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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, octobre 16, 2015

toujours le cloître Saint Louis

Jeudi, ciel clair la plupart du temps avec quelques nuages et une petite averse dans l'après-midi, froid s'installant... Brigetoun s'est faite petite vieille cloîtrée,
rangement, repassage, lutte avec sol, balayage de la cour, grattage des cadeaux des pigeons jusqu'à me retrouver cassée en deux, main plaquée sur le dos, un peu sous la taille... et continuer le jour entre discussion du budget assaisonnée de tri de photos prises au Cloître Saint Louis et parcours à la suite des pérégrinations de Charles Dickens, le voyageur sans commerce
Le petit oiseau et moi nous étions séparés aux environs de quatre heures du matin, lorsqu'il était descendu à Arras, où il était attendu à la gare par deux chapeaux ecclésiastiques, ayant un aspect ornithologique tout à fait adapté et l'air de corbeaux. 
Or donc, pour continuer avec mon incursion, mercredi, dans le Parcours de l'art, au premier étage du cloître Saint Louis, ai retrouvé, au début de la grande salle, le travail de Christine Tchouhadjian, déjà rencontré au Centre Européen de Poésie http://brigetoun.blogspot.fr/2015/10/pour-les-yeux-et-les-oreilles.html
avec ses colonnes de papiers en écorce, ou ses souches feuilletées de mots
mais aussi des cocons, pressés jusqu'à devenir presque unicolores, plantés sur des branches 
Plus loin, dans la salle, les yeux rencontrent, avec un recul instinctif mâtiné de curiosité, un grand cône noir, comme un tas de poussière de charbon et débris
et, bien entendu, me suis approchée, le refus heurté s'effaçant devant la douceur légèrement comique de cette forme, me suis penchée, ai vu un entrelacs de minuscules lanières, me semblait-il, un peu ternes, mais si pressées que donnaient l'impression d'une surface grenue, vernissée, un fouet de lanière émergeant près du sommet, comme une écharpe barbare jetée sur une épaule, et puis ces pieds qui émergeaient et la petite note rose des ongles.
Aller vers le mur, chercher, trouver un cartouche qui dit Céline Cadaureille, Fantôme, cuir bois et pieds moulés 
et là, contre le mur, entre les fenêtres, il y avait une série de petites sellettes portant des formes arrondies, vaguement sensuelles, des idées de seins, de ventres, piquées de cabochons, enserrés de lanières comme des bondages, piquées d'épingles comme un chignon, déformées par des pinces à linge que je retrouve sur son site http://www.celinecadaureille.fr/oeuvre/je-taimemoi-non-plus/ avec cette légende
Série en faïence tournée, rassemblant des gestes d’une tendre cruauté et présentant divers accessoires. Parodies et pratiques SM sur vases et pots de potier.
et, dans les textes de critique reproduits
L’alliance de matériaux contradictoires dans leur nature et leur aspect confère à l’objet un caractère ambigu, oscillant entre la chaleur des entrailles et l’inertie de la sculpture, entre l’offrande d’un corps s’ouvrant dans son organicité et l’agressivité de sa défense. (Michel Métayer) ou Refusant tout effet de sublimation – ce qui n’empêche pas l’impeccabilité – l’artiste crée une œuvre de défi et de challenge constant face aux lois des hommes. L’artiste ne leur fait pas de cadeaux. Elle se sert de l’art et de l’humour contre la mort et le drame. (Jean-Paul Gavard-Perret)
En face, sur le mur qui sépare la salle du couloir, entre les arcades, se succèdent les belles photos (dont j'ai totalement loupé la capture, les cadrant à la va comme je te pousse, faute de regarder ce que faisait mon appareil)
de Françoise Hillemand (Paris) http://www.fh-photographie.com (me suis promenée dans sa galerie d'où une vague envie, que réaliserai peut-être, d'aller voir ses photos de voyage exposées à la librairie-salon de thé «l'Ami Voyage... en Compagnie» mais pour une raison inconnue l'endroit m'a toujours intimidée)
Sur le catalogue … exprimer le souvenir d'un paradis, la nostalgie de l'avoir quitté. Arraché à un moment de bonheur, on repense avec mélancolie à ces doux instants qui s'éloignent... Etait-ce un rêve ou une réalité ?  
Le fond de la salle est dédié à Pauline Le Duc (Toulouse) http://www.paulineleduc.com avec cette grande chute blanche cotonneuse qui attire les yeux
(et là, jeudi, en me levant pour aller boire une gorgée de thé et prendre un bonbon à la réglisse plutôt qu'un cigare je vois que ma cour est trempée, il a plu... bon reviens au fond de la galerie du cloître) s'approcher, suivre des yeux, avec le plaisir de la matière les boudins de mousse, laine et fils de Rhizome 
Sur le mur extérieur, où j'ai trouvé l'indication de son nom, elle expose une série de petites encres (rouge) sur papier (blanc) intitulées espaces internes idées d'organes et, pour moi, séduction..
Je questionne à la fois le rapport entre la matière et la forme, ainsi que l’évolution et l’hybridation des matières, un peu comme une métaphore du vivant. Comme l’idée de «vivant» est très vaste, j’axe mon travail sur l’idée de fragment, je ne cherche pas à faire quelque chose qui soit illustratif.
Par exemple, le motif «veineux» est assez récurent dans mon travail, c’est aussi un motif propre à tous les genres vivants. On le retrouve dans les feuilles, les racines, les veines, les vaisseaux d’un corps… Je propose souvent un jeu de regards sur des choses familières qui peuvent provoquer un effet d’attraction/répulsion, ou du moins une tension (fragment d'un entretien sur son site)
et puis, en revenant sur mes pas, cette composition très élaborée de plumes gisant en un riche amas qui dit tendresse, chaleur et aussi abandon, et de petites branches mortes qui en jaillissent, ou qui les auraient accrochées, transpercées.. et j'ai presque cherché autour de moi les troncs d'un boqueteau. Cette pièce s’adapte à chaque installation à une nouvelle branche d’arbre créant ainsi un «organisme» dont la forme évolue dans le temps.
Enfin, dans le couloir, face aux carrés, aux couleurs de Ségolène Perrot, sont exposées entre les arcades une première série de photos de visages aux yeux clos, comme immergés, oeuvres de Amaral & Barthes (Audrey Barthes et Michel Amaral, première présence masculine à cet étage, Marseille) http://www.barthesamaral.com
Armand & Barthes qui exposent aussi à la Livrée de Viviers (je devrais vraiment y aller) et que j'ai retrouvés, avec des photos sur fond bleu clair, mouvant comme de l'eau, de visages fixant le spectateur, au deuxième étage, létage qu'au risque de faire fuir par ce ressassement, je garde pour demain... le temps de prendre décision devant des photos navrantes. 

6 commentaires:

arlette a dit…

Espère que le mauvais vent glacé ne l'emportera pas .... (Com)
Dans cet univers insolite Merci pour le tout détaillé

Anonyme a dit…

Merci pour la visite, on croit y être!

Marie-christine Grimard a dit…

Merci pour toutes les photos, écorces, veines, racines, portraits et surtout pour les mots !

Dominique Hasselmann a dit…

Vraiment, on trouve tout, à Avignon !

Brigetoun a dit…

euh ! ça dépend, du moins dans le centre, pour des vis, du produit pour nettoyer les fers à repasser etc.. pas si facile - sourire

Gérard a dit…

de l'insolite pour le moins