Jour
résolument paisible, écouter, tout énervement bridé, les débats,
avec des ellipses quand il s'enlise, d'autant que cela amène souvent
de petites horreurs mielleuses, sur le droit d'asile, avec sur ma
table, migrations – état des lieux
2014 de la
Cimade, même si l'immigration et l'asile (sur lequel portent
d'ailleurs les chapitres 3 et 4) ne SONT PAS la même chose, mais
l'UMP s'entête à faire l'amalgame, et la majorité actuelle est
loin d'être à l'abri de critiques dans les réformes proposées...
(et se garder d'en vouloir aux chrétiens d'orient qui sont, n'y
peuvent rien, opposés à tous ces autres demandeurs d'asile,
forcément douteux)
Thé
presque trop fort, emmitouflage
et
départ dans la nuit vers le théâtre des Halles pour assister à
une lecture musicale, par Nicolas Geny, avec Cyril Darmedru
(machines) et Guigou Chenevier (percussions disait le programme), de
six des nouvelles de Le contraire de un
de Erri De Luca
Deux n'est pas le
double mais le contraire de un, de sa solitude.
Deux est alliance, fil
double qui n'est pas cassé.
L'ambiance
agréable de ce théâtre, de l'attente, Timard et ses oeuvres, le constat une fois encore
que c'est là que je côtoie en étrangère les avignonnais de mon
âge, brigetounien-compatibles ou mieux, qui me donneraient envie de
les connaître, et que c'est agréable.
Je prélève dans la
présentation du spectacle par Guigou Chenevier, lue avant de me
décider
.. recueil … où
se mêlent ses récits de luttes ouvrières vécues dans l’Italie
des années 1960, avec ses expériences de solitude extrême
éprouvées au sommet de La Cima Dieci et de quelques autres monts
transalpins... La langue de l’écrivain est tout à la fois âpre
et musicale. Ce côté musical avait déjà séduit le comédien
metteur en scène Nicolas Gény lorsqu’il réalisa il y a quelques
années, avec la comédienne Sophie Mangin, une lecture sur des
textes de Erri De Luca, avec, comme support, des extraits musicaux de
plusieurs de mes disques. Le
Contraire de Un
sera une forme artistique rapidement montée, tout à fait en phase
avec l’écriture nerveuse de Erri De Luca. Un «ovni» artistique
une fois de plus inclassable, dont l’objet serait de dénoncer les
dangers de la solitude sociale, de l’individualisme et de la mise à
mort des solidarités collectives.
Les
deux musiciens, en soutien léger pendant les lectures, l'un avec un
ordinateur et une platine, l'autre, Gigou Chevrier je crois, avec claviers et machines,
leur musique qui s'offre des plages pour s'épanouir entre les
nouvelles ou comme ponctuation marquant des changements de registre.
La diction soigneusement neutre, les quelques trébuchements très
légers qui marquent notre possible fragilité, de Nicolas Gény.
Quatre
nouvelles
vent
de face – phrases
courtes et nettes comme un constat, celui qui reste contre un mur
entre filles et garçons en fuite et les militaires ou policiers,
qui jette quelque chose qui entrave l'avancée de ces derniers, la
brutalité, le sang, celui qui a l'habitude de ces choses et conseille, retrouvé dans le car,
l'apprentissage, la confiance, l'action, cette génération (née juste après guerre, les jeunots) qui
découvre la lutte avant 75, les générations suivantes qui
s'accomodent et puis ceux qui sont jeunes en 2000, les regarder, les
accompagner.
le
retour d'un ouvrier de Turin à Naples qui le laisse étranger et la
langue se charge de poésie concentrée et discrète,
une
course en montagne avec une qui voulait qu'on la tue,
et
la jupe bleue de la jeune fille élevée dans un cours privé prise
dans une descente de police dans le local de fabrication des tracts,
mais que l'on renvoie chez elle en l'appelant Mademoiselle
(fraternité puisque sororité est si laid)
Et
sur le chemin du retour, pour me rendre confortablement comique mon
bonnet enfoncé, la grande écharpe et la doudoune, la presque
douceur de l'air.
et puis un caprice de blogger pour les caractères
et puis un caprice de blogger pour les caractères
5 commentaires:
Erri De Luca n'en manque pas non plus, de caractère(s) !
mais n'ai aucun problème avec le sien (au contraire)
"Double je" à reconsidérer...
"Je" est un autre dit le poète
Les caractères de l'ombre. Pas tout à fait la nuit, pas tout à fait le noir absolu.
caractère ou pas ne pas se fier à la première impression
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