sortir au milieu de
l'après-midi dans les rues étincelantes où un soupçon de douceur
permet une marche déployée, redressée, presque manteau ouvert,
sous un ciel lumineux dans lequel flottent des nuages bonhommes
attendre, en regardant le fin tronc d'un arbre prisonnier, d'être reçue par une jeune femme
pour lui dire brièvement que moi suis pas à un âge où on
thésaurise (jamais été vraiment mon style) mais où on dépense,
lui sourire et m'en retourner dans la petite animation de cinq heures
et repartir dans la nuit
vers l'opéra pour écouter musique aimée (concerto n°2 pour piano
de Brahms et symphonie inachevée de Schubert) et une musique à
découvrir (Vogel), en ouverture de soirée,
déception et grimace en
apprenant que la pianiste Marie-Hosèphe Jude (que n'avais jamais
entendue) était brusquement tombée malade, était remplacée au
pied-levé par Suzana Bartal (que ne connaissais pas davantage) et le
concerto de Brahms remplacé par le concerto en la mineur de Grieg
(très réservée pour Grieg, aveu, mais ne connaissais pas le
concerto)
Pour commencer, comme
prévu l'ouverture de La toison d'or de Johann Christoph Vogel, que j'ignorais totalement (ben oui) vivacité,
charme, me demandais ce qui pouvait suivre
et
puis le plaisir grand de Schubert (et le plaisir du son de notre
hautboïste Frédérique Constantini)
un
entracte pour m'étonner une fois de plus de l'accord des rouges de
ce café, et me demander si j'avais vraiment envie d'écouter Grieg,
rentrer, m'installer face au piano au deuxième balcon,
voir
arriver la jeune pianiste, sa frange blonde et ses belles épaules
anguleuses, aimer son jeu énergique et sensible
et
aimer Grieg, la façon dont au début du premier mouvement
l'orchestre vient en écho du soliste (oh les pizzicati des altos),
aimer les mélodies égrenées, aimer ce que je goûte peu d'habitude
comme le grand mouvement des cordes au début de l'adagio, leur
trouve un côté un peu guimauve étalée d'habitude, ai goûté là
l'ampleur et la richesse qui l'habitait, aimer les rebonds du dernier
mouvement, l'élan et les moments de tendresse.
Applaudissements
fervents,
et
retour en nuit calme.
7 commentaires:
L'Opéra est donc votre café du soir...
Parfois, l'absence d'un musicien permet des découvertes !
Belle photo d'ombre portée (musicale)...
vais regarder autrement la barrière maintenant !
(pas mon café du soir , il est exécrable à l'opéra)
aussitôt lu que suis partie découvrir ce Vogel..sur Youtube
grinçant ironique et joyeux oui pourquoi pas..
Mic Mac et découverte il reste un flot d'harmonie pour s'endormir
Les arbres les plus grêles au départ donnent parfois les plus beaux arbres.
ce qui a failli m'arriver pendant Schubert (béate et en manque de sieste à cause de la banque)
raison de l'entracte dehors dans le frais
Pierre je pense que ceux là les décorateurs ne leur en laisseront pas le loisir
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