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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, septembre 20, 2015

Négliger le ridicule, revenir et pour le patrimoine se borner à une utopie en chemin

Paumée, je sais, j'avais décidé que tu resterais fermé. Que, si l'envie me venait de revenir occuper un petit coin d'internet ce serait dans un nouveau cadre. Mais voilà, suis incurable et depuis deux ou trois jours l'envie me revenait (peut-être sans que la publication quotidienne soit une obligation) et je t'ai inventé des petits frères (le plus abouti avait nom opus incertum mais bof ! Sans te comparer avec une paire de pantoufles – d'ailleurs je n'aime pas ça – je préfère me retrouver dans ton espace, m'est confortable, sécurisant.

Alors ma foi je te reviens... si c'est ridicule, j'y suis habituée.. aimais même cela en ma jeunesse, dans le souci d'être vue. Et me suis couchée hier décidée à m'en aller vers plusieurs endroits ouverts dans la ville au nom du patrimoine, un peu plus excitants que ceux qu'aime et connais, avec dans mon sac un appareil photo, d'où, quel que soit l'intérêt pour autre que moi de la récolte, l'évidence de les poser ici.
Réveil douloureux, renoncement, et puis les nausées s'espaçant peu à peu, m'en suis allée vers l'ancien tri postal, ce lieu qui a déjà depuis plusieurs années une belle vie, projets, efforts, espoirs se mariant, tentant de se combiner, tentant d'advenir, de devenir possible, friche encore en cours, et que j'avais découvert la veille, me plongeant, sans sauter un mot, une photo, un rapport, dans le site regroupant le projet (assez ancien pour être avancé, encore fragile : trouver financement pour l'achat du foncier, même si Réseau Ferré de France est extrêmement modéré dans sa demande, arriver à faire fonctionner les diverses organisations, déterminer le statut etc.. si vous le désirez jetez un coup d'oeil à partir de la colonne de droite pour suivre l'évolution du projet et les différents articles pour les spectacles, repas, concerts, réunions, arrivées d'associations, résidences, vente aux enchères etc. qui constituent le passé déjà assez riche de ce qui voudrait ne pas rester utopie et que j'aurais peut-être suivi si je lisais un peu plus la presse locale) http://tripostal.over-blog.com (et bien entendu, au risque de submerger les quelques vaillants fidèles qui retrouveraient le chemin de Paumée, malgré ce que j'écoutais, ce que je disais, et l'intérêt que j'y prenais, trop de photos ai prises)
Négliger l'Oratoire, Calvet, le musée Requiem, la collection Lambert qui attendaient leurs visiteurs, franchir les remparts..
Quelques pas et, derrière le Grand Hôtel, en arriver à ce qui fut le tri postal, derrière les voies, au bout des quais.. (terrain de 66 370 m2, dans le secteur protégé par les Monuments historiques – bâtiment sur trois niveaux, trois plateaux de neuf cents mètres carré chacun, hauteur sous plafond de cinq mètres), la cour et une partie du rez de chaussée étant occupée depuis une dizaine d'années par le CASA (collectif d'association des sans-abris) après plusieurs autres implantations, qui y a créé la villa Médicis lieu d'hébergement mais aussi de rencontres
Les personnes ayant des pratiques addictives (alcool et produits divers) sont acceptées, ce qui induit une possibilité (inscrite dans la charte, donc parlée et discutée) de consommation individuelle (sans prosélytisme et compatible avec la vie du groupe). Cette action, qui dans un premier temps revêt un caractère expérimental, ne se situe pas seulement sur le registre de l’insertion, mais se veut davantage un espace communautaire porteur, évolutif, s’autorégulant en fonction des rythmes et désirs de ses occupants. En dehors du simple fait d’y trouver chaleur et stabilité, la Villa Médicis est un espace d’initiative, faisant appel à l’inventivité et projets de chacun, à la recherche d’un équilibre pour vivre et agir 
qui a rejoint le HAS (Habitat alternatif social de Marseille)
Entrer dans la cour, en passant entre le bâtiment du tri et la cabane qu'a installé, au moment de son étude de faisabilité en 2014, étude financée par l'ANAH et la ville d'Avignon (le rapport remis le 24 avril 2015 http://www.perou-paris.org/pdf/Actions/FaireLeTri_PEROU-NAC_avril2015), l'équipe constituée par le NAC (notre atelier commun) et le PEROU (pôle d'exploration des ressources urbaines) 
et retrouver les quelques personnes désireuses de suivre les explications de deux responsables, auprès de la cuisine en plein air, équipée à partir d'éléments et meubles (des sièges aussi, de différents modèles, et en très bon état) récupérés à Marcoule lors d'un des réaménagements par le CEA (ils sont partagés entre le plaisir de l'aubaine et l'indignation de voir jeter aussi facilement des équipements), écouter les échanges en promenant mes yeux…
et puis visiter, avant d'aborder le bâtiment du tri, qui est surtout à l'état de promesse, l'accueil de nuit (pour une douzaine de personnes) installé dans des algecos libérés par le CASA
gravir moi aussi je vous aime et pénétrer, accueillis par l'un des panneaux de Joris Brantuas, artiste en résidence, dans l'impressionnant espace du rez-de chaussée (projet : un atelier/bidouille de création et fabrication, bricolage, artistes, etc.. se prolongeant dans la cour, la plateforme CASA/HAS et, au fond la cité des bébés une crèche accueillant un tiers d'enfants handicapés)
et visiter, dans un angle, le musée des sans abris qui s'y est installé, avec de mini-installations regroupant un ou plusieurs objets choisis par un sans-abri et le texte qu'ils lui ont inspiré, 
comme, entre autres, cette assiette, son contenu et le texte de Denis
et ce petit animal rose foncé choisi par Janine et son petit texte intitulé Hippopotame rose
Je suis une petite hippopotame rose,
toute douce.
J'ai été offerte à Cléo par une copine de galère
partie vers d'autres horizons.
Peut-être un peu plus roses.
Je représente la tendresse, la douceur, dont chacun et chacune a besoin.
Dans ce monde de brutes, de la rue.
Monter vers le superbe et lumineux espace du 1er étage où avaient lieu l'ouverture des sacs postaux débarqués du train et le tri du courrier
Il est prévu un grand espace pour des spectacles mais pas uniquement, et une zone de bureaux pour les associations. Bureaux qui sont déjà pour certains installés dans des petits espaces bricolés, le fond étant occupé par l'entreposage de matériel et mobilier divers et, provisoirement, par le travail d'une jeune plasticienne qui manquait de place.
De nouveau l'escalier, vers le deuxième étage,
qui, étant celui des bureaux, est déjà cloisonné, et dont la hauteur est réduite par un faux-plafond, en partie déposé pour une mise hors d'eau urgente
Brigetoun s'est faite frémissante, arpentant ce qui doit devenir des logements, des idées venant, se modifiant, partant, floues, comme l'est encore le projet qui est en partie conditionné par la source des financements à trouver (la mairie ne pourra financer le gros chantier d'aménagement... son soutien est actuellement enthousiasmement moral, et elle n'envisage pas – à leur grand regret – de trouver, au moins pour le moment, la beaucoup plus modeste somme demandée par Réseaux ferrés de France pour acquérir le bâtiment)
Plaisir du balcon, de la vue sur les voies (hé oui)
et passer dans la cabane pour m'inscrire afin d'être avertie des activités et, d'éventuellement, dans la mesure de mes forces, être petite main quand le pourrais.
Retour, plaisanteries avec vendeuses de Cotelac, déjeuner rapide avec des projets de conférence et lecture pour l'après-midi, projets lâchement abandonnés pour que carcasse en finisse avec son caprice.
Paumée, je te promets, sincèrement pour le moment, d'être moins prolixe si je continue.


14 commentaires:

Anonyme a dit…

nous aussi on vous aime

Brigetoun a dit…

MERCI

Marie-christine Grimard a dit…

Grand merci pour ce retour !

roma a dit…

welcome !
"se voir récidiver sans fin, cela vous rempli d'aise" (Molloy)

tanette2 a dit…

Plaisir de pouvoir te relire. Article très intéressant. Merci.

Dominique Hasselmann a dit…

On s'y attendait quand même...

Finalement, l'abandon du tri postal créée de l'art. La lettre n'est pas morte !

Brigetoun a dit…

j'avais suivi les déboires de CASA à la recherche d'un lieu il y a dix ans, mais suis passée à côté de cet endroit qui regroupe sous leur égide les amateurs de récupération alimentaire, une fanfare d'amateurs assidus, un atelier de réparation de vélo, des utopistes de tous poils
vais tenter de suivre un peu, faute de pouvoir être utile

Le vent qui souffle a dit…

Magnifique!

lanlanhue a dit…

ah quelle belle surprise de vous relire à nouveau !

Brigetoun a dit…

merci pour eux

arlette a dit…

Je venais tous les jours ....MERVEILLE de te retrouver
Espace ami pour les ...utopistes bel article Merci

jeandler a dit…

Une remontée en apnée.
Oui, on retient son souffle pour atteindre les hauts-fonds.

Unknown a dit…

merci
Bon Jour du retour
mh

Gérard a dit…

Pour ton retour tu n'as pas fait semblant