Mauvais réveil aux
petites heures, un ego qui remâchait ma collection de petites
humiliations alors qu'il n'avait rien à voir dans le minuscule
renoncement qui s'imposait, retour entre draps, fermer résolument
les yeux et revenir au jour, un peu plus tard pour un moment
d'auto-ironie, un salut au ciel dégagé, et un départ dans les rues
en quête de légumes et d'un fer à repasser
une petite brise si légère
que n'était qu'idée de souffle, le soleil et les ombres sans
violence, le calme de la place Saint Didier
et chez le marchand de
légumes de la rue des Fourbisseurs, pour asperges et tomates vertes,
les jolis artichauts chrysanthèmes des Rognonas (me sont interdits –
ne les aurais sans doute pas aimés – mais si charmants...
Une grande paresse, une
utilisation si modérée du fer neuf qu'elle n'a guère entammée le
tas de défroissage des vêtures estivales, quelques incursions, dos
au mur et chapeau sur tête parce qu'enfin le soleil est un peu trop
virulent, dans les 770 pages d'Une histoire
populaire des Etats-Unis, de 1492 à nos jours d'Howard
Zinn, la rencontre, entre autres, de
femmes en lutte avant les sufragettes, les
ouvrières grévistes de Dover en 1828, de Chicopee en 1843.. et
Catherine Beecher, Nancy Cott, Emma Willard son Séminaire des femmes
de Troie et l'éducation des femmes, Harriott Hunt ses candidatures à
l'Ecole de médecine de Harvard et son exercice de la médecine à
partir de 1835, les conférences pour la Société américaine contre
l'esclavage de la minuscule Lucy Stone, Amelia Bloomer et ses
culottes bouffantes, et les remarquables Angelina et Sarah Grimké,
Margaret Fuller, Dorothea Dix, leurs luttes conjointes pour
l'abolition de l'esclavage et la place des femmes... et,
involontairement, contre ma pile de repassage.
La lumière fléchissait en pensant au soir, m'en suis allée, parce que cela fait partie de l'abonnement
opéra, à cause d'un faible mouvement de curiosité, vers l'opéra
pour assister à l'Hamlet d'Ambroise
Thomas, mon assez faible intérêt raffermi par la lecture d'une
bonne critique (en refusant d'y sentir un très fort parfum de
réclame)
http://www.forumopera.com/hamlet-avignon-le-souffle-de-shakespeare
(y ai rapté la photo de Cédric Delestrade ci-dessous - Gertrude et son fils)
Une
certaine réserve donc, une hésitation.. parce que, oui, Shakespeare
est un rien malmené, et que je n'ai pas grand goût – ignorance ?
- pour la musique d'opéra de cette époque (la trouve généralement
un peu lourde, dois être trop futifu) , mais... il ne faut jurer de
rien
Seulement
il est tard, j'ai faim et sommeil, nous ne sommes pas en période de
festival quand les spectacles s'enchainent.. alors j'en reste là
pour ce soir, fatiguée et contente.
6 commentaires:
La rue des Fourbisseurs est tout un programme à elle seule...
un des charmes d'Avignon : avoir gardé un assez grand nombre de ces vieux noms
A Corbeil-Essonne c'est rue des Fournisseurs avec un vieux c... charme...je cherchais le nom.
Shakespeare souvent à toutes les sauces , lourdes ou allégées
rue des Fourbisseurs, les tomates deviennent une arme.
prudence : ne pas fourbir avec trop d'énergie
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