Premier de quelques jours où je lève un peu le pied (est ce pour cela que leurs plantes sont toutes dolentes ce
soir?)
Jour commencé en partant
un peu après dix heures dans une ville où le mistral n'était plus
que souvenir, sous un ciel pur, et dans une chaleur qui n'avait pas
encore repris puissance,
vers le théâtre des
Halles (parce que ce qui s'y joue est presque toujours fort bon, et
parce que j'avais envie de l'idée vague que je me faisais de ce
texte dans l'intimité de la petite chapelle Sainte Claire), pour voir
du domaine des murmures
adaptation d'un roman de Carole Martinez par José Pliya, qui met en
scène, joué par Léopoldine Hummel (qui reprend le rôle créé par
Valentine Krasnochok)
photo
provenant du site du théâtre
http://www.theatredeshalles.com/pieces/du-domaine-murmures/
comme cette présentation
1187, le Moyen Âge.
Franche Comté, le domaine des Murmures. Le châtelain impose à sa
fille unique, “Lothaire-le-brutal”. Esclarmonde, 15 ans, refuse
le mariage. Le jour de la noce, elle se tranche l’oreille. Elle
choisi d’épouser le Christ. Protégée par l’Église elle est
emmurée vivante, une recluse. Pourtant, neuf mois plus tard, la
pucelle donne naissance à un fils. L’enfant a les paumes percées
: les stigmates du Christ… Mystère ? Menace ? Miracle ? Du fond de
sa tombe. Esclarmonde va défier Jérusalem et Rome, les morts et les
vivants et même le Ciel, pour sauver son fils.
Un peu
de terre difficilement discernable dans l'ombre de la petite
chapelle, un escabeau, un pichet je crois, à deux reprises la beauté
de la musique d'Hildegarde de Bingen, et la silhouette drue, jeune,
terrienne, de Léopoldine Hummel, sa voix un peu rauque au début
quand elle parle à son enfant, et sans doute surtout à elle même,
sa voix qui arrive, rarement, plus éclatante ainsi, aux cris dans
les apostrophes à Dieu, au pape, à qui pourra sauver son enfant, sa
voix de récit, sa voix murmure et la perte de l'amie qui pouvait
l'aider, la séparation de son fils, la solitude, sa voix de prière,
et sa voix de colère contre la réclusion, la piété, et même
parfois un rien de gouaille.
Petit public (à cause de la taille du lieu) enthousiaste..
retour
vers l'antre, en passant devant le théâtre du Roi René, me
souvenant que les deux pièces qui s'y jouent en alternance à 11
heures me tentaient, en me disant que n'y assisterai sans doute pas..
déjeuner
tardivement, même pour moi.. ai sorti l'une des deux invitations
reçues pour l'inauguration des locaux de la Collection Lambert
maintenant qu'elle a avalée l'hôtel voisin (oh les débats dans la
cour de l'école d'art ! Maintenant ils ont lieu, comme des
conférences qui en principe me tentaient, à l'Université, bien
trop loin pour ma paresse) inauguration où j'aurais retrouvé
l'assistance chic de la nuit de la veille avec Sade, y compris
ministre, maire, notables de toutes sortes, inauguration d'une
exposition qui s'annonce gigantesque ou presque, sans doute
intéressante, autour de Chéreau et de ses pôles d'intérêt...
j'ai décidé de faire grève, d'autant que n'aurais guère eu le
temps. Me réserve pour une visite solitaire et lente en août.
Suis
partie vers cinq heure vingt, vers Saint Didier, pour un concert de
musique religieuse (à cause surtout de Vivaldi)
me
suis assise au premier rang près de Saint Bénézet en habit galant,
pour
écouter (et voir sur un écran) Ferruccio Bartoletti jouer un
extrait des six études en forme de canon de Schumann puis un
prélude et fugue de Brahms.
Puis les quelques musiciens de l'ensemble instrumental Cantabile se sont installés dans le choeur, rejoints par les chanteurs descendant l'allée centrale pour ce que j'étais venue écouter le Magnificat de Vivaldi
après
qu'ils aient regagné le fond de l'église, retour à l'orgue pour
Vierne et Franck avec une Brigetoun qui renouait avec sa tendance à
branler de la tête
et de
nouveau les Cabtabile pour ce qui était pour moi une découverte, et
belle, la missa Sancti Josephi d'Antonio Caldara
(une
vidéo d'une partie, dans une autre interprétation, trouvée en
préparant ce billet)
sortir
en saluant au passage le portement de croix de Francesco Laurana
Un
petit tour, avec la ferme intention de ne rien acheter, sur le marché
du livre, devant l'église, d'où un volume de Christian Bourgeois regroupant Lenz,
le messager hessois, Caton d'Utique et de la correspondance de
Büchner
Je ne
méprise personne, surtout pour son intelligence ou sa culture, parce
qu'il n'est au pouvoir de personne de n'être ni un imbécile ni un
criminel, .... Pour ce qui est de l'intelligence,
elle n'est qu'un très petit aspect de notre vie
spirituelle et l'éducation n'est qu'une forme très contingente de
celle-ci... (traduction
Henri-Alexis Baatsch)
et
le sabre et l'écume et autres poèmes de
Khalil Gibran
Quand la
nuit tombe et que vous êtes aussi sombre, couchez-vous et demeurez
sombre.
Et lorsque
le jour se lève et que vous êtes encore sombre, levez-vous et
annoncez résolument au jour : «je suis encore sombre»
Il est
stupide de feindre avec la nuit et le jour.
Ils riraient
tous les deux de vous.
Et,
tout doux, tout doux, j'ai repris le chemin de Calvet,
pour
la première des lectures organisées par France Culture.
Les
statues sont parties je ne sais où, qui tenaient compagnie aux
platanes, seules quelques feuilles au bout des branches esquissaient
des mouvements paresseux, le soir descendait tendrement, l'assistance était importante sans excès..
Nous
venions entendre Michel Vinaver lire sa dernière pièce, qui sera
créée au TNP en novembre, Bettencourt boulevard ou une histoire
de France, mais il a été bousculé, blessé, dans le métro, il
est actuellement à l'hôpital, et c'est Anouk Grinberg qui a assuré la lecture, après la diffusion de quelques mots qu'elle et Blandine
Masson ont enregistrés lors d'une visite.
…
partant du tout petit, arrivant au tout grand, ça
fait partie aussi des contes..
Théâtre:
travailler la forme et le sens apparaîtra, et le comique comme une
voie de connaissance…
seulement
Brigetoun est hors service, et au bout d'une petite heure, j'arrivais
mal à toucher ce qui, certainement, dépasse une critique de faits
trop connus (à part l'ambiguité qui fait qu'on est sensible à son
besoin d'amusement, de sortie hors de son monde..) et j'ai cédé au
besoin de l'antre, des pieds nus, de l'arrosage, d'un polar, du rien,
sauf la préparation laborieuse de ceci.
4 commentaires:
bonheur du matin, ce moment de festival encore
Laborieux ? cela pourtant coule de source!!
Travail d'artiste du grand Art Bravo
(Chereau plus tard... itou )
la photo des 3 pulls rouge dans la vitrine est géniale
ouah ! suis contente, l'aime bien
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