant je ne sais quoi
devant une tente,
et traverser le cloître, à nouveau,
en meilleure humeur, au moment où de fortes et bonnes femmes
investissaient la scène, mais fuir, sortir, parce que j'étais à
côté d'un noble évêque qui jouait avec un encensoir et que les diables qui
sont en moi n'ont jamais supporté cette odeur..
avoir tel plaisir de la
musique de danseries que jouait un groupe, qu'en ai décapité une
jeune femme..
et partir, en faisant un
détour pour boire du thé froid chez Françoise, avant de regarder
un instant les joueurs sur la place Pie,
joueurs que j'ai
rencontrés une dernière fois devant Saint Didier (mais là
c'étaient des jeux de tactique, d'intelligence, le genre que je
comprends lentement, qui m'exaspèrent dès que j'ai compris, me
donnant envie – souvenir familial – de tricher ostensiblement
pour créer animation, si ce n'est que j'étais toujours devancée en
cela par une de mes soeurs)
et suis rentrée, mais
trop tôt, parce qu'entre temps, sur le Rhône, la fête avait gagné
en intensité, avec intervention d'un aboyeur aux plaisanteries
tonitruées, de voitures klaxonnant.. Brigetoun en rejet, et puis au
moment où j'allais écumer ai pensé à mon regard incompréhensif
sur ceux qui ne supportent pas les gens qui leur sont différents,
j'ai eu honte, j'ai rangé mon exaspération, les images de
gourmettes dorées, de chemises ouvertes, de ventres épanouis, qui
naissaient stupidement, sont devenues comiquement idiotes avant de
s'effacer – et le bruit s'est calmé…
bon, malheureusement, les basses sont revenues doucement vers 21 heures, ont pris de l'importance, ont été suivies du haut-parleur, de clameurs joyeuses de l'aboyeur, mais pour une petite heure et demie seulement… j'aurais dû aller voir.
bon, malheureusement, les basses sont revenues doucement vers 21 heures, ont pris de l'importance, ont été suivies du haut-parleur, de clameurs joyeuses de l'aboyeur, mais pour une petite heure et demie seulement… j'aurais dû aller voir.
8 commentaires:
Les grands enfants s'amusent
tant qu'il y a du semblant
les enfants - les vrais- sont ravis.
vérité tout au long de mon chemin
Et chaque fois se laisser prendre au jeu des retours en "médiévallerie"
Tes images sont tj étonnantes d'imprévu
Ambiance Moyen-Âge, on s'y croirait !
merci, mais curieux mélange d'ambiances
C'est toujours la forme, brige et avignon, à ce que je vois !
Mon RSS feed vers ton blog ne marche plus, me semble-t-il.
Mais cela ne veut pas dire que je ne pense pas à toi !
qu'en ai décapité une jeune femme....je te crois ..on voit le sang dans la fontaine du dessous
tu as toujours l'oeil
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