Matin, dans la ville
grise, et pleine de soldes
le long desquelles
avançais avec un mélange d'imperturbable indifférence et de
plaisir plus ou moins grand venant d'accords de couleurs, de formes,
qui amusaient ma morosité légère, m'en suis allée vers le
teinturier, m'en suis revenue.
L'air était presque
doux...
et, en rentrant, me suis
acharnée, pas trop longtemps tout de même, pendant que cuisait la
garniture des pâtes, pour fabriquer ce truc qui me dissuadera
peut-être de persévérer..
Parce que je suis,
depuis qu'elles ont quitté les billets pour une chaîne sur YouTube
les vidéos de François Bon, leur évolution, celle qu'il évoque
dans son billet du 24 janvier dernier
http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article4296
avec de plus en plus d'admiration pour la forme (pour le fond,
l'intérêt a presque toujours été là, il arrive que je sois plus
ou moins loin de ce qui est évoqué) et de plaisir devant leur
variété..
en passsant, vous
conseille d'y faire des visites, et, si vous n'avez pas le temps de
visionner les vidéos cités dans son billet, j'en emprunte une des
dernières, qui d'ailleurs n'en fait pas partie
parce que bien
entendu l'idée ne m'avait jamais été effleurée de tenter - avec
le peu que j'ai à dire, ma maladresse, mon manque de matériel et
d'expertise etc... - d'en faire autant
mais parce que,
hier après midi, Christine Jeanney (bon elle aussi je ne saurais
penser que nous sommes proches, pour le maniement des mots, les
idées, la connaissance des machines) a ouvert une petite chaîne
avec deux vidéos à la forme aboutie, qui la reflètent bien,
dans la
conscience de mon peu, ai voulu découvrir comment enregistrer ma
voix (sans avoir d'ailleurs de mots à prononcer ou diffuser), ai
voulu ensuite tenter de me servir d'iMovie, me suis bagarré
longuement, parfaite occupation pour me fixer dans l'écoute d'une
conférence d'économistes que, honte à moi, je n'ai finalement pas
écoutée... j'ai détruit trois ou quatre tentatives, tenté de
poster sur YouTube la dernière, et, avec tous ces défauts, elle
a recontré une indulgence excessive
pardon demandé,
mais j'étais à la fois navrée et ravie... et je pense que vais en
rester là, suis trop paresseuse et y a trop à apprendre.
Après cette
seconde tentative, ai vaqué, écouté, lu, et, le soir venu, ai enfilé
ma chère robe de velours noir (me mets en condition), prévu de quoi
me protéger de la fraîcheur, tout de même, encore, de la nuit
pendant la très lente progression vers les portes donnant accès à
la musique, et m'en suis allée écouter Nathalie Dessay et Roland
Naouri, accompagnés au piano par Maciej Pikulski, dans un récital
de mélodies françaises,
- Fauré, un
duo puisqu'ici bas toute âme, trois airs chantés avec charme
par Nathalie Dessay qui jouait presque leur sens et deux les
berceaux sur un poème de Sully
Prudhomme et Prison de
Verlaine (pour une fois je pense qu'on ne peut dire qu'il est
interdit de poser de la musique sur des vers) par Laurent Naouri dont
j'aime l'articulation impeccable, la sobrité, la puissance et la
tendresse, et un dernier duo sur un poème de Samain.. et j'aime
Fauré
- Duparc, pour elle l'invitation au voyage et au pays où se fait la guerre – pour lui la vague et la cloche dont Duparc disait le plus grand mal parait-il et que j'ai beaucoup aimé, et un duo les fuites)
- Duparc, pour elle l'invitation au voyage et au pays où se fait la guerre – pour lui la vague et la cloche dont Duparc disait le plus grand mal parait-il et que j'ai beaucoup aimé, et un duo les fuites)
un
entracte, je déménage pour pouvoir déposer manteau écharpe et
bonnet sur un siège, et
-
Poulenc, pour Naouri un cycle remarquable (ne connaissais pas) sur
sept poèmes des Calligrammes d'Appolinaire, après quelques
mots du chanteur pour les situer, mélange depuis les tranchées de
rêve de tendresse et de détresse coléreuse
un
dialogue ou duo sur un poème de Valléry
Louise
de Villemorin pour Nathalie Dessay (le mélange de légèreté et de
gravité, la malice lui allaient bien) d'après des poèmes des
Fiancailles pour rire
et
puis des duos qui sentaient bon leur concert dans un salon
-
les trois oiseaux de Delibes
- Nocturne et qu'un songe au ciel m'enlève de Charles-Marie Widor
- Nocturne et qu'un songe au ciel m'enlève de Charles-Marie Widor
saluts,
deux bis avec des duos d'opéra - Hamlet d'Ambroise Thomas et un
Tchaikovsky que, honte à moi, je n'ai pas identifié.
Et pour submerger les
passants sous les vidéos, celles-ci, trouvées dans
l'après-midi :
Nathalie Dessay dans le
clair de lune de Fauré
Fauré encore
et Naouri (mais pas au programme de ce soir tant pis) l'hiver a
cessé
10 commentaires:
Bravo pour votre vidéo : dès qu'on y met le doigt, c'est la main qui y passe tout entière !
euh! après seconde tentative, crois vraiment que je vais garder ma main intacte
Encore bravo et merci pour tout ces partages !
L'oeil écoute ...admirative
ne soyez pas aussi indulgentes !
d'autant que le bricolage, pour ce piteux résultat, prend un temps fou
A voir tous tes paquets j'ai cru que tu avais craqué devant les soldes mais j'ai compris, enfin, que tu allais chez le teinturier...
Belle journée à toi.
non je vis sur mon passé
essai d'enregistrement réussi ! cela amène une autre présence aux mots c'est vrai... bravo
Ouf...j'ai pris Laurent Naouri pour Jean-François Copé le revenant
Bonsoir et merci pour toutes vos publications, j'aime bien votre blog et le consulte régulièrement. Aujourd'hui je voulais juste vous prévenir d'aller vite photographier les derniers platanes d'Avignon notre ville(place Pie, place Saint-Lazare et allées de l'Oulle). Quelle tristesse !
http://www.midilibre.fr/2016/01/27/avignon-des-platanes-atteints-de-chancre-colore-vont-etre-abattus,1277159.php
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