Bon, notre marronnier de
fin d'été n'en est pas un, il a nom vigne, d'où vendanges, ban,
avec, cette année, pour ses 20 ans, deux modifications : il se
déroule sur deux jours, les 29 et 30 août, et il n'est curieusement
pas annoncé sur le site officiel de la mairie (qui se limite à la
fête des foins et à la fête des associations, la semaine
prochaine, fêtes qu'elle organise ou co-organise)
La messe vigneronne et le
défilé des confréries n'auront lieu que dimanche, avant un grand
pic nique et des animations sur le rocher des Doms.
Pour samedi, on se bornait
à ce qui me tentait le plus, en tant que spectatrice... un marché
gourmand aux Doms, suivi de la proclamation du Ban, de la pressée,
d'une dégustation et d'un bal.
Comme suis amatrice de
rites, j'en avais envie... même si, en fait pour le marché gourmand
j'avais pris les devants,
en partant, le matin, sur
les dalles éblouies de soleil, faire mon petit marché aux Halles.
Retour, solide déjeuner,
sieste, boire le peu de soleil qui descend maintenant dans ma cour,
thé, et, en fin d'après midi, suis montée rejoindre mes
concitoyens,
pour me trouver bloquée
devant les grilles, attendant baignée de chaleur sous ceux qui
attendaient au dessus de nous bloquée devant Notre Dame des Doms
voyant passer les
compagnons des Côtes du Rhône, et les membres des confréries, leur costume sous le bras, un peu
perplexe par la rigidité de cette organisation
et franchement énervée
en constatant que, la grille enfin ouverte, une seule rampe était
autorisée au peuple transformé en troupeau - restais sur le côté,
hésitais à redescendre, continuais, pour constater qu'un tiers
environ de la vigne a été replantée,
que la presse attendait, à
côté de cageots de raisin (d'une des vignes célébrées,
certainement pas de celle du Pape) et de la carriole,
que le marché gourmand se
bornait à quatre stands, les belles tartes en bande, du fois gras
(pas très local ?), des huitres et l'habituel stand sympathique qui
débite brouillades à la truffe ou parts de coulommiers fourré de
lamelles de truffe, alors que l'on buttait partout sur des tables (en
fait les compagnons assuraient contre tickets à acheter aux stands
de vente du vin le service de trois menus plus ou moins copieux) - et
j'étais une Brigetoun dépitée, en recherche d'un brin d'esprit
festif.
Mais, comme suis têtue,
me suis installée devant la presse, décidée à partir dès la
pressée, une demi-heure plus tard (ce fut nettement plus long) et
peu à peu, en suivant les souriantes séances de pose,
en écoutant les blagues
échangées entre les trois habituels vignerons et la génération
précédente, en commentant avec mes voisins l'installation, et puis
l'ambiance,
en prenant d’innombrables
photos (la plupart jetées, doublons de doublons de doublons) et en
faisant des péchés d'envie devant des appareils dont ne saurais que
faire
en ironisant doucement sur
les discours, tout en guettant les quelques misérables gouttes qui
tombaient avec parcimonie dans le seau, en plaisantant pendant la
proclamation du ban en plusieurs langues, parce qu'on avait perdu les
aboyeurs, ou qu'ils avaient perdu leur texte, ai senti ma bonne
humeur revenir
avant que le jus se décide
à couler, bonne humeur qui m'a aidée à rester ferme dans la
bousculade qui s'est jetée vers nous jusqu'à obtenir mon petit
verre de jus, si sucré qu'était délice, presque enivrant à mon
échelle...
et que suis revenue vers
le groupe le plus serré de tables pour acheter, comme chaque année,
et comme chaque année trouver cela modérément réussi comme
mariage de saveurs, un bout de coulommiers mangé en me faisant une
petite place parmi ceux qui avaient opté pour la dégustation debout
devant la vue
et puis suis redescendue,
avec la lumière, croisant ceux qui venaient dîner et danser.
5 commentaires:
Toujours aussi agréable ce rite et tes photos( pas besoin de gros engins) sans oublier les chapeaux!!
Merci à toi
et grand merci à toi pour ton soutien sans faille !
Il me semblait bien qu'il n'y avait pas de la vigne qu'à Montmartre !
une vigne plantée il y a une vingtaine d'année à mi-côte du rocher au dessus du Rhône, quand a été fondé le Ban des vendanges pour faire la promotion d'Avignon et des <côtes du Rhône, et c'était son raisin qui, en principe était pressé
On a dû la supprimer pour des travaux, l'année dernière elle n'existait plus, là on vient de la replanter sur un quart de la surface et ce n'est toujours pas son raisin mais celui d'une des vignes des environs qui a été pressé...
çà ressemble aux vendanges à l'ancienne à laquelle j'ai assisté dans le Bourgueillois. Intéressant ton reportage /photos.
Enregistrer un commentaire