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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, avril 28, 2015

A nouveau pluie, à nouveau cinéma


Éternelle, implacable, obsédante, la pluie
Tant et tant cramponée à mes yeux guettant la langue d'eau qui voulait s'infiltrer que l'idée de partir vers le teinturier s'est noyée, que l'idée de préparer, trier, vêtures d'été et de printemps triomphant semblait dérisoirement hors d'urgence, ce qui m'allait assez bien... écouté deux rencontres organisées par les économistes atterrés (sur YouTube) en revenant en arrière quand mon attention s'était égarée...
La pluie a faibli, a même cessé de courts instants, le ciel a mis du blanc dans son gris, quelques gouttes paresseuses maintenaient une menace,.. suis restée en dehors de la vie active, jusqu'au début de la soirée, quand la cour a commencé à sécher et quand j'ai entendu deux oiseaux pépier, 

quand suis repartie, sur même chemin que la veille, dans la ville encore imbibée, 
vers Utopia-Manutention, pour assister à la projection, en collaboration avec les amis de l'Humanité, du film des étrangers dans la ville (2012) de Marcel Trillat, programmé sur Antenne 2 et au Forum des images en décembre dernier, film revenant, pour actualiser le regard sur le sort qui est fait aux immigrés, sur le thème du documentaire de 1969 étranges étrangers (à la suite de l'incendie d'un taudis dans lequel étaient morts six travailleurs africains, documentaire de Trillat et Frédéric Variot allant à la rencontre des populations en marge : portugais fuyant fascisme et misère, africains appelés pour travaux durs cantonnés aux foyers, bidonvilles et cité de transit)
présentation sur le site d'Utopia/Avignon http://www.cinemas-utopia.org/avignon/index.php?id=2822&mode=film
Marcel Trillat a filmé quelques-uns et quelques-unes de ces rescapé(e)s de toutes les misères du monde dans tous les lieux où leur espoir d’une vie meilleure est mis à la rude épreuve des réglementations administratives. Demandeurs d’asile tentant de convaincre des fonctionnaires parfois incrédules, parfois bienveillants mais eux-mêmes toujours corsetés par les règles très strictes qui leur sont imposées, travailleurs sans papiers mais payant leurs impôts, innocents privés de liberté dans les centres de rétention et policiers chargés de veiller sur eux, tous sont pris au piège de logiques que personne ne semble plus saisir.
Pour comprendre comment vivent ces étrangers toujours sous la menace d’une expulsion, Marcel Trillat a accompagné ces hommes et ces femmes dans le labyrinthe de l’administration française où ils tentent d’obtenir une carte de séjour, une demande d’asile ou un visa. On accompagne ainsi Hawa, Mamadou ou Mohamed dans leur terrible périple. De la zone d’attente de Roissy à la préfecture des Hauts-de-Seine, en passant par les bureaux d’une agence d’intérim qui fournit des emplois précaires mais pas de certificat de travail, c’est un long combat plein de résignation et d’humiliation que mènent ces immigrés trimbalés de guichet en guichet et démunis face au manque d’infrastructures pour les accueillir.

Il y a aussi le tribunal, où les étrangers demandeurs d’asile attendent le verdict des juges. Une loterie. Ici, inutile de plaider sa cause, car neuf demandes sur dix sont refusées. « Cela dépend du président du tribunal et l’on ne sait pas sur quelles bases les décisions sont prises», souligne une avocate, dont le seul espoir est de tomber sur « Annulator », le surnom du seul juge qui annule systématiquement les demandes d’expulsion…
film bien fait qui ne m'a pas appris grand chose, accro que je suis des dossiers de la Cimade ou autres, mais qui m'a fait pénétrer (chose rarissime) dans un CRA (centre de rétention), une zone d'attente, à la préfecture etc... et une rencontre avec Marcel Trillat avec des questions courtes, précises, pertinentes pour une fois des gens qui découvraient, et des réponses simples.
Retour avec un petit vent m'envoyant la pluie fine et glacée dans la bouille.

4 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Et dire qu'un jour ce Marcel Trillat fut renvoyé du service public de la télévision française...

On espère que la nouvelle patronne, issue d'Orange, supporte une goutte de rouge.

Brigetoun a dit…

enfin là il avait eu une commande d'Antenne 2 (qui a passé le film après hésitations à minuit et quelques)

pascale a dit…

La bonne vieille censure du passage tardif, discrète et efficace! Le net et les blogueurs atterrés - un espoir pour la mémoire ?

Gérard a dit…

...la misère du monde présente actuellement au Népal