voilà qui m'ennuierait
bien ces temps ci
voilà qui ne serait pas
tout à fait véridique
le vent, ce matin, avait
tourné et forci, venait sur nous, avec un début de vigueur ,
non plus du nord ouest mais bien dret du nord, comme un éphémère
mistral
et avait de nouveau
nettoyé notre ciel
voilà qui prenait davantage sens à la fin de l'après midi, quand m'en suis allée vers le
Chêne noir pour assister à l'un des deux spectacles des Hivernales
pour lesquels ai eu des billets, rien à déclarer du côté du
ciel, donc, de la Compagnie R O,
compagnie fondée par Mathieu Heyraud, un ancien danseur de Gallotta,
spectacle ainsi présenté sur le programme
Mathieu
Heyraud nous livre sa vision personnelle de la propriété, de
l’appartenance des espaces que l’on partage et de nos manières
de les investir. En s’emparant du ciel comme espace chorégraphique,
il tente de répondre à une proposition impossible d’où émergent
des réponses poétiques. Il imagine des fictions passées à partir
de détails insignifiants et transforme le travail de recherche en
objet spectaculaire posant le spectacle comme acte à la fois
essentiel et dérisoire.
J'ai
trouvé, le matin, une vidéo/teaser qui annonce d'emblée ceci
n'est pas un spectacle mais qui
n'en est pas moins d'une jolie malice
et sur le
programme de salle … Ceci n'est pas une conférence de
physique quantique sur la théorie des multivers/ Ceci n'est pas une
scéance de spiritisme/ Ceci n'est pas vraiment sérieux/ Ceci n'est
pas un hommage à Pina Baush, Mary Wigman ou Maurice Béjart/ Ceci
n'est pas un témoignage télévisé à visage masqué/ Ceci n'est
pas un nuage, une étoile ou la lune/ Ceci n'est pas mon vrai visage/
Ceci n'est ni croyance ni savoir. Ceci est un spectacle, quoique...
Et
c'était en une heure une succession de moments dont ne vois pas très
bien comment parler, une étrange spectatrice à tête de chat noir,
veste de fourrure, pantalon noir très serré, grande crinière
synthétique d'un noir brillant (j'en béais d'envie) et beaux grands
pieds (Céline Larrère), se levant, descendant vers la scène, avec
la lenteur d'un chat qui daigne se déplacer, s'y hissant pendant que
sortait de l'obscurité une haute silhouette masculine dot la tête
est une boite rectangulaire métallisée.. leurs déplacements un peu
maladroits, comme à la découverte de l'espace – surtout pour lui
qui ne voit pas - dans la pénombre sur un sol parsemé de lumière
comme les tâches de soleil sous des arbres bornant une clairière
la
tête de Mathieu Heyraud délivrée, ne gardant qu'un petit loup
noir, la chatte débarrassée de sa veste, une ébauche de danse sur
bleu bleu bleu le ciel de Provence, danse gauche, évaluation
de l'espace, prise de possession du plateau, danses qui peu à peu
rentrent furtivement en écho l'une avec l'autre, qui se rapprochent,
s'écartent, rendant sensible le volume d'air qui les sépare etc...
et
puis trois torches comme des éclairs en chute, le noir, une assez longue attente pour que le public se tende, et la
lumière revenant, avec plus ou moins de force, sur la première
moitié du plateau, fermée par un rideau noir divisé en deux
panneaux, là où la courbe du choeur de la chapelle se dessine...
commence
la plus longue partie du spectacle, une succession de moments, de
jeux des deux danseurs visages nus (trouve à Mathieu Heyraud une
vague ressemblance, assez troublante sur ce corps dansant ou
trébuchant presque, avec le roi George V) jeux avec l'espace,
l'obscurité, les lumières, avec ce drap noir - les entrées lentes
en se faufilant par la fente, la reptation sous le tissu, les corps
lancés le repoussant... du silence, un désordre comique dans les
gestes, des moments de musique et de danse ouverte, gracieuse, des
arpentages, des corps qui se fuient, des heurts de fausse maladresse,
l'espace ou son manque devenu visible etc... une fermeture du rideau
rouge à la limite de la scène, un jeu d'ouverture et fermeture
pendant qu'il danse un salut, des phrases quotidiennes, absurdes,
philosophiques échangées dans le noir... rideau ouvert les deux
danseurs, vus de dos, devant des pupitres, modulant un texte un peu
décousu, déclenchant des gloussements dans le public, les voix
s'accordant en une musique verbale... retour à la danse (j'en saute
beaucoup, que regardais avec jouissance souvent, et quelques
perplexités)
et
pour finir un lapin blanc aux longs poils soyeux, seul face à nous,
nous regardant en remuant son nez avec circonspection.
Saluts
et
retour aux prises avec quelques rafales.
6 commentaires:
j'imagine mais est-ce vrai, qu'il fallait simplement se laisser imbiber d'images et de sons et laisser l e sens se cristalliser plus loin , plus tard ou dans le secret....?
à vrai dire le jeu avec l'espace, la prise de possession était évidente, volontairement évidente
mais l'ensemble avançait un peu cahin cana, a plu mais dérouté plus d'un
le ciel est une source d'idées inépuisable...
Ce cahin caha ... me va
tant de créations sont si raides de pensée et vides d'hésitation chair.
Merci pour ce partage
Dominique j'en abuse un peu tour de même
appliquant le quand vous ne savez de quoi parler ou ne voulez pas parler de quelque chose il reste le temps qu'il fait
Luc merci pour votre passage
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