M'en suis allée, dans
l'air doux et la lumière qui argentait les pierres, vers la banque
me séparer de ma nouvelle carte bleue (la banque ayant gardé le
numéro de la précédente, les robots internet refusent de tenir
compte de la nouvelle date et des nouveaux chiffres du verso et
rejettent mes règlements) – ne me reste plus qu'à m'en passer
pendant une quinzaine de jours.
Rentrée guillerette,
cuisine, arrivée vers une heure de l'imprimé de constat de dégât
des eaux à faire signer par mon voisin antiquaire... devais être
vraiment troublée par ses dégâts, suis sortie impulsivement, l'ai
vu assis devant sa boutique, il s'est excusé pour sa mauvaise
humeur, m'a bien certifié que je n'étais pas coupable, a refusé de
remplir le constat parce que «pas la peine», et je me suis
retournée pour grimper retrouver la casserole sous laquelle je
venais d'allumer ma plaque..
Là je me suis injuriée,
avec le sourire, parce que, ben, elle s'était fermée et que, pour
la première fois de ma vie, j'étais sortie sans clé. Les fenêtres
du deuxième et dernier étage ouvertes, un chat qui passait son
museau et me regardait... mais des coups de sonnette dans le vide.
Attente sur le trottoir ensoleillé, sourire avec conviction, penser
à la plaque rouge, super rouge, aux suites possibles.
L'antiquaire n'avait pas
sa clé et devait aller voir un client.. Il m'a fallu une heure et
demi (suis vraiment devenue une petite vieille oisive) pour penser
serrurier. Le cafetier a refusé de téléphoner pour moi (nous ne
nous aimons pas), j'ai attendu encore un peu et puis me suis décidée
à me risquer vers la courtoisie opulente de l'hôtel d'Europe :
sourire, coup de téléphone, offre d'un siège dans le jardin, que
j'ai refusé discrètement, et un peu avant trois heures un serrurier
aimable, quelques minutes, un bon gros chèque, une casserole irrécupérable, une plaque en bon état.. éplucher nouveaux légumes
etc... en continuant à me traiter de tous les noms mais avec un
sourire maintenant serein.
Petite sieste, nettoyage
cour, pas de courage pour repassage, entendre en fin d'après midi
petit brouhaha.. parce que la ville commémorait le 25 août 1944,
jour de sa libération, avec un défilé de véhicules militaires et
de figurants dans l'après-midi, un regroupement sur les allées de
l'Oulle,
et, à 21 heures - là je suis sortie des remparts pour voir -, un défilé (avec musiciens de
jazz) en début de nuit entre le parking et Le pont
(et mon appareil faisant des siennes, l'éclairage et la vitesse n'arrangeant rien, j'ai gardé, par faiblesse, une photo sur quatre - disons que ce sont des fantômes)
une petite demie heure
pour écouter, en les suivant de place en place, le jazz de ces américains au joli accent fleurant
l'ail,
un lent fleuve de
familles, couples, photographes et enfants émerveillés, venant compléter l'occupation de l'herbe,
et un feu d'artifice
nettement plus beau que ce que j'en ai gardé (une sur six là, et
j'ai surtout ouvert le bec aux plus beaux moments) avec une bande son
curieuse, qu'en tâtonnant je qualifierais de populo-déstructurée
sans espoir d'être comprise.
10 commentaires:
Quelle journée !
Je trouve que votre antiquaire aurait pu penser à appeler un serrurier d'emblée, après tout ceci est arrivé en raison de sa mauvaise humeur.
Enfin elle s'est tout de même achevée en feu d'artifices.
Espérons qu'aujourd'hui sera plus serein...
et de ma stupidité, surtout
Vous avez donc été libérée à tous les sens du terme !
ouai, j'étais liée dehors
Et avec tout ça ... le stress en prime!! Feux d'artifices
Bravo ! décidément tu es assez exceptionnelle!!!!!
oh que non !
nous avons tous nos moments d'étourderie (je me console)
L'informatique
pour un progrès, c'est un progrès...
plutôt consolant de penser qu'il arrive aux robots de manquer d'intelligence
Pas très sympas l'antiquaire et le cafetier, heureusement que les dégâts se limitent à une casserole...
Journée mémorable...un feu d'artifice d'incidents.
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