commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, juillet 29, 2015

Suivre trois petits buts dans ma ville et puis aller perdue dans une ville

température d'été aimable et vent juste un peu plus fort qu'un souvenir...
mettre en marche carcasse paresseuse, qui se prétend courbatue, charrier trois robes, quatre draps, sous ciel radieux, dans la lumière qui perce l'ombre des rues pour l'adoucir en haut des façades
le potier a récupéré et installé son établi et puis s'en est allé
les festivaliers sont remplacés par des paquets de mon âge, écouteur dans l'oreille, suivant des jeunes femmes qui brandissent de minuscules étendards et leur donnent des miettes d'histoire en parlant dans une petite boite
et, il n'y a plus trace d'affiche, sauf dans les petites rues que j'aime prendre.
Ma carte bleue est arrivée mais, j'aurais dû m'en douter, doit être refaite – ce qui demandera dix jours, ai pris un peu d'argent pour un marché et pour reconstituer la somme dépensée pour deux des concerts du tremplin jazz (juste deux parce que la Fnac ne voulait pas de chèque et que je n'avais pas assez de liquide sur moi pour davantage, ce qui est ma foi très bien ainsi...)
lourde, profonde sieste, aller jeter aux remparts un mois de bocaux de sauces et confitures, et deux grands sacs de papiers divers,
interroger crâne, et le risquer dans la lecture de la consigne donnée la semaine dernière par François Bon pour son atelier d'été, http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article4197 tenter d'y penser en arrosant, sortir une de ces photos des retours nocturnes que j'ai conservées parce que sont ratées, mais que ne les jette pas... et ne pas en tenir compte, préférer le jour... partir le long d'une rue avec plein d'idées en tête, qui ne sont pas venues au bout de mes doigts emportés par la rue, relire, grimacer, envoyer, et aller lire les contributions des participants (ce que me garde bien de faire auparavant, de crainte d'être dissuadée de me lancer)
aller perdu dans la ville
la rue devant soi comme une perspective sans fin, et il en est de même en se retournant, l'hésitation avant le choix, et puis avancer, continuer, interrogation se perdant au rythme des pas, au rythme des portes, des fenêtres, de la parenté entre les façades et de leurs différences, dans une absence de lumière, sous ciel lourd, juste à la limite de la menace, boursouflures rondes sous boursouflures grises, qui mangent la vigueur des rayons, la rue, les façades, et puis juste au début le trottinement d'un pigeon, et c'est de pouvoir le suivre sans trop freiner que se découvre la faiblesse, oiseau bourgeois en costume d'un roux raffiné, mais il s'est envolé, est parti, s'est posé sur une corniche, et plus rien que le souvenir de cette rencontre, et la pierre, le macadam, ce ciel tueur de lumière, ombre, vie, la petite fièvre qui vient s'installer dans le crâne, comme un commentaire, monotonie rompue par deux façades sombres, à gauche, trois façades sombres, quasi noires, à droite, comme des notes de musique, avant des teintes douces en dégradé d'ocre et de jaune et avec elles l'impression que vient du point où la perspective rapproche les deux lignes de fuite en angle aigu, là devant, une décoloration de l'air, une humidité imaginée, la certitude que le fleuve est là, certitude qui lutte contre la tentation de se retourner, la crainte de casser l'espoir - oui la fatigue et cet idiot désarroi justifient le mot espoir pour marquer l'issue possible – de casser l'espoir, donc, qui monte, en trouvant même sensation, alors continuer, raffermir pas vers cette idée d'humidité, un trou entre les maisons sur la droite, un arrêt, ce n'est qu'une impasse d'où sort un chien vers lequel tendre une main mais il s'en va trottant vers le fond, indifférent, ne voyant autre présence que son but, un peu plus loin, quand ne se distingue plus sa queue redressée, des branches qui dépassent d'un mur, et même une grappe de fleurs inconnues, toutes le sont de toute façon, ou presque, un sourire bref, et puis un malaise, un souvenir, déjà vues ces branches, ces fleurs, et d'ailleurs voilà de nouveau, une centaine ou un millier de pas plus loin, et juste à ce moment les tempes se mettent à battre, les deux façades sombres à gauche, les trois façades sombres à droite, presque noires, et la certitude qu'il ne peut y avoir d'issue que devant, ou derrière, et qu'il n'y en aura pas. 

3 commentaires:

arlette a dit…

Aime ton texte et je vais le garder pour relire tranquillou

Brigetoun a dit…

merci, mais si tu as le temps (nombreux et souvent plus complexes et riches) devrait aller faire un tour sur les autres textes en suivant le lien
http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article4197

jeandler a dit…

Les idées viennent en marchant.