Une Brigetoun qui ne se
résolvait pas à affronter le jour, qui tournait en rond, yeux mis
clos, en se grattant crâne et fesses, jusqu'à sa découverte d'un
but, et qui, alors, s'en est allée, d'un pas aussi rapide qu'elle le
pouvait, dans les rues où rodait toujours un bon reste de vent,
souriant au passage de petites plaisanteries fortuites de la ville,
vers des images de femmes en lutte,
jusqu'à la place des
Corps saints, une vierge dont elle a demandé pour elles la
protection au nom de la solidarité féminine,
l'église des Célestins
et une exposition de photographies de Pierre-Yves Ginet intitulée
femmes en résistance, organisée
par l'association Femmes ici et ailleurs
http://www.femmesicietailleursmag.com/#!association/cjwf
plaisir de retrouver cette
église, étonnement de la trouver moins obscure que d'habitude,
photos des photos, comme pouvais (souvent fort mal), d'une petite
partie des photos, de trop de photos.. bien entendu, mais dont j'ai
gardé une bonne partie, même si, à l'heure du thé, j'ai pensé à
chercher sur internet, et trouvé, sur son site, toutes les photos
exposées et celles non retenues
http://www.pierreyvesginet-photos.com/index.php?action=accueil&choix=accueil&lang=fr&id=
des différents reportages évoqués et d'autres (si vous avez le
temps... cela en vaut la peine et on y trouve également des petits
textes de présentation, coups de projecteur, qui complètent
utilement les quelques mots que j'avais notés en lisant les
cartouches)
femmes kurdes de
Turquie
famille
déplacée, installée depuis 1994 dans un taudis du quartier de
Benusen à Diyarbakir
manifestation
du 1er mai, les femmes au premier rang, venues parfois contre l'avis
de leurs maris, à Istanbul (dans le nord, le centre ayant été
interdit)
chez nous, les femmes
vivent chaque instant de leur existence sous pression. Celle des
hommes, dans les maisons, et celle de l’Etat turc qui refuse cette
identité, dehors (Eren
Keskin avocate, vice-présidente de l'association pour la défense
des droits humains)
les insoumises d'Ana
331.600
femmes ont été stérilisées au Pérou entre 1995 et 2000, dans le
cadre d'une politique de «planning familial» du gouvernement de
Fujimori avec soutien de l'ONU et des Etats Unis, souvent, surtout
dans le cas des paysannes indiennes, contre leur volonté. Hilaria
Supa Huaman, dirigeante paysanne, est arrivée en 2001 à convaincre
douze femmes de la région d'Anta, certaines illettrées, de venir
témoigner à Lima.. lutte qui, devant le peu de résultat, s'est
intensifiée, avec le dépôt de nouvelles plaintes
les nonnes tibétaines,
combat pour la liberté
nonnes
qui ne sont pas révérées comme les moines par la société civile,
mais sont tout autant l'objet d'une surveillance de la part des
chinois, surveillance et plus (prison, torture, et fuite pour les
plus persécutées vers Dharamsala, quand ne restent pas pour
résister dans leurs couvents)
Djazaïrouna (Algérie)
pour les victimes du terrorisme
Cherifa Kheddar, dont le
frère et la soeur ont été torturés et assassinés sous ses yeux
par les intégristes en 1996, a fondé, avec d'autres familles
victimes et des rescapés de la Mitidja, l'association Djazaïrouna
(Notre Algérie) qui compte environ 25.000 membres, surtout des
femmes, pour entraide, éducation des enfants etc.. (pour le rôle,
devenu de plus en plus important, comme en général pour tous les
reportages, voir le site de Pierre-Yves Ginet)
une mère montrant les
cahiers de sa fille morte
femmes face au sida
Sao,
16 ans, prostituée depuis 3 ans dans un bordel de Pombinha (Angola),
et sa fille née d'un client
formidable travail des
associations locales (spécialement des femmes même si la lutte pour
la survie quotidienne repose déjà principalement sur elles) pour
accompagner les malades, expliquer, conseiller.
les chefs de famille
palestiniennes
coincées
entre Tsahal et groupes armés palestiniens, pauvreté,
spoliations etc..
Zuhour 'Abd al-Rahim, 22
ans, Hébron, surnommée la dame de l'échelle –
malgré les interdictions israëliennes ouvre
sa maison pour servir passage à l'abri à 50 à 100 enfants sur le
chemin de l'école chaque jour
les pacifistes
israëliennes
le camp de la paix est
pour une bonne part démobilisé, découragé, mais chaque vendredi
des femmes habillées en noir manifestent dans les villes
israëliennes
et se relaient aux check
points de Jérusalem et d'autres points chauds – elles seraient de
plus en plus majoritaires dans les organisations de défense des
droits de l'homme
les mères de la place
de mai, tant d'années de folie..
et tant de persévérance
les femmes du Kivu pour
les victimes des violences sexuelles
Kivu, conflits sans fin,
avec le viol pratiqué par les différents protagonistes comme une
arme et rôle des ONG locales et de leurs membres principalement
féminins..
la révolution des
libyennes d'un printemps à l'autre
dans
le camp des services sociaux de Benghazi, sous le regard de la
directrice du bureau d'assistance sociale, un résident ordonne à
Samira de rentrer chez elle sous peine de contrainte (elle a été
reconnue comme adultère et condamnée à deux ans de prison en 2010,
libérée par la révolution elle est devenue le souffre-douleur des
habitants du camp)
Darfour le sacrifice
des femmes
«la violence envers les
femmes est l’arme la plus utilisée pour maintenir les populations
déplacées dans la terreur. Malgré cela, chaque jour, les
habitantes des camps de déplacés s’éloignent des leurs, la peur
au ventre.. pour gagner les quelques dinars qui permettront à leur
famille de survivre»
«Le 24 août 2004, Fatma
(7 ans) a été violée par un homme d’une vingtaine d’années.
L’agression a eu lieu a environ 15 minutes de marche du camp de
Krinding. Fatma ramassait... la police ne lui fournit pas le document
indispensable à un examen médical»
femmes de Kodra
Minatore l'enclave de paix du Kosovo
Besa
Hasani, albanaise, membre de Caritas Kosovo, aide les populations les
plus défavorisées sans discrimination
et
l'amitié de Sevdije Vatoci, albanaise, et Lubinka Orlovic, serbe,
veuves toutes deux, est restée inaltérable pendant les troubles, la
seconde protégeant le première
népalaises dans
l'étau, entre les maoïstes et l'armée du roi
depuis
1996, 12.000 morts et des milliers de blessés dont un tiers de
civils, un climat de peur et la migration des hommes.. elles restent
le pivot dans un pays qui a regressé
construire
une route pour un salaire journalier de 140 roupies, soit 2 euros
environ.
Et
comme les peines sont innombrables dans le monde, mais que ce billet
devient démesuré, même pour ceux que cela intéresse, je laisse
dormir les Célestins jusqu'à demain (avertis vous êtes, la suite
sera du même ordre)
15 commentaires:
Ton article est passionnant, as tu vu le film du photographe JR
"Women Are Heroes" à voir absolument.
J'oubliais.
http://www.lemonde.fr/cinema/article/2011/01/11/women-are-heroes-autocelebration-ehontee-sur-le-dos-des-femmes-du-tiers-monde_1463676_3476.html
MERCI
Ce billet n'est pas démesuré au regard des violences faites aux femmes dans le monde entier, merci de ces témoignages !
mais là elles se battent et améliorent lentement mais améliorent
La démesure est dans la souffrance et les abjections.
mais aussi dans leur force - ont raison d'avoir peur les hommes (certains aident par contre)
Il est sûr que le sujet est - malheureusement - inépuisable.
Ces photos sont parlantes...
Je me suis demandé si on verrait ces femmes kurdes combattantes, souvent montrées, avec leurs sourires défiant la terreur, lors de l'offensive des djihadistes à Kobané.
Face à l'obscurantisme tueur, leur lutte prouve qu'il faut se servir de toutes les armes.
Belle et courageuse exposition.
Femmes de tous pays, unissez-vous.
Fières Lysistrata, courage !
Cela me touche tant
une note poignante
à la fois émouvante
et pleine de force
de réalisme et d'espoir
MERCI
oui merci de mettre ici , en évidence, en exergue, la terreur faite aux femmes
cette expo je ne la verrai pas mais elle porte toute ma révolte... solidaire
force de ces images, force de ces femmes, force de ton billet! merci, amiga!
Dures et belles ces femmes admirablement simples et vraies
Préfère tes photos aux trop parfaites images du Net et ton choix c'est toi
Merci pour cette visite commentée
L'enquête menée par Céline Braconnier et Nonna Mayer chez les "inaudibles" révèle que quand toutes les solidarités tombent avec la trop grande précarité, seule résiste celle des femmes seules avec enfants ... ("Là-bas hebdo"1/4/15) Merci pour vos photos.
billet magnifique, et on attend celui de demain.. Merci
PdB
Enregistrer un commentaire