Matin qui parlait automne
– ciel blanc me surmontant de très haut, sans menace – petites
herbes commençant à se flétrir, pierres pleurant d'humidité
en passant devant Calvet,
ai aperçu à travers la grille, de trop loin, les
prieuses de
Marc Nucera (Noves) http://marc-nucera.fr
(ai trouvé une photo de meilleure qualité sur le site du Parcours
de l'art) mais comme pour tous les autres
participants ou presque, si vous avez du temps, vous conseille de vous
balader sur son site, pour apprendre que Lorsqu’il
était ouvrier agricole et se distinguait déjà par son habileté et
le soin minutieux qu’il apportait à son travail, Marc Nucera
ramenait de ses chantiers de gros blocs de bois, prélevés sur les
troncs qu’il avait travaillés tout le jour durant. Ces cœurs
d’arbres, il les empilait chez lui, sans trop savoir pourquoi....
etc.. pour
découvrir surtout son oeuvre, aimer ou non selon les cas, en
fonction des lieux, des commandes, et si êtes comme moi ne jamais
trouver cela sans intérêt.
Et
puis, un peu avant dix sept heures, sous un ciel et dans une
température qui se souvenaient de l'été (moi toujours décalée
j'avais achevé ou presque ma mue hivernale, mais riais
intérieurement de plaisir) suis partie vers la place des Corps
Saints, les tables qui commençaient à se garnir de lycéens, et la
petite chapelle Saint Michel
où
Isabelle Marcelin (Aubrac) http://www.isabellemarcelin.com
expose ses buissons rouges (plâtre sur armature métallique)
ses
silhouettes, grandes fourchettes inutilisables, en latex encré sur
tissu, et de petites encres savoureuses
c’est en fermant les
yeux que les images souvenirs tracent leurs lignes sur le papier. Et
ces formes organiques, anatomiques sont devenues elles aussi des
chimères qui se développent en empruntant la grammaire du végétal.
(Didier Payen)
et
puis, longer la chapelle, un peu de ce qui reste du couvent des
Célestins et pénétrer dans l'église où se tient une des deux
grandes expositions.
En entrant, avoir les yeux
attiré vers une des chapelles de l'abside et une biche dressée dans
une trainée rouge, puis, en avançant, par un entrelac doré
émergeant derrière une pile dans l'élargissement du bas côté,
longer le mur s'ouvrant sur la nef,
s'arrêter un moment devant une vidéo un bateau ivre d'Olivier
Grossetête (des extraits sur
http://documentsdartistes.org/artistes/grossetete/repro.html),
une des trois prêtées par le FRAC
comme,
dans une des chapelles du fond, la série des courtes scènes de
confection d'un couscous (merveille de ces mains s'activant) de
Fakhir Ymane http://documentsdartistes.org/artistes/fakhir/repro9.html
en
avançant, l'entrelac de Karine Debouzie (Avignon) http://mouture.fr
je travaille depuis plus de dix ans avec le latex de
manière détournée. Se sont ajoutées à ce vocabulaire qui a trait
à l'organique des expérimentations de matières éloignées de leur
utilisation première : tissu, bande-son magnétique, mousse
polyuréthane, tuyaux PVC, drain agricole... Ce travail questionne le
positionnement de l'être humain face à son environnement, sa façon
d'être au monde et aussi face à l'Autre. (figure
aussi dans d'autres lieux)
et
arriver à la chapelle aperçue en entrant, à Ce
ne sera pas toi une
installation de Pierre Sgamma (l'Isle sur Sorgue)
http://pierresgamma.com
inspirée
d'une histoire d'amour et de comptine (plouf-plouf pour choisir un
joueur en éliminant successivement les autres), où la biche est le
symbole de la naïveté, de la pureté, de la douceur, de la féminité
et du manque de maturité (pas moi qui le dit), les flèches sont le
refus qui nous tuent ou nous font grandir pour dépasser les
souffrances, les roses sont l'amour qui s'enracine profondément dans
le corps et l'âme – elles sont douze comme les mois, comme le
temps qu'il faut pour naître, grandir, vieillir et mourir – les os
d'or sont ce à quoi l'on doit mourir... (résumé du cartel affiché
dans la chapelle)
Dans
le choeur perdre ses yeux dans la broderie blanche de the
tree of life installation
textile de Rieko Koga (Paris) qui expose aussi au Cloître Saint
Louis) http://www.riekokoga.fr
pour deviner l'envolée des fenêtres
Dans
la nef, s'interroger un moment sur les formes assez décoratives de
Pepijn Lambermont dont j'ai manqué la performance (dimanche),
apercevoir, comme un appel, deux formes blanches par l'arcade ouvrant
sur la chapelle baroque,
aimer
les oliveraies d'Anna Baranek (Aigues-mortes)
http://www.annabaranek.eu
(une jolie vidéo de son travail au Château d'Espéran avec des
classes)
s'arrêter
un moment devant trance dynamic
de Pepijn Lambermont (Maastricht et Paris)
http://www.pepijnlambermont.com
et la petite vidéo d'une performance
et
puis glisser vers le bas-côté, la chapelle sombre où sont exposés
les grands fusains (que j'ai massacrés) de Danielle Desnoues
(Villeneuve sur Yonne)
http://danielle.desnoues.over-blog.com/fusain.html
(site malheureusement très pollué par des fenêtres commerciales)
l'ombre une autre
lumière
A travers une économie
de moyens (fusain sur papier recyclé, marouflé sur toile) je tente
de rendre visible l'espace poétique présent dans la réalité qui
nous entoure..
avant
la chapelle baroque et les loups blancs de Pierre Sgamma
http://pierresgamma.com/albumphoto3/index.html
suivis
d'un diaporama de belles photos de Marie Mons (Paris)
http://www.mariemons.fr
Tipology http://www.mariemons.fr/Typology
(on peut y reconstituer le diaporama ou du moins voir les photos qui
y figurent)
sur le
site du Parcours … ces escarpements semblent pris sur le vif,
tout prêts à s'ébouler. Mis en abyme, ils captent et restituent la
puissance vertigineuse de la montagne dans ce qu'elle a de plus
abrupt, saisissant et sublime
et
d'une grande toile, des arcades, d'Anna Baranek.
Revenir
vers la sortie
et là,
dans le coin, à côté de la porte, retrouver une dernière fois
Pierre Sgamma
avec
une série de petites oeuvres http://pierresgamma.com
la
tribu, couples, cavalier, fantômes..
Le vaste et énigmatique
royaume de Pierre Sgamma, est une bouleversante plongée dans le
chaos des émotions, un travail de fouilles, soigné, réfléchi,
d'une extrême sensibilité, aux confins parfois de l'insoutenable,
mais où l'humour, toujours, vient soulager l'onde ravageuse et nous
rappeler cette urgence à vivre... avec nos nœuds en talismans.
5 commentaires:
Grand merci pour ce reportage qui me permet de découvrir des artistes et leurs oeuvres.
Beau parcours et intéressant de constater les liens ,grillages enroulements , toute une symbolique d'une créativité qui va au - delà de la matière ainsi que les animaux - humains Magnifique biche qui laisse à penser ...
Merci Chère Brigitte pour ce parcours détaillé , ne sais si je pourrais y aller
Chapelle, cloître... (pas encore de cathédrale) : mais que ferait-on sans ces lieux d'exposition - hors Corpus Christi... ?
on en a tant qu'il y en a encore qui servent de restaurant, d'habitation, de théâtre mais aussi de garage
ouf...46 photos, certaines œuvres en valent la peine.
Enregistrer un commentaire