les jours se suivent et se
ressemblent
éblouissement lumière et
petit mistral
avancer d'une caresse
presque chaude aux frissons, et de la fraîcheur rude à la quiète
tiédeur
J'ai trouvé des sacs
poubelles de 10 et 20 litres après deux jours de recherche et cinq
boutiques, on a les joies que l'on peut
Saint Didier se voilait du
bruissement des feuilles
et les platanes condamnés
jouissaient de leur éclat vert
tentative de trouver des
mots, pour les cosaques ou la maison, tête au soleil contre
branches secouées, idées voltigeant sans se fixer
reprend un ce serait
antérieurement publié par les cosaques
http://lescosaquesdesfrontieres.com
Ce serait –
28 – déchiffrer les mains
Ce seraient, un peu
estombées, rendues floues par le souvenir, deux mains nouées,
écrasées l'une dans l'autre, pressées sur un bas-ventre, dans les
vagues d'une toge, d'un drapé, d'un drap, d'un linceul, deux bras
sombres énergiques dans leur expression comme les profonds plis du
tissu qui hissent le regard, au delà de l'oeuvre, qui hissent le
corps vers son dépassement.
Ce pourraient être deux
mains tordues dans un désespoir, une douleur.
Ce pourraient être deux
mains se blessant l'une l'autre pour donner un ancrage à un désarroi
envahissant, insuportable, le fixer en un point, lui donner forme, le
circonscrire.
Ce serait bien ancrage,
retenue, convulsion du corps terreste que l'esprit tente de rejeter
dans son envol.
Ce serait le noeud de la
chair qui se pâme.
Ce serait la crispation de
douleur du corps qui se tord dans la flamme heureuse, dans la
souffrance suave de l'embrasement, disait l'une, de l'amour de Dieu.
Ce serait manifestation de
l'humble corps résistant à l'ennivrement glorieux de l'âme.
Ce pourrait être les
mains contractées dans le long silence, le désir impuissant,
l'attente de l'extase.
Ce serait l'image de cette
ardeur dont se méfiaient la hiérarchie de l'église, les directeurs
de conscience, les inquisiteurs, ceux qui étaient en charge de la
piété ordonnée.
Ce serait mon, notre
interrogation.. nos tentatives d'interprétation raisonnable.
C'est la joie du trait
puissant, sa souplesse, sa grasse épaisseur qui s'affine en tension
nerveuse, la sensualité et l'élan du dessin, dans cette étude et
plus encore dans les grandes silhouettes tordues qui se balançaient
dans l'ombre du choeur de la chapelle Saint Charles, comme jetées
pour s'arrimer au hasard à la voute, ces portraits par lesquels
Ernest Pignon Ernest a voulu évoquer Marie-Madeleine, Hildegarde de
Bingen et sa sublime louange, Angèle Foligno et ses visions,
Catherine de Sienne et sa force généreuse, Marie de l'Incarnation,
Madame Guyon la patronne du petit troupeau quiétiste et la grande
Thérèse d'Avila que tant admira, le temps de se préparer à
devenir femme, la Brigetoun de dix ans...
P.S.
La photo est une de celles que j'avais prise, comme pouvais, lors de
l'exposition, intitulée Extases, d'une centaine de dessins, de
croquis préparatoires et des portraits en pied, des sept mystiques
énumérées ci-dessus, oeuvre d'Ernest Pignon Ernest accrochée dans
la chapelle Saint Charles à l'initiative du Conseil Général du
Vaucluse, pendant le festival 2008.
et
j'ai trouvé, après avoir retrouvé cette image et rêvé sur elle,
un lien vers un article nourri lors de la reprise de cette exposition
(octobre 2010/janvier 2011) au Musée d'Art et d'Histoire de
Saint-Denis http://www.voir-et-dire.net/?Ernest-Pignon-Ernest-Extases
«Le
travail que j’ai mené sur Naples durant de nombreuses années m’a
amené à lire Thérèse d’Avila, puis les écrits d’autres
grandes mystiques (d’elles ou de leur confesseur). Probablement,
parce que j’ai fait du corps l’objet et le sujet de toutes mes
explorations, ce qu’elles ont dit de l’âme et du corps m’a
fasciné.»
6 commentaires:
J'avais entendu l'autre fois sur France Inter (dans "L'Humeur vagabonde", je crois) Hélène Cixous parler de son dernier livre sur cette sainte hors normes - si l'on peut dire.
oh oui ce que le corps et les choses disent de l'âme,
quotidien ami
une sacrée bonne femme (fort caractère)
Et le trait tout en tension de l'artiste me fascine toujours
Le panthéon moins ! il a d'ailleurs " galéré"
en plus il ratissait large : Madame Guyon ? (bon j'ai pour elle les yeux de Saint Simon)
Il n'y a pas de petites choses; rien que des grandes. C'est notre esprit qui rapetisse le monde.
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