Voulais sortir, malgré ou
en réaction à la pluie paresseuse qui me faisait oiseuse, mais j'ai
finalement décapelé mon ciré, le renouvellement de la provision de
café et pâtes n'était pas urgent et la pluie avait changé
d'humeur, se faisait drue, commençait à darder vers le seuil de la
cuisine une petite langue inquiétante... Ai opté pour sa paresse,
suis restée tout doux dans l'antre, un peu dans le Monde
Diplomatique (trois bons articles, ce journal tend à devenir Le
journal pour moi), dans la lecture aussi du court et beau recueil de
poésie que venait de publier QazaQ, Autoportrait
à l'aimée de
Martine Cros http://www.qazaq.fr/pages/autoportrait-a-laimee/
(le catalogue s'étoffe, et vous devriez y piocher)
recueil
que Jean Doets présente ainsi sur le blog des cosaques
http://lescosaquesdesfrontieres.com/2015/11/04/martine-cros-autoportrait-a-laimee-recueil-inedit-paru-aux-editions-qazaq-aujourdhui/,
en citant Martine Cros
je rêve de calme et
d’art, et d’amour. C’est un portrait où j’oblique encore un
peu les yeux, recherchant l’horizon pour sonder l’infini de tous
les portraits qui me traversent, qui me sont des esquisses, que seul
l’amour pourrait parachever . Un portrait fane, un autre émane.
Celui-ci sera gravé sur la toile -!- mais ce n’est peut-être
qu’une apparition.
Alors,
moi avec mon incapacité à analyser, dire, me contenterais de parler
du ton, de la musique, la poésie qui sourd
des mots simples dès les premiers vers
Une femme
ordinaire
un être en marche
lente
qui s'assiedᅠ
à elle comme absenteᅠ
assise sur rien et
lasse de ce qui la
fuit...
femme
qui
commence à lire
des mots muets
sur le miroir
et
ces mots qui créent cette autre femme, elle et son amante, sont
murmurés, souvent magnifiques, heureux
d'abord, ardents et tendres avant l'inquiétude
à l'orée d'un sommeil
peut-être d'une mort,
être aimée à
en implorer l'oubli
et la
tristesse (là la pluie, comme par hasard se faisait bruyante et
insistante)
quand se mêle à nos
pieds la plaine des condoléances
où le chantier des
mots va s'éternisant
avant
le silence
longue chute de toi et
mon vertige
un nous qui me donne un
toit
libre et un désert...
..
Pluie les pleurs
l'amour au dessus des champs de silences velours le coeur s'envole
comme une grosse pierre
Les
deux dessins, celui de la couverture, et le second qui clôt le
livre, sont de Martine Cros.
P.S.
Martine Cros tient un blog aller aux essentiels, poèmes,
réflexions, citations http://allerauxessentiels.over-blog.com
et ce qui reste revue réunissant de nombreux poètes
http://www.cequireste.fr
Pour
Brigetoun, si une lubie vous prend de vouloir la lire, il y a,
gentiment publié par Joachim Séné dans les oloés du monde entier,
un petit oloé des ancêtres
http://relire.net/oloe/spip.php?article92
Ce serait à Chimilin,
en m'échappant du snack-bar l’Irréelle – trop mangé, surtout
trop regardé manger, trop de mots échangés qui parlaient de la
famille telle que ne la vois plus guère depuis notre enfance...
et si en avez le temps (ou
vous pouvez le faire en sautant l'étape du banc à Chimilin) en
cliquant, en bas, sur oloés les plus récents,
sur de beaux textes de vrais écrivains, dont, les plus récents
effectivement, Anh Mat et Sébastien Ménard (oloés en lieux plus
lointains également)
3 commentaires:
Je n'ai jamais essayé ces "oloés", sans doute devrais-je, pour arriver à votre hauteur...
rire
..et en plus elle dessine bien Martine Cros
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