Après la pluie de
dimanche, voir en poussant volets bleus, cour luisante d'averses
récentes, comme l'annonçait la météo qui n'affiche disque d'or
que pour jeudi
prendre sac de linge et
m'en aller dans la ville, mes pas rythmés par éternuements et toux
bien tressautants, en saluant le soleil de pierre, en avançant dans
un air froid et momentanément sec, sous un ciel gris,
de trace d'humidité en
trace d'humidité, sur les dalles blanches ou roses, les pavés noirs
ou bruns,
la terre, les feuilles des
végétaux que plantent les jardiniers, les feuilles et branches des
cadavres…
sortir avec sac vide, yeux
cueillant un soupçon de luminosité dans la rue entaille, yeux se
levant vers le lambeau de ciel entre les maisons pour voir des
promesses de bleu
passer à la FNAC pour
m'offrir un jouet, tout petit, tout pas cher, bien suffisant pour
l'usage envisagé, et m'en revenir
saluer la crise, si c'est
elle qui diminue cette année le nombre des chalets et nous fait la
grâce de conserver une sensation d'espace dans la dernière partie
de la place de l'horloge
et me rencogner dans l'antre, passer le jour entre somnolence, bonbons au miel, toux,
Mademoiselle Clairon, Messieurs de Voltaire, Damilaville, d'Alembert,
Elie de Beaumont, Argenson, Richelieu, Messieurs Cramer, Tronchin et
autres
et puis, pour saluer
l'esprit d'à propos de carcasse qui choisit d'hésiter au bord de la
grippe afin de se préparer au petit voyage qu'exceptionnellement je
vais faire en fin de semaine (alors que nous avais juré – à elle
et à moi – que ne bougerai plus jusqu'à fin de vie …) je
reprends une des étapes de mon voyage imaginaire sur le blog des
cosaques http://lescosaquesdesfrontieres.com
Ce serait 8 –
venant d'Allemagne
Ce serait le panneau
étoilé qui marquerait le passage de la frontière.
À notre gauche une rangée
d'arbres aux jeunes feuilles de mai en broussaille verte et rameaux
bruns, et sur le talus d'herbe très verte un arbrisseau blanc et
aérien – à notre droite, une bande d'herbe et, avant une grande
prairie où paissent des vaches brunes et blanches, une bande de
terre, deux tracteurs, jaune ou bleu, isolés, sans trace d'humains,
et une grosse machine non identifiée dont le bras jaune s'attaque
aux plus proches des bosquets qui ourlent l'espace visible, derrière
le pré, les vaches, les bâtiments d'une ferme éloignée -
Nous continuerions,
suivant une voiture et une camionnette, accompagnés par de grands
pilonnes électriques, entre haute et légère rangée d'arbres et
bosquets touffus, croiserions des routes, passerions sous des ponts,
émergerions dans un paysage imperceptiblement ondulé, succession de
prés, de champs, de haies, de toits blottis, un enclos de terre
battue d'où émergent deux très grandes tuyauteries, des labours,
des terrassements avec, par dessus les talus, les coudes jaunes des
machines à l'oeuvre, quelques clôtures légères, comme des
symboles, une monotonie sans cesse mouvante.
Nous laisserions sur notre
droite la route désignée par un panneau bleu portant en petites
lettres blanches Enschede-Oost (à vrai dire je n'aurais pas le temps
de le lire, sauf le Oost), continuerions à suivre les courbes
tendues de la route, dépasserions sur notre droite une très grande
maison rouge accroupie sous l'angle obtus d'un grand noir descendant
jusqu'au sol, une rangée de petites bâtisses lointaines semblant
sorties d'une boîte de jouets, qui seraient des immeubles, des
bosquets noirs, des talus nous cachant les abords de la ville, une
barrière contre le son, passerions sous d'étroits ponts routiers,
et enfin emprunterions la courbe douce d'une sortie pour revenir sur
nos pas, entre pilonnes et barrière verte ornée de grands paraphes
blancs, jusqu'à rencontrer la route à deux voies qui pénètre,
entre les bureaux jouant avec la géométrie, vitres et gigantesques
enseignes, immeubles d'habitation neutres sans rien en eux qui arrête
le regard, longs parkings, couverts ou non, petits hangars, quelques
chantiers et de légers et impeccables arrêts de bus, des panneaux
publicitaires, quelques humains, aussi, sur des vélos, attendant
sagement à des feux, dans Enschede – une entrée de ville qui, à
nos yeux étrangers, ne se signalerait que par une totale absence
d'anarchie.
8 commentaires:
Mais c'est vrai!! tu as des billets de toutes sortes pour ton escapade à Paris Chance à toi ,ne peux y aller cet Automne
Reste en forme
Contre vents et marées
aller sans parapluie.
Paumée pas prête d'être amarrée.
merci mes amis (pour le moment assaut grippe ou gros rhume à liquider vite)
Vous allez donc passer d'un voyage imaginaire à un voyage somptuaire...
euh !
bien entendu il y a la qualité des hôtes reste à être à la hauteur
tu quitterais le navire web pour le voyage
puissance de l'amitié
parce que c'est vrai - chut - je déteste voyager autrement qu'en rêve
pas jurer, pas jurer :)
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