Les grands souffles rodant
sur ma cour se sont réveillés au coeur de la nuit, me suis endormie
dans leur musique brutale, elle m'a accueillie au réveil.
Leur opposer musiques,
rester dans l'antre, se laver les cheveux, mettre en place les
auteurs en D et en E, découvrir des oubliés, refaire, ou poser en
travers, tenter de mettre en tas admissibles les livres en voyage,
ayant laissé place...
le mistral a fait la
sieste, j'en ai fait autant
il s'est réveillé
presque mollement à l'heure du thé, l'ai laissé faire, ai picoré
lectures, ai entendu, parfois, souvent, écouté France Musique,
cherché à me mettre à jour comme pouvais de la vie du monde
la nuit est venue, et je
me suis contentée de recopier un ce serait publié chez les Cosaques
des frontières http://lescosaquesdesfrontieres.com,
un ce serait en résonance plus ou moins lâche avec mistral et Grèce.
Ce serait –
17 – la Méditerranée
Ce serait à Athènes, un
jour gris de septembre, la vieille du retour, entrer dans le Musée
archéologique, aux mortes et rigides colonnes germaniques, au fond
d'un jardin, ce serait monter au premier étage, vers la céramique,
les vases, ma délectation
Ce serait là en pénétrant
dans les temps mycéniens, juste avant que les décors, après avoir
perdu la couleur, deviennent géométriques, les vases crétois, les
poulpes et cette grosse bulle de terre beige légèrement rosée
enserrée par les brunes tentacules, la grâce étudiée de leurs
jeux soulignés par les blanches ventouses, comme par une ganse.
Ce serait rester là les
yeux dans les yeux qui s'ouvrent dans un petit cercle au milieu de la
panse, ce serait leur sourire
Ce serait vouloir rêver
que nous sommes face à face dans la fraîcheur de la mer, ce serait
l'intelligence cachée derrière ce regard, ce serait mon sourire
comme un cadeau de diplomate.
Ce serait la clarté de
l'eau, son vert transparent sur le fond de sable, la douceur bleutée
que prendraient les bras de l'animal.
Ce serait mon attirance et
ma prudence instinctive.
Ce serait un peu plus loin
les pierres brunes d'une jetée, et au dessus de tout le ciel bleu
profond du mitan du jour.
Ce serait la plage, mon
couffin, un livre, des tomates... mais je resterais là et si elle ne
m'avait pas quittée, sans même un salut, je serais restée là,
dans le bonheur d'être une petite partie de cette mer que n'aurais
jamais voulu quitter.
La mer nôtre, qui recèle
parmi ses îles celle où je suis née, la mer nôtre celle qui
coulait dans les veines de mon père, qu'il a promenée, muette, sur
toutes les mers, tous les océans.
6 commentaires:
continentale, pays de montagnes..et pourtant toujours ce vieux désir de mer...
comme le dit Melville au début de Moby Dick
La Grèce, reprenant peut-être un flot plus assuré...
Et aussitôt que l'on s'en éloigne une sorte d'étouffement du coeur
Bonheur d'une journée à vaquer je dirais même à trainer
cela va nécessiter grande adresse pour le navigateur
Quand le Mistrau ronfle, on doit mal dormir.
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