saluer la couleur qui
vient à mon énorme future récolte de l'année (qui me permettra
d'assaisonner deux tasses de thé) – et partir vers pharmacie et
bureau de tabac de la place de l'horloge,
avant de monter la courte
et faible pente qui mène, face à l'hôtel de Ville, aux doux lions
de la maison de Vilar,
pour retrouver, dans la
cour, les lames de Bernard Autin, pressées sur un socle tel un
troupeau de pingouins.
Saluer la dame de
l'accueil, grimper l'escalier, en regardant par les ouvertures sur le
hall les costumes qui le dominent sur leurs balcons…
découvrir, en s'y
attardant un peu, en projetant de revenir, la nouvelle installation
des salles, avancer au royaume de Vilar, dans le souvenir de quelques
spectacles vus en mon adolescence à Chaillot, dans la légende, les
souvenirs d'une grande époque, des vidéos effleurées, en
s'arrêtant quelques minutes, s'arrachant, repartant..
admirer le graphisme, la
stylisation, la franchise des tons des costumes dessinés par Gishia
ou Prassinos – se dire
un autre jour.
Pénétrer dans les pièces
donnant sur le jardin, consacrées dans le cadre du Parcours de l'art
à l'Ukraine – pont vers l'est
http://fr.ulule.com/pont-vers-lest/,
et être séduite, d'entrée, par les grands panneaux de Serhiy
Savchenko
… Il travaille avec
les couleurs presque comme un sculpteur, il sculpte plus qu’il ne
peint. En effet, il se sert plus souvent de ses doigts que de ses
pinceaux. La toile même du tableau est sa palette, c’est là que
se passe le mystère de la combinaison des couleurs, cette éternelle
recherche et interrogation sur la sensation du beau…(Andriy
Nakorchevski , Professor Keio University, Japon)
chercher
les colonnes de Taras Beniakh telles que les montrait la photo du
catalogue
Colonne. Une forme
virtuelle, à nu. Elément fondamental de l’architecture sacrée,
telle une colonne vertébrale d’ancien monde. Symbole d’empires
passés.
Installation « Temple
» est un jeu de l’architecture, une tentative de combler l’espace
libre, imparfait, souvent anti-esthétique. Réflexion sur le
paradoxe de l’Humain qui, après les objectifs à remplir tous les
espaces vides, crée un vide. Regard sur l’Empire comme système
qui tend à l’équilibre, aussi monumental que fragile. Vide, avide
de pouvoir…
et
voir, à travers les porte-fenêtres condamnées ces fantômes
effondrés en courbes désordonnées... leur trouver du charme,
penser qu'elles ont dû avoir un problème..
Remarquer,
au moment de quitter la pièce, accrochés à des mats, les quatre
beaux petits émaux d'Ustym Fedko – les mondes clos
… sur
les frontières est d'Ukraine en ce moment beaucoup vivent en dessous
de la ligne d'horizon.. Beaucoup parmi eux sont les enfants qui
attendent quand dans les sous-sols s'ouvriront les fenêtres vers le
monde libre (fin du tout petit et discret panneau de présentation, puisque ne figuraient pas au catalogue)
pénétrer
dans la seconde pièce, et se trouver cernée par les nombreuses
photos, architectures, présences, portraits, de Cyril Horiszny
devant lesquelles se promener, avec des arrêts, séduite par le jeu
assortissant les couleurs des décors aux personnages, les paysans de
partout, les riches costumes ukrainiens
Les parallèles d’ordre
social, politique, géographique, sentimental ou philosophique
soulignent les ressemblances comme les contrastes....
la
même règle s’applique à tous dans la composition de l’image.
Les sujets posent invariablement au centre… entre Est et Ouest.
(même
si prime ce qui nous est étrange, comme les Houtsouls :
fiers de leur culture et de leur identité, ce peuple de montagnards
préserve un mode de vie ancestral basé sur le cycle des saisons,
mais également sur un artisanat très coloré.)
et
saluer en sortant le vieux cosaque.
En sortant, sur la place,
s'interroger devant cette branche au centre de l'emplacement de la
colonne Morris qui vient d'être déposée
et puis, suivant la flèche
du nuage, redescendre vers l'antre... cuisine, déjeuner, sieste ma
délicieuse mauvaise habitude, écouter à l'assemblée l'examen sur
le projet de budget, avec la familiarité et le reste d'intérêt qui
me reste, n'y peux rien, pour les dispositions fiscales en faveur du
logement (si souvent, si ce n'est quasiment immanquablement nuisibles pour le logement de ceux en peine de toit, et même pour le placement
des économies des classes moyennes).. mais au moment d'enfiler la
robe et le veston préparés pour m'en aller vers le Chêne noir
assister à Train fantôme de de
Gérald Sibleyras et Eric Métayer, en bailler, même si loufoquerie
m'était promise... rependre frusques, et m'installer avec Ricordi de
Christophe Grossi, pour une première prise de contact, en survol
rapide
tomber sur
«180. Mi ricordo
que Jannis Kounellis a rejoint le mouvement Arte
povera lors
de la première exposition collective.
181. Mi ricordo
De
Alighieo Boetti, Mario Merz, Gilberto Zorio, Michelangelo Pistoletto,
Giuseppe Penone, Luciano Fabro et Pino Pascali.
182.
Mi ricordo
que la poussière des collines s'est longtemps mêlée à
la salive.
183.
Mi ricordo
Sois souriante mais concentrée, garde ton port de tête,
tes épaules, plus en arrière, bon, pose les mains sur les hanches.»
ai
entendu fugitivement ma mère (sauf pour les hanches) ai refermé le
livre, ai fait un tour sur internet, ai repris le livre, ai commencé
à lire vraiment avec cette belle entame
«1.
Mi ricordo
que quelqu'un a parlé dans l'obscurité
quelqu'un
a parlé dans le noir quelqu'un a dit Oublie.»
ma ancora - un po 'di
vergogna
9 commentaires:
Merci de nous emporter sur vos pas, qui suivent la flèche des nuages, j'aime beaucoup !
merci
Jean Vilar mis en scène...
Christophe Grossi note à note...
Belle journée !
Tout un bagage de souvenirs dans ton billet
"Oublie dit la voix dans l'obscurité
Merci pour tes parcours
grand merci, Brigitte, d'avoir associé les ricordi à votre longue et riche balade du jour !
mais trop flemmarde pour aller rire en tremblant
la belle gravité je l'ai trouvé ensuite en lisant, en trouvant les refrains…
mais justement vais le déguster en petites goulées (un tiers cette nuit environ)
Faire sieste, n'est-ce pas une excellente coutume au Sud ?
Les Cosaques chevauchent toujours dans notre imaginaire et gardent la steppe des envahisseurs.
vu des expos tout l'après midi ..alors la visite continue ..merci.
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