vers la mer du nord

le ciel de Paris avait choisi de se faire radieux pour mon départ,
ne lui en ai pas voulu
l'ai remercié, visage béat au soleil, à la terrasse d'un café en face de la gare
j'étais très en avance - formalités très rapides
et six hommes de tous styles mais unanimement courtois s'étant successivement chargés de la valise de la petite vieille, et presque de la petite vieille elle-même

traverser un bout de pays, un pays, un bout de pays, et arriver, rapidement à Rotterdam pour retrouver mes gentils hôtes venus me chercher... avec la très bonne idée d'aborder La Haye

par le port, un poissonnier derrière les dunes, ou mieux : une boutique de poissons où leur fraîcheur n'a d'égale que l'élégance de leur présentation, poissons seigneurs raffinés mis en valeur avec soin... et le plaisir d'une assiette d'oignons en julienne accompagnant des morceaux de hareng frais et de la brise de mer relevant la tiédeur de l'air

la Hollande, ses maisons soignées, ses fleurs sur les balcons, derrière les fenêtres, les vélos, les sourires et la gentillesse, l'amabilité de ses habitants, peut-être plus francs et prononcés grâce à la fantaisie de celle que je suivais... et Brigetoun voulant aider à porter des achats et tirant à elle le sac plastique blanc à droite sur la photo sans voir qu'il contenait la machine à lire les cartes bleues, d'où un dialogue qui n'en était pas un, un échange de phrases incompréhensibles, et des rires

la grâce de l'accueil, le plaisir de la compagnie,

tenter de freiner la vitesse de mon discours, tenter de nous persuader de la prendre la vie tout doux, tout doux..