admirer avec un sourire la
sagesse et l'esprit pratique des ouvriers qui travaillent dans la
chaleur sur la tour-clocher de Saint-Agricol (avoir tout de même une
pensée émue pour eux, pas un temps pour tailler la pierre dans leur
atelier bricolé en bordure des fouilles ou maçonner dans le ciel
incandescent)
vouloir me consacrer à
l'antre, mais sombrer (ça promet) dans une profonde et délicieuse
sieste, en émerger fort tard, un rien courbatue, âme coupable,
finir d'éliminer les traces de salpêtre résultats de la fuite
réparée en juin dans le cagibi de bains, passer un chiffon assez
peu énergique sur les bois, repasser un poco, et, faute de me tenir
promesse (l'antre n'en a pas vraiment besoin), pour les quelques
héroïques fidèles qui fréquentent encore Paumée, leur suggérer,
quand auront le temps, de faire de petites incursions dans la maison
témoin http://www.maisonstemoin.fr
un endroit assez foisonnant, dont je, dont on ne parle pas autant qu'il le faudrait.
Vous y trouverez
- Christine Jeanney qui en a eu l'idée, qui a conçu le site et posé pour chacune des premières pièces une photo dont nous tenons ou non compte, et a mis sa malice intelligente dans certaines pièces
et puis, dans l'ordre
d'apparition, mais il faudra, visiter les pièces pour les dénicher
- Joachim Séné en promoteur, ou employé de, ou philosophe
- Florence Trocmé qui a créé la boite aux lettres, et n'en est pas restée là
- Piero Cohen-Hadria qui amène dans la maison le cinéma, des évocations, en harmonie (j'aime!)
- Philippe Aigrain, visiteur philosophe, poète et rêveur
- Christine Simon, visiteuse attentive
- Daniel Hasselmann qui au début cherchait la porte, qui s'est installé dans un transat sur la terrasse etc..
- Anne Savelli de passage dans le bureau
- Jean-Yves Fick, passé rapidement pour un café et une visite des combles
- Daniel Bourrion qui, entre autres choses (hautement conseillées), a créé la rubrique gravats
- Thierry Beinstingel en visiteur attentionné et plein d'idées d'aménagement
- Elizabeth Legros-Chapuis qui approche l'idée maison avant de se lancer, de revenir, de perdre les clés etc..
- Christophe Grossi qui a créé la rubrique «dans les murs» pour y poser les passages d'un roman feuilletonné (fortement conseillé également, mais devrais le dire de tout ou presque)
- Tristanmat qui a créé la rubrique «hors les murs» entre autres interventions, courtes observations précises, petites amorces d'histoires..
- Pierre Ménard qui reprend, par séries, ses beaux billets (parmi mes préférés) sur http://www.liminaire.fr
- Emmanuel de La Branche et «elle»
et
vraiment, vous devriez vous promener de pièces en pièces pour
découvrir surprises, textes amusants ou beaux ou les deux – et
puis
- Brigetoun ou Brigitte Célérier qui est intervenue six fois, je crois, souvent en réaction, surtout au début, à ce qu'elle venait de lire, prenant d'instinct un de ses rôles dans le passé, qui était de faire visiter (un peu ennuyeux, perte de temps, parfois amusant, et sans grand risque, si ce n'est que, comme j'assurerai la suite, je devais deviner non seulement si le logement leur plairait mais si eux conviendraient à la bonne entente, à l'harmonie de l'immeuble.)
et, narcissiquement, je
reprends ma première et ma plus récente participation, en les
séparant par deux photos des affiches rencontrées ce matin (pas
encore très nombreuses sauf à quelques emplacements)
dans l'entrée
– Regarder
Je la regarde cette femme
qui regarde, et je vois à travers elle les petits manques,
défaillances, ne l’aurais pas vu sans elle ce défaut dans le
revêtement… décidément, c’est pas comme si le charme de cette
boite à chaussures (suis méchante là mais c’est une vengeance,
en être là, à persuader.. et puis c’est idiot, elle n’attend
que des habitants, du goût, de la vie, cette maison… vais penser à
elle comme à une toile blanche) comme si le charme de cette toile
blanche, donc, suffisait à faire oublier les disgrâces, même les
plus légères.. c’est peut-être une femme qui ne peut aimer une
maison que si elle est parfaite, ou (oui elle a l’air sympathique)
que si les disgrâces n’arrivent qu’en vivant les lieux et en
deviennent chers.
.
et zut il faut que je persuade enfin la direction de résilier le contrat d’entretien.. suis sure que dans le quartier on trouverait une femme pour passer tous les matins. .
J’aime bien les visiteurs réservés, qui se taisent et observent, parce que j’ai toujours l’espoir – une illusion sans doute, mais il m’en faut – qu’ils commencent à se voir légitimement présents, qu’ils prennent possession de l’espace .. bon l’espace justement, elle le balaie du regard, trop petit ?
Il est temps que j’intervienne.. leur laisser la bride libre, surtout quand, comme elle, ils semblent allergiques à toute intervention, intrusion dans leur vision de leur corps, leur famille, leurs meubles dans ce vide.. mais les tenir, tout de même, les tenir
– Vous voyez….
et zut il faut que je persuade enfin la direction de résilier le contrat d’entretien.. suis sure que dans le quartier on trouverait une femme pour passer tous les matins. .
J’aime bien les visiteurs réservés, qui se taisent et observent, parce que j’ai toujours l’espoir – une illusion sans doute, mais il m’en faut – qu’ils commencent à se voir légitimement présents, qu’ils prennent possession de l’espace .. bon l’espace justement, elle le balaie du regard, trop petit ?
Il est temps que j’intervienne.. leur laisser la bride libre, surtout quand, comme elle, ils semblent allergiques à toute intervention, intrusion dans leur vision de leur corps, leur famille, leurs meubles dans ce vide.. mais les tenir, tout de même, les tenir
– Vous voyez….
Et puis, après la salle
de bains et sa baignoire étrange, après la chambre qui ne doit pas
être d'enfants, après une attente un jour de pluie dans la
buanderie, après m'être enfermée sur le toit, dans le salon :
leurs murs
Je les vois regarder les
murs, la porte fenêtre, et je vois leurs yeux perdre lentement de
leur acuité
Je vois leur regard
transformer ce qui est là
Je vois un désir de
pierre qui s’efface avec regret, je vois du bois, je vois des
couleurs tendres, je vois des gypseries (non là c’est moi qui pose
des gypseries blanches sur un vert nyl ou un jaune légèrement ocré,
et ajoute des vignes derrière les fenêtres, un pin, et là bas
derrière un rocher une langue d’eau qui parle d’une crique), je
vois une brillance et de grandes images
Je vois une tendresse, un
accueil, un cocon familial
Je vois des sourires, une
entente
Je vois un antre, de la
musique, des discussions, orageuses ou non, des tâches communes
Je vois simplement la
propreté, le neuf, je vois plus simplement des murs, des murs que
l’on peut considérer comme siens, un logis, ce doux mot (si on
oublie qu’il est appliqué un peu n’importe comment de nos jours)
et je me demande, pour
ceux pour lesquels ces murs, ou leurs frères, ne resteront pas un
rêve, ce qui résistera à l’usage
par la faute des murs,
même si la construction ne présente pas de défaut de réalisation,
ou par leur faute.
Ai dû faire fuir les
quelques amis qui persistaient, là...
si la connexion est
revenue (quatre heures de coupure dont une d'énervement en essayant
de joindre un technicien)
Demain lecture des
vases communicants de juillet, à ma mode simplifiée, Angèle
Casanova étant indisponible
et puis, pour moi et
pour qui voudra, mes notes sur le festival
avant de me reposer la
question, que je crois à vrai dire réglée, de la survie de Paumée
(la connexion intermittente règlera peut-être la question, seconde coupure de deux heures)
(la connexion intermittente règlera peut-être la question, seconde coupure de deux heures)
3 commentaires:
Tous ces regards - papier qui se vendent et s'exposent hèlent le passant ...dialogues infinis, désirs de les suivre
Belle imagination qui titille
..et chez toi ce sont toujours de bons papiers
oh merci ! suis pourtant out maintenant - les amis s'étiolent, autres d'eux, sont trop occupés
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