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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, juillet 03, 2015

Vaquer un peu dans maison, préférer parler d'une maison


admirer avec un sourire la sagesse et l'esprit pratique des ouvriers qui travaillent dans la chaleur sur la tour-clocher de Saint-Agricol (avoir tout de même une pensée émue pour eux, pas un temps pour tailler la pierre dans leur atelier bricolé en bordure des fouilles ou maçonner dans le ciel incandescent)
vouloir me consacrer à l'antre, mais sombrer (ça promet) dans une profonde et délicieuse sieste, en émerger fort tard, un rien courbatue, âme coupable, finir d'éliminer les traces de salpêtre résultats de la fuite réparée en juin dans le cagibi de bains, passer un chiffon assez peu énergique sur les bois, repasser un poco, et, faute de me tenir promesse (l'antre n'en a pas vraiment besoin), pour les quelques héroïques fidèles qui fréquentent encore Paumée, leur suggérer, quand auront le temps, de faire de petites incursions dans la maison témoin http://www.maisonstemoin.fr un endroit assez foisonnant, dont je, dont on ne parle pas autant qu'il le faudrait.
Vous y trouverez
  • Christine Jeanney qui en a eu l'idée, qui a conçu le site et posé pour chacune des premières pièces une photo dont nous tenons ou non compte, et a mis sa malice intelligente dans certaines pièces
et puis, dans l'ordre d'apparition, mais il faudra, visiter les pièces pour les dénicher
  • Joachim Séné en promoteur, ou employé de, ou philosophe
  • Florence Trocmé qui a créé la boite aux lettres, et n'en est pas restée là
  • Piero Cohen-Hadria qui amène dans la maison le cinéma, des évocations, en harmonie (j'aime!)
  • Philippe Aigrain, visiteur philosophe, poète et rêveur
  • Christine Simon, visiteuse attentive
  • Daniel Hasselmann qui au début cherchait la porte, qui s'est installé dans un transat sur la terrasse etc..
  • Anne Savelli de passage dans le bureau
  • Jean-Yves Fick, passé rapidement pour un café et une visite des combles
  • Daniel Bourrion qui, entre autres choses (hautement conseillées), a créé la rubrique gravats
  • Thierry Beinstingel en visiteur attentionné et plein d'idées d'aménagement
  • Elizabeth Legros-Chapuis qui approche l'idée maison avant de se lancer, de revenir, de perdre les clés etc..
  • Christophe Grossi qui a créé la rubrique «dans les murs» pour y poser les passages d'un roman feuilletonné (fortement conseillé également, mais devrais le dire de tout ou presque)
  • Tristanmat qui a créé la rubrique «hors les murs» entre autres interventions, courtes observations précises, petites amorces d'histoires..
  • Pierre Ménard qui reprend, par séries, ses beaux billets (parmi mes préférés) sur http://www.liminaire.fr
  • Emmanuel de La Branche et «elle»
et vraiment, vous devriez vous promener de pièces en pièces pour découvrir surprises, textes amusants ou beaux ou les deux – et puis
  • Brigetoun ou Brigitte Célérier qui est intervenue six fois, je crois, souvent en réaction, surtout au début, à ce qu'elle venait de lire, prenant d'instinct un de ses rôles dans le passé, qui était de faire visiter (un peu ennuyeux, perte de temps, parfois amusant, et sans grand risque, si ce n'est que, comme j'assurerai la suite, je devais deviner non seulement si le logement leur plairait mais si eux conviendraient à la bonne entente, à l'harmonie de l'immeuble.)
et, narcissiquement, je reprends ma première et ma plus récente participation, en les séparant par deux photos des affiches rencontrées ce matin (pas encore très nombreuses sauf à quelques emplacements)
dans l'entrée – Regarder
Je la regarde cette femme qui regarde, et je vois à travers elle les petits manques, défaillances, ne l’aurais pas vu sans elle ce défaut dans le revêtement… décidément, c’est pas comme si le charme de cette boite à chaussures (suis méchante là mais c’est une vengeance, en être là, à persuader.. et puis c’est idiot, elle n’attend que des habitants, du goût, de la vie, cette maison… vais penser à elle comme à une toile blanche) comme si le charme de cette toile blanche, donc, suffisait à faire oublier les disgrâces, même les plus légères.. c’est peut-être une femme qui ne peut aimer une maison que si elle est parfaite, ou (oui elle a l’air sympathique) que si les disgrâces n’arrivent qu’en vivant les lieux et en deviennent chers.
. 
et zut il faut que je persuade enfin la direction de résilier le contrat d’entretien.. suis sure que dans le quartier on trouverait une femme pour passer tous les matins.
. 
 J’aime bien les visiteurs réservés, qui se taisent et observent, parce que j’ai toujours l’espoir – une illusion sans doute, mais il m’en faut – qu’ils commencent à se voir légitimement présents, qu’ils prennent possession de l’espace
.. bon l’espace justement, elle le balaie du regard, trop petit ? 

Il est temps que j’intervienne.. leur laisser la bride libre, surtout quand, comme elle, ils semblent allergiques à toute intervention, intrusion dans leur vision de leur corps, leur famille, leurs meubles dans ce vide.. mais les tenir, tout de même, les tenir

– Vous voyez…. 
Et puis, après la salle de bains et sa baignoire étrange, après la chambre qui ne doit pas être d'enfants, après une attente un jour de pluie dans la buanderie, après m'être enfermée sur le toit, dans le salon :
leurs murs
Je les vois regarder les murs, la porte fenêtre, et je vois leurs yeux perdre lentement de leur acuité
Je vois leur regard transformer ce qui est là
Je vois un désir de pierre qui s’efface avec regret, je vois du bois, je vois des couleurs tendres, je vois des gypseries (non là c’est moi qui pose des gypseries blanches sur un vert nyl ou un jaune légèrement ocré, et ajoute des vignes derrière les fenêtres, un pin, et là bas derrière un rocher une langue d’eau qui parle d’une crique), je vois une brillance et de grandes images
Je vois une tendresse, un accueil, un cocon familial
Je vois des sourires, une entente
Je vois un antre, de la musique, des discussions, orageuses ou non, des tâches communes
Je vois simplement la propreté, le neuf, je vois plus simplement des murs, des murs que l’on peut considérer comme siens, un logis, ce doux mot (si on oublie qu’il est appliqué un peu n’importe comment de nos jours)
et je me demande, pour ceux pour lesquels ces murs, ou leurs frères, ne resteront pas un rêve, ce qui résistera à l’usage
par la faute des murs, même si la construction ne présente pas de défaut de réalisation, ou par leur faute.
Ai dû faire fuir les quelques amis qui persistaient, là...
si la connexion est revenue (quatre heures de coupure dont une d'énervement en essayant de joindre un technicien)
Demain lecture des vases communicants de juillet, à ma mode simplifiée, Angèle Casanova étant indisponible
et puis, pour moi et pour qui voudra, mes notes sur le festival
avant de me reposer la question, que je crois à vrai dire réglée, de la survie de Paumée
(la connexion intermittente règlera peut-être la question, seconde coupure de deux heures)

3 commentaires:

arlette a dit…

Tous ces regards - papier qui se vendent et s'exposent hèlent le passant ...dialogues infinis, désirs de les suivre
Belle imagination qui titille

Gérard a dit…

..et chez toi ce sont toujours de bons papiers

Brigetoun a dit…

oh merci ! suis pourtant out maintenant - les amis s'étiolent, autres d'eux, sont trop occupés