Matin, ciel qui de bleu
très pale avait glissé au blanc
pour se crever en bleu
«manteau de la vierge» lors de mon retour.
Souvenir de ce jour, mardi
je crois, où les robes d'été saluaient joyeusement la caresse
tiède de l'air, le bleu irradié du ciel.
Souvenir de ce jour, oui,
c'était mardi, où je suis montée, le soir venu, vers l'opéra avec
un peu de perplexité mais une curiosité joyeuse, pour découvrir un
opéra dont j'ignorais l'existence (comme celui que vais écouter
dans une dizaine de jours, mon inculture est sans fond), qui a été créé, sans grand
succès, en 1954 au Festival d'Aix-en-Provence, et rarement repris
depuis : les caprices de Marianne d'Henri
Sauguet, sur un livret de Jean-Pierre Grédy, d'après Musset
(plaisir de saluer au passage des bribes de vers qui réveillaient
mes souvenirs), opéra choisi cette année pour être monté
par le Centre français de promotion lyrique, quatorze maisons
d'opéra de région et l'Avant-scène Opéra (Suisse).
Plaisir certain, sans
doute plus pour l'intérêt de cette musique personnelle, ces airs,
assez rares d'ailleurs, harmonieux, presque classiques, cette
orchestration plus inventive, qui ne colle pas vraiment au rôle de
passéiste qui lui fut infligé, qu'il revendiqua finalement plus ou
moins, que par totale adhésion.
Je n'ai pas adoré le
décor, mais m'en suis accommodée... j'ai trouvé la mise en scène
efficace, un rien minimaliste (et la petite partie, qui se veut
bouffe, illustrant la gaité légère d'Octave est un peu fête de
patronage loupée – sentiment tout personnel) mais rendant bien le
schéma des rapports entre les personnages, permettant aux chanteurs
de les incarner.
J'ai plus apprécié le
jeu que la voix de Philippe-Nicolas Martin (Octave), bien aimé le
charme légèrement gauche de Cyrille Dubois (Coelio), toute la
distribution, en fait, et surtout Claudio (Thomas Dear)
Le rôle de Marianne, que
chantait Zuzana Markova, est souvent dans le suraigu, mais
contrairement à une critique lors de la représentation à Reims, et
alors qu'en général je redoute les aigus des chanteuses, j'ai
trouvé qu'elle s'en tirait avec brio et sans que cela rompe la ligne
musicale.
J'ai trouvé cet
après-midi une vidéo reprenant des passages de la version à
laquelle j'ai assistée (il y a des différences de distribution
d'une ville à l'autre)
avec
malheureusement un son d'assez médiocre qualité
alors, pour la
voix de Zuzana Markova : son interprétation de la Traviata à
Marseille il y a un peu moins d'un an
6 commentaires:
difficile de partager ces émotions ...nous manque l'air du moment..;-)
d'émotion, de toute façon, il n'y avait gère
juste un plaisant intérêt
Vu seulement à l'instant que "Paumée" était revenue...
L'opéra est donc une bonne médecine contre une certaine lassitude !
Une échappée comme le vent qui passe dans les arbres
Très belle voix et sobriété pour cette Traviata...avec Zuzana Markova, merci à vous.
l'opéra n'est pas sans qualité (meilleur que le prochain programmé je le crains)
par contre j'ai bon espoir pour ce soir
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