Avignon humide, calme, et
Brigetoun un peu floue s'en allant vers les halles, dans la ville
engourdie du milieu de matinée
pour regarnir l'antre où
ne restait qu'une bintje, des coquillettes, des tagliatelles à la
truffe, du riz et de la morue
emplir à demi un couffin,
alourdir un sac, reculer devant poids d'un bidon d'huile non urgent
et m'en revenir
petite bagarre avec
objets, refus de la souris d'accepter nouvelles piles, ressortir
petite souris qui fonctionne de façon aléatoire, aquabonisme,
vitamines et flou persistant.
Et comme n'avais personne
pour me botter le derrière, après avoir sorti avec le sourire un
pantalon dadame et un chandail de cachemire, ai réfléchi un moment,
ai réalisé que mon désir d'assister à la pièce de David Ives la
Vénus à la fourrure
Thomas Novachek,
metteur en scène new-yorkais à la carrière peu florissante, vient
d’adapter La Vénus à la fourrure tirée du livre de
Sacher-Masoch. Après une journée catastrophique de casting pour le
rôle principal féminin, il est sur le point de quitter son bureau
lorsque Vanda Jordan, une ultime candidate à la dégaine plutôt
vulgaire, se présente. Très récalcitrant à accorder sa chance à
cette jeune femme, Thomas va être subjugué par les multiples
interprétations proposées par la comédienne sortie de nulle part.
L’envoûtante Vanda joue-t-elle la comédie ou montre-t-elle sa
véritable personnalité ? Le jeu de domination qu’avait imaginé
Thomas se retournerait-il contre lui ?
ne
suffisait pas à me mettre en mouvement dans la nuit vers le Chêne
noir, ai jeté mon billet, rependu pantalon et chandail, et me suis
installée pour regarder à nouveau (pas fait depuis près d'un an je
crois) l'Apollonide
Seulement,
au moment de siffler la fin du jour, j'ai cherché sur internet, j'ai
trouvé cette vidéo
me suis
reprochée ma lâcheté... quoique l'Apollonide... mais
j'aurais pu le voir un autre jour.
Et voilà
pourquoi j'hésite à continuer à mettre en ligne ces petites
choses, lisant beaux billets qui reflètent des réflexions, des
constats que je partage mais me refuse à formuler avec mes mots
maladroits, puisqu'elles reviennent toutes à constater la futilité
extrême de tout ce que pouvons faire (que devons tenter de faire
mais sans outrecuidance ni illusion, juste parce que cela se doit) et
qu'il ne me revient de dire éventuellement que les petites choses
qui tissent nos vies, par dessus la trame qui nous est imposée.
9 commentaires:
Les petites choses des uns aident les autres à tisser leur quotidien. Merci de nous partager les vôtres avec tant de poésie.
grand merci à vous pour vos billets pleins de lumière
Ta dernière phrase est digne de grand intérêt car ce carcan des " comme il se doit" est parfois si lourd que la question est posée si souvent sur ce que nous sommes vraiment
mais il ne se doit que ce que nous reconnaissons ainsi.. et instinctivement pensons que nous sommes responsables du monde, orgueilleux que nous sommes
Petites choses qui font la trame des jours.
On aime les binjtes et les poissons frais...
Achetez-vous aussi le DVD du film "La Vénus à la fourrure", vue par Polanski avec force et distance...
l'ai vu le film - mais je crois que, différemment, la pièce est bonne et bien jouée… mais n'avais pas vraiment envie
Moi j aime la voix originale et personnelle de Brigetoun. Parce qu'elle est authentique et touchante, justement. Je m y sens en confiance. Et Vénus à la fourrure de Polanski?...(pour rattraper, veux je dire...)Amitiés à vous.
Il a l'air bien ce Nicolas Besançon, pour le peu que j'ai vu.
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