Emmener carcasse en lui
prêchant le calme – velléités de rébellion parce que nourrie
bien trop tôt et privée de sieste – le long des rues...
poser une note d'âge dans
le regard contemplatif des vigies d'un ravalement.
Attendre, yeux entre les
différents appareils que présente, là, le rempart, résultat je
pense de multiples campagnes de rénovation, et le kobo qui affichait
le journal de la crise de 2006, 2007, 2008, d'avant et d'après de
Laurent Grisel
http://librairie.publie.net/fr/ebook/9782371771192/journal-de-la-crise-de-2006-2007-2008-d-avant-et-d-apres
jusqu'au 13 février 2006 et à la lecture de l'Esthétique
de la résistance de Peter Weiss
(dont, honte, j'ignorais l'existence).
Retrouver
les cônes qui n'en sont pas, attendre longuement de me faire
immatriculer, en saluant le passage, sur le Kobo, du Clémenceau en
quête de désamiantage et le début des réactions au projet de CPE
(souvenir d'avoir virtuellement suivi les débats en commission et
en séance, puis d'avoir protesté réellement dans les rues).
Puis
longue attente – puisque, de crainte de sombrer dans la tentation
du sommeil, j'étais partie en avance – face à une fleur
artificielle en lumière artificielle, suivant, entre autres, c'est
loin d'être le seul thème, même si actualité oblige cela occupe
une bonne place, les manifestations anti-CPE (me revenaient
souvenirs joyeux et graves), notant le refus commun, l'accord de fond
(et qui ne se borne pas à cet épisode) mais les divergences de
détail entre mon regard et mes réactions (sources différentes et
ma tendance à une moindre réflexion de ma part, suis animal
sentimental et instinctif) avec celles de Laurent Grisel, leur fin,
la venue au premier plan de Sarkozy, et refermer un peu après le
début de la note du 24 avril (Vote de la gauche pour la
droite)
Comment le racisme a
été relégitimé à droite.
Un long travail de
construction de langue, autant que d’arguments. C’est étrange.
On le sait déjà. Cela a déjà été analysé. Ce serait le moment
ou jamais de le rappeler. Il faudrait se souvenir du scandale de la
Nouvelle Droite et des campagnes menées à la fin des années 1970
par les organes de presse vertueux.
Constat : ces
campagnes, ces organes ne sauraient plus les mener. Ils ne se
souviennent plus de ce qu’ils ont analysé, écrit, publié.
Pourquoi ? Pourquoi ne peuvent-ils ou ne savent-ils ou
s’interdisent-ils de se servir de ce qu’ils ont appris et nous
ont appris pour faire la généalogie des événements de langage
d’aujourd’hui ?
parce
qu'une infirmière est venue me chercher pour affoler mon coeur (si
soigneusement calmé avec carcasse), le stresser et voir ce que cela
donne... qui est très satisfaisant - je n'aurai définitivement ni
le charme, ni l'esprit pratique, ni la générosité, ni le
fonctionnement (déplorable) du muscle coeur de ma grand-mère et de
ma mère…
retour... la place de l'horloge baignait dans une nonchalance estivale,
et
je me suis offert un café et un cigare au soleil, à la limite de la
terrasse de la Civette, avant de rejoindre l'antre, de vaquer,
d'arroser, de me changer,
et
de remonter, avec joyeux pressentiment (mais sommeil en embuscade)
vers la place, l'opéra et un programme de musique de chambre qui a fait salle
presque comble, parce que c'était Alexandre Tharaud, et de plus
(cela jouait pour moi) dans un programme très Brigetoun/compatible,
gaité, grace, légèreté, intelligence, et un peu de pudique
gravité.. avec
la
suite en la de Rameau, sa ronde volubilité, sa bigarrure
(l'allemande, la courante, la longue et belle sarabande, les trois
mains, la fanfarinette, la triomphante, la gavotte et ses variations)
suivie
de la joyeuse familiarité de la sonate en la majeur KV331 de Mozart,
l'andante grazioso que l'on fredonne intérieurement, le grand
menuetto (et là la fatigue devait se faire sentir parce que j'ai
failli me joindre aux applaudissements, reprenant conscience sur une
sensation de manque en écartant les mains pour prendre élan) et le célébrissime et jubilatoire allegretto final, alla turca…
un
entracte – tentative de reprendre possession de mes yeux et mon
attention avec deux bouffées – assez, on éteint – de cigare
dans la petite cohue du balcon – et
cinq
sonates de Scarlatti avec ses incisifs dialogues introductifs, K 380
en mi majeur l'une des plus belles, K 3 en la mineur, K 513 en ut
majeur, K 481 en fa mineur et la très virtuose (mais sans que cela
soit affiché dans le jeu) K 141 en ré mineur
et,
pour finir, Miroirs de
Ravel – les noctuelles - oiseaux tristes (l'un de mes deux préférés
avec son début quasi mutique, bégayant) – une barque sur l'océan
(avec la puissance d'évocation mais la virtuosité peut être un
rien trop manifeste de la houle centrale) – allobrata del gracioso
et la douceur de la vallée des cloches (immense paysage serein).
Applaudissements,
saluts, deux bis dont le début de la sonate de Mozart pour nous
renvoyer coeur dansant.
P.S.
Une vidéo (sans image) donnant son interprétation des nouvelles
suites de Rameau, en commençant par celle jouée ce soir, en la
https://youtu.be/nYFJPXr1YzA
6 commentaires:
Revu justement Laurent Grisel lors de la soirée Maryse Hache, on a reparlé de Peter Weiss.
Ravel, toujours incontournable (dans ses œuvres moins médiatisées)...
et en avançant dans la lecture de la crise mon accord (non à l'indignation et autres trucs) avec Laurent Grisel se renforce.
Dans le concert j'ai aimé la cohérence du choix
Ton coeur au rythme des sonates
alors il battait nettement plus voire encore que sous les directives et la provocation du toubib
belles images, beaux instantanés, beaux battements de coeur...
..un article bien échafaudé
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