La main de l'arbre dans le
ciel, un doigt qui gratte au risque d'écailler le bleu
Mes doigts dans le crâne,
à la recherche de réponses aux questions qui se posent, avec
précaution car les réponses ne me plairaient sans doute pas.
Alors, vaquer, lire,
reprendre un ce serait paru sur les cosaques
http://lescosaquesdesfrontieres.com
, pour nourrir paumée, et parce qu'à tort ou raison, l'aimais bien.
Ce serait 20
– l'hiver
Ce serait au Musée
d'Orsay une rencontre amicale.
Elle serait descendue de
la porte de l'Enfer, elle se serait assise, repliée, se contemplant,
et comme Rodin lui aurait donné le nom de Belle heaulmière elle
se chantonnerait doucement, en désolé murmure intérieur
Quand je me regarde
toute nue
Et je me voy si
très-changée
Pôvre, seiche, mègre,
menue
Je suis presque toute
enragée... parce que François
Villon le mauvais garçon sait comme nulle autre prendre voix
d'humble femme.
Mais
en fait, non, ce ne serait pas là la belle heaulmière, la
sombre pensée de bronze, mais l'hiver le
marbre taillé par Victor Peter à sa ressemblance.
Passée de l'ombre de la
déchéance remâchée à la plainte lumineuse de la neige, ou du
squelette qui attend, s'annonce sous les baroques draperies, les
lambeaux de chair distendue dans l'âge et l'absence,
ce squelette qui reste là,
qui dit qu'elle fût belle, qui le demeure
et au dessus de l'ovale
décharné du visage, le crâne est doucement, tendrement, arrondi
et le cou est long, et les
clavicules saillantes se relient doucement aux bras fins qui se
souviennent de leur tendre modelé
et sous les seins et le
ventre mous, se dessinent les belles proportions d'un corps souple
que l'un de ses amants disait de liane, pauvre gars devenu par sa
grâce poète sans originalité, à l'impossible nul n'est tenu,
et les longues cuisses, et
les tibias, les grands pieds minces se souviennent de sa marche
triomphale, traversant un pré, un matin d'été, sous le regard de
son ami.
Et je ne sais si elle se
lamente avec la véhémence de la belle heaulmière, ou si elle se
souvient en douce nostalgie.
10 commentaires:
...passer son temps à se regarder le nombril...on en oublie les autres
euh.. comment prendre ça ?
douceur de l'incantation, en elle, par elle, ne s'effacera pas ce qu'elle a été, jamais
quelle merveilleuse statue. , expressive jusque dans sa blancheur. je voulais le souligner parce que je l'ai manquée chez les Cosaques
Un hiver coiffé de bleu sans griffe et une belle reprise taillée dans le marbre, voilà qui donne envie de se lever pour aller voir la couleur du ciel d'hiver. Merci !
Cette photo du ciel avec les branches est toute pure.
(Aujourd'hui, deux "Cosaques" pour le prix d'un seul !)
mais comme j'ai mis à mal mon mac, et ne peux plus rien ou presque pour les photos, je pense que vais en profiter pour me déconnecter pour un temps plus ou moins long
Votre texte est très beau je trouve. J'aime beaucoup. Merci.
MERCI
Réflexion en regardant la sculpture
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