journée dans l'antre,
petites tâches ménagères, écouter le vent, bloquer porte
fenêtre qui ne veut rester close,
et partir vers 20 heures,
dans la nuit d'hiver, monter vers le palais, le contourner, arcboutée
contre le mistral qui aime tant la rue Peyrolerie,
aller à Utopia, où même
l'évêque, ou cardinal, peut être saint, du hall s'emmaillote pour
l'hiver, assister à la projection de fragments d'une
Palestine perdue de Norma Marcos, en
la présence de la réalisatrice,
film
qui n'a été programmé que dans quelques festivals en France
(davantage vu à l'étranger semble-t-il), présenté ainsi sur le
site d'Utopia (d'où provient la photo)
« J’ai un passeport
français depuis 1988. Jusqu’en 2005, je n’avais jamais eu de
problème pour me rendre en Palestine. Mais cette année-là, lorsque
je suis arrivée à l’aéroport Ben Gourion, on m’a dit que je ne
pouvais pas rentrer sur le territoire car j’étais d’origine
palestinienne. Les autorités israéliennes ne reconnaissaient pas ma
nationalité française. Quatre ans plus tard, en 2009, ma mère, qui
réside toujours en Palestine, est tombée gravement malade. Les
autorités israéliennes m’ont alors laissée rentrer sur le
territoire par l’aéroport Ben Gourion pour des raisons
humanitaires. Durant mon séjour, lorsque ma mère se reposait, j’ai
décidé de sortir pour filmer des fragments de vie quotidienne.
[...]
«Je ne pouvais pas rester les bras croisés. Le principal
objectif du film est de montrer que les Palestiniens sont là, qu’ils
essaient de vivre normalement
et qu’il ne faut pas les oublier.
J’ai voulu aller au-delà du conflit pour montrer d’autres
horizons que la confrontation et l’oppression. » et
c'est une construction, poétique, en mosaïque, en fragments,
ponctuée de citations de Cioran, la famille palestinienne et
chrétienne de Bethléem, Yara la nièce adolescente sa vivacité et
sa colère, l'élection des déléguées de classe avec grands rires,
tension, et charme, la nageuse qui a participé aux jeux olympiques,
l'eau rationnée, l'amie israélienne qui me rappelle un peu Mia Farrow,
joliment humaine, et ses très belles toiles et carnets de croquis,
le mur, les blagues d'un après dîner, caricatures de la vie qu'on
leur vole, la vitalité, l'occupation, un tronc d'olivier qui devrait
être l'ancêtre de tous les troncs d'olivier, les autorisations pour
tout, les troncs des dattiers, les fruits etc..
des
musiciens, des poèmes de Darwich, et l'ami qui l'accompagne, que
l'on voit chercher à prendre une douche, et surtout dessiner,
peindre.. les matériaux, les teintes devant formes que j'aimais tant
voir naître sur les papiers que je me suis précipitée en rentrant
pour vérifier son nom, Stéphane Rossi, et que j'ai piqué cette
oeuvre qui s'apparente à son travail dans le film sur
http://www.arcadja.com/auctions/fr/rossi_stéphane/artiste/351772/
En apéritif un court
métrage de la même cinéaste Whadon (seuls)
http://www.originefilms.fr/cinema/production/catalogue-45/article/wahdon-seuls
J'ai vu sur Afrique Asie
que Norma Marcos a écrit un livre, publié chez Riveneuve Editions,
Le désespoir voilé – femmes et féministes de Palestine et
même si j'ai pile de livres en attente, rangement problématique
puisque quoique je fasse une bonne trentaine ne trouvera pas place,
et finances en restriction, vais tenter de le trouver.
Et
puis, ensuite, dans la salle attentive et muette, quelques questions d'une rare indigence (et Brigetoun réagissant trop faiblement, sans doute presque
exprès, pour ne pas se sentir stupide…)
et
un retour cramponné contre les rafales juste un peu trop coléreuses
pour mon goût, en longeant les murs,
jusqu'à
la paix de mon coin de rue.
7 commentaires:
Cioran, Coran... sans doute une confrontation en creux...
parce que pour lui la vie le monde sont fragments
Espère que tu avais mis des cailloux dans tes poches
Curieux comme le vent aime certaines rues. Les prendre de dos et courber l'échine.
Arlette j'ai pris du poids, enfin un peu, et l'était pas du tonnerre de Dieu le mistral, mais bien fort tout de même (et là j'ai l'entendions d'aller en tout début d'après midi au bout de la rue des Teinturiers, carcasse rouspète déjà)
Pierre oui, surtout les rues très très encaissées, étroites et dans le sens du vent, il adore
..ce si grand appétit de voir d'entendre et ..de partager. merci!
et voilà que ma honte des abandons d'aujourd'hui augmente
Enregistrer un commentaire